Édition internationale

L'EQUIPE - L'annonce du reportage "La face cachée de Rio" crée la polémique

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 20 décembre 2013

Le magazine sportif français L'Equipe a provoqué l'indignation des Brésiliens en publiant une image du drapeau brésilien criblé de balles afin d'annoncer un reportage sur Rio dans sa prochaine édition.

La Coupe des Confédérations s'ouvre samedi 15 juin à Rio de Janeiro. Ce même jour sortira le nouveau numéro du magazine L'Equipe, qui annonçait dans les pages de son édition du 10 juin un reportage sur "La face cachée de Rio", ville d'accueil de la Coupe du Monde 2014 et des Jeux Olympiques en 2016. La revue a fait le choix de mettre en avant en sous-titre le triptyque "Misère, violence et corruption", ainsi que l'entretien accordé par l'ancien joueur Romario, maintenant député de l'état de Rio de Janeiro, décrit comme "l'enfant des favelas devenu champion du monde".

Une vision de la Cidade Maravilhosa qui ne plaît pas et a fait réagir, notamment la presse brésilienne, ainsi que l'ambassadeur du Brésil en France, José Mauricio Bustani. Ce dernier a d'ailleurs adressé une lettre au Directeur général du journal l'Equipe, dans laquelle il déclare : "Le gouvernement brésilien développe des politiques sérieuses et sur le long terme afin de traiter la question de la violence urbaine. (?) Je considère la généralisation suggérée par cette annonce totalement inappropriée".

"Montrer son vrai visage"
La réaction des internautes brésiliens ne s'est pas fait attendre. Beaucoup d'entre eux considèrent que la violence à Rio est une réalité qui n'est pas toujours assez connue en Europe. Ils estiment que le Brésil "doit montrer son vrai visage" comme on peut le lire dans plusieurs commentaires d'un article sur le site sportif espn.com.br.

En revanche, l'utilisation comme image du drapeau brésilien criblé de balles est plus largement condamnée. Un choix "irrespectueux" et "indélicat" selon les Brésiliens, qui est vivement dénoncé par José Mauricio Bustani : "L'utilisation d'un symbole aussi important pour l'identité nationale que le drapeau d'un pays ne peut permettre un tel traitement. Je suis certain que cela déplairait aux Français de voir une photographie de leur drapeau brûlé ou piétiné".

Antonio Ribeiro, correspondant de la revue Veja à Paris, précise qu'il ne faut pas tomber dans un "nationalisme exacerbé" et confondre "critique et insulte". On sait déjà que la couverture du magazine représentera le Christ de dos, les bras ouverts vers la ville. Mais sans aucun doute, le contenu du reportage est attendu avec impatience par tous.

Amélie PERRAUD-BOULARD (www.lepetitjournal.com - Brésil) jeudi 13 juin 2013

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 12 juin 2013, mis à jour le 20 décembre 2013
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