Édition internationale

MEDIAS – JCDecaux face aux géants brésiliens



Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 novembre 2012

 

Face à la morosité des marchés européens, l'entreprise française s'est lancé le défi de pousser son expansion au Brésil en remportant les marchés paulistes des abribus et des horloges de rue. Elle tient tête aux mastodontes brésiliens du BTP et de la télévision, Odebrecht et TV Bandeirantes. En cas de victoire, JCDecaux remporterait au Brésil son plus gros contrat en termes d'investissement depuis les vélib' parisiens. Le point sur une compétition qui pourrait ouvrir de nouveaux horizons au leader mondial du mobilier urbain


Les équipes de JCDecaux retiennent leur souffle en attendant le verdict de la capitale pauliste. L'entreprise française est actuellement en lice pour décrocher deux marchés publics : les horloges et les abribus de la ville. Les offres des candidats ont été déposées cet été. Depuis, les concurrents ont présenté leurs prototypes. Le maire de la ville, Gilberto Kassab, accompagné de la Direction de SPObras, l'organisme municipal en charge de l'appel d'offres, a fait le déplacement, du 17 au 24 septembre, au parc des expositions d'Anhembi, afin d'examiner les différentes propositions, en présence de Jean-Charles Decaux, codirecteur général de l'entreprise.

Du côté des horloges, les Français paraissent en bonne position pour l'emporter, en dépit d'une série de rebondissements juridiques. A l'issue de la première phase de qualification, le consortium "A Hora de São Paulo" - composé de JCDecaux et de son partenaire brésilien Publicrono - avait été le seul à passer avec succès les critères fixés par SPObras. Cependant, une décision de justice a contraint les services municipaux à examiner l'offre du candidat mexicain IMU. Malgré ce coup de théâtre, l'entreprise française semble la mieux placée pour décrocher ce contrat.

En ce qui concerne les abribus, la concurrence est rude. Le consortium "Pra SP", mené par le géant brésilien Odebrecht, semble en pôle position. Après avoir passé avec succès les deux premières phases de qualification (administrative et technique), JCDecaux reste malgré tout dans la course. Prochaine étape : l'ouverture des offres financières. ?


Prototypes des abribus proposés par JCDecaux (gauche) et par Odebrecht (droite) :






 

 

 

 

 

Pour mettre toutes les chances de son côté, JCDecaux a fait appel à des designers paulistes en vogue Carlos Bratke et Ruy Ohtake (Hôtel Unique). L'enjeu est de taille pour le groupe français. S'il parvenait à décrocher l'un de ces marchés, il s'agirait du plus gros contrat - tant en matière de durée que d'investissement- confié à l'entreprise depuis les fameux vélib' parisiens. Une victoire serait d'autant plus prometteuse qu'elle permettrait aux Français de revenir sur le marché publicitaire dans une ville où celui-ci est particulièrement contrôlé. Rappelons qu'en 2007, la ville avait pris une décision inédite, en interdisant toutes formes d'affichages publicitaires dans les rues de São Paulo (Loi Cidade Limpa - Ville Propre).??

Ces nouveaux appels d'offres concernant les horloges et les abribus ont été rendus possibles grâce à la décision de la municipalité de renouveler le mobilier urbain de São Paulo dans le cadre notamment des échéances sportives à venir en 2014. Les appels d'offres portent sur la construction, l'installation et l'entretien de 6.500 abris bus et de 1.000 horloges. Une opportunité que n'a pas laissé échapper le groupe français. Verdict au mois de novembre.

L'aventure JCDecaux au Brésil
L'entreprise française est arrivée au Brésil en 1998, en rachetant la société qui exploitait le contrat du mobilier urbain de Rio de Janeiro. En 2001, elle a remporté l'appel d'offre de la ville de Salvador.  Puis, de 2004 à 2009, elle a opéré la régie publicitaire des actuelles horloges de
São Paulo. Un contrat auquel JCDecaux a dû renoncer après l'application de la réglementation interdisant toute publicité dans la capitale pauliste. Avec cet appel d'offres, JCDecaux joue aujourd'hui la seconde manche dans son expansion brésilienne après le revers significatif infligé par la loi "cidade limpa" en 2009.

Anne-Louise SAUTREUIL (www.lepetitjournal.com - Brésil) jeudi 11 octobre 2012

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 11 octobre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012
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