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LILI PLUME - "Les Français imaginent qu’on passe notre temps à la plage"

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 19 août 2015, mis à jour le 21 août 2015

Installée au Brésil depuis un an après avoir suivi la mutation de son mari, cette Française, qui a tenu à conserver son nom d'auteure, vient d'achever un livre qui devrait sortir l'année prochaine, sur les aventures qu'elle a rencontrées, voire dues affronter, lors de son installation à São José dos Campos (São Paulo). Elle se confie au Petitjournal.com.

Lepetitjournal.com : Pour quelles raisons êtes-vous venue vivre au Brésil ?
Lili Plume : Mon mari est ingénieur, spécialisé dans les pare-chocs de voitures, et il a eu une proposition d'expatriation par son entreprise en 2013. Moi j'étais institutrice et j'ai pu avoir la possibilité de me mettre en congés de l'Éducation nationale. Nous sommes donc arrivés au Brésil,  à São Jose dos Campos, en janvier 2014 avec notre fils, qui est scolarisé dans une école canadienne à présent.

Comment vous est venue l'idée d'écrire ce livre ?
Au début j'écrivais des posts sur Facebook, pour tenir au courant mes proches, de ce qu'il se passait pour moi ici. Puis ensuite, j'ai commencé à tenir un blog où je racontais plus en détails les péripéties de ma vie d'expatriée. Puis un homme en lien avec l'intégration des Français au Brésil m'a conseillé d'écrire un livre pour me faire connaître auprès des gens sur place et des éditeurs. Et ce fut un succès. J'ai déjà pas mal de demandes de traductions. On sent que l'expatriation est un sujet qui intéresse les gens. Il faut dire qu'on n'est souvent pas compris par les Français, qui imaginent qu'on passe tout notre temps à manger des mangues sur la plage. Nos familles ont elles aussi du mal à concevoir ce que l'on fait de nos journées au Brésil. Ce livre vaut le coup je pense.

Est-ce vous pouvez nous en dire plus sur le contenu du livre ?
Ce livre aborde toute ma première année dans le pays. Depuis ma visite au Pain de Sucre lors de mon arrivée, jusqu'à mon retour sur place un an plus tard. Un an, c'est le temps qu'il m'a fallu pour réellement bien m'intégrer et pour réussir à vivre sans faire trop d'efforts au quotidien, en ayant cerné la culture locale. Le livre est romancé, mais très autobiographique. Le récit est coupé mois par mois. Mais ce n'est pas écrit comme un carnet de voyage. C'est une véritable histoire dans laquelle on rencontre des personnages? J'y raconte des anecdotes amusantes, notamment avec le blocage linguistique. Notamment la fois où une amie expatriée, pensant bien faire en encourageant son fils en portugais lors d'un match de foot, avait crié sans le vouloir à son enfant de se masturber, tout cela à cause d'un problème de vocabulaire. Sans oublier la fois où le dépanneur de ma voiture s'est avéré être en fait un livreur de tuiles. Bref, il y a beaucoup à raconter. Le livre devrait faire environ 230 pages. J'attends encore la réponse positive d'un éditeur. Il devrait sortir l'année prochaine sous le titre Si on partait vivre au Brésil, ma chérie ! ? Les tribulations d'une femme d'expatriée.

Quels ont été les moments les plus difficiles de votre expatriation ?
Le plus dur, c'est le départ des amis. Ce n'est pas dans notre nature de devoir défaire et refaire des liens constamment. À cause des mutations des entreprises, on peut perdre l'ensemble de ses amis du jour au lendemain en trois secondes. Puis c'est compliqué de se faire des amis brésiliens. En un an de présence sur place, je ne dois n'en avoir que deux, et ce sont des gens qui ont l'habitude de voyager. C'est frustrant de ne pas pouvoir plus intégrer l'univers brésilien. Ici, je parle plus anglais que portugais. Alors que pourtant, on a de très bons amis français et belges. Sans oublier les six mois de paperasse épiques, les problèmes de visa? Venir dix fois pour faire la même chose à la police fédérale? On apprend à se détendre ici, on n'a pas le choix.

Et les points positifs de la vie au Brésil ?
Tout d'abord, c'est le climat évidemment. Le ciel est toujours bleu, c'est très bon pour le moral. Les gens sont très souriants, très positifs, ils ne s'énervent pas pour rien tout de suite. Puis l'expatriation, c'est également une superbe occasion d'apprendre des nouvelles langues, de solidifier son anglais. Puis je ne travaille pas ici, je ne suis plus instit' ici, j'ai plus le temps de m'occuper de mon enfant. Ce sont des instants privilégiés. Puis ici, on a pas mal d'aide à la maison, comme des femmes de ménage, ce n'est pas aussi courant en France. C'est une vie privilégiée. Puis on se voit entre expatriés, c'est très sympa !

Et si vous deviez faire un bilan de votre expatriation au Brésil jusque-là ?
Franchement, on était parti dans le stress de la sécurité. On avait entendu tellement de choses sur ce qu'il se passait ici, on avait très peur. C'est l'image qu'on a du Brésil en France. Mais on s'est rendu compte que ce n'était pas aussi apocalyptique que ça. On habite dans un quartier vraiment tranquille, de privilégiés, le risque est moindre. Faut apprendre à se dire que cela peut arriver. Puis les paysages, les plages, c'est un vrai bonheur de vivre ici. Je suis très positivement surprise. Puis on a vu jouer la France lors de la Coupe du monde, c'était un vrai plaisir. On a failli devoir rentrer en janvier, et on était très triste. Mais par contre, je ne resterai pas dix ans. La nourriture par exemple, j'ai du mal, sans compter les soins hospitaliers qui peuvent laisser à désirer dans certaines situations. Enfin, la vie culturelle lyonnaise me manque. La vie reste plus simple en Europe. Ici, il faut toujours se déplacer d'un point A à un point B en voiture, en faisant attention à la tombée de la nuit. 

Propos recueillis par Nathan CAHN (www.lepetitjournal.com - Brésil) jeudi 20 août 2015

- Voir le blog de Lili Plume

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Publié le 19 août 2015, mis à jour le 21 août 2015

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