L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, déjà empêtré dans plusieurs procédures judiciaires, fait face à une menace d’emprisonnement immédiat après la diffusion en ligne d’un discours en violation d’une interdiction d’utiliser les réseaux sociaux. La Cour suprême lui a donné 24 heures pour s’expliquer, pointant une tentative d’obstruction à la justice. Un nouvel épisode judiciaire qui intervient en pleine crise diplomatique avec les États-Unis, alors que Bolsonaro est poursuivi pour tentative de coup d’État et encourt plus de 40 ans de prison.


Jair Bolsonaro continue de s’enliser dans ses déboires judiciaires. Déjà sous le coup de lourdes procédures judiciaires, l'ancien président brésilien est attaqué par un juge de la Cour suprême du Brésil. Il le menace d’un emprisonnement immédiat après la diffusion en ligne d’un discours prononcé lundi 21 juillet 2025, en violation d’une décision de justice lui interdisant l’usage des réseaux sociaux.
Jair Bolsonaro sous bracelet électronique
Alexandre de Moraes, magistrat de la Cour suprême et tête de gondole judiciaire dans les nombreuses affaires visant Jair Bolsonaro, a donné 24 heures à la défense de l’ancien président pour s’expliquer, faute de quoi une mesure de détention pourrait être immédiatement ordonnée. Le juge estime que Bolsonaro a « prononcé un discours destiné à être diffusé sur les plateformes numériques », constituant une infraction aux mesures de précaution qui lui ont été imposées.
Depuis vendredi 18 juillet 2025, l’ancien chef de l’État est contraint de porter un bracelet électronique à la cheville et se voit interdit de toute activité sur les réseaux sociaux. Une décision motivée par la crainte qu’il ne tente de manipuler l’opinion publique ou de perturber le bon déroulement de son procès, où il est accusé d’avoir orchestré une tentative de coup d’État contre son successeur, Luiz Inácio Lula da Silva.
What they're doing to Bolsonaro in Brazil is heartbreaking.
— George (@BehizyTweets) July 22, 2025
pic.twitter.com/csGobHLrVd
Une publication indirecte, mais jugée volontaire
Lundi 21 juillet, Jair Bolsonaro a choisi de faire une déclaration aux médias au Congrès, dénonçant ce qu’il qualifie de « lâcheté » de la justice à son encontre. « C’est le symbole de l’humiliation ultime », a-t-il déclaré en exhibant pour la première fois son bracelet électronique, ajoutant : « Ce qui est valable pour moi, c’est la loi de Dieu ». Rapidement, ses propos ont été relayés par ses proches, notamment ses fils et des alliés politiques, sur des plateformes comme X, Facebook et Instagram. Bien que Bolsonaro n’ait pas publié lui-même ces extraits, la Cour suprême considère que le discours a été conçu pour être partagé en ligne, le rendant complice de la diffusion.
Un contexte tendu qui provoque une crise diplomatique avec Donald Trump
Cette affaire intervient dans un contexte où Jair Bolsonaro est visé par plusieurs enquêtes, notamment pour avoir tenté de remettre en cause les résultats de l’élection présidentielle de 2022, il est inapte à se présenter à toute élection jusqu’en 2030, une sanction infligée pour diffusion de fausses informations sur le système de vote électronique. Le parquet a également requis plus de 40 ans de prison à son encontre, l'accusant, lui et sept de ses anciens collaborateurs, d’avoir tenté de maintenir leur pouvoir « par des moyens autoritaires ». Bolsonaro, lui, crie à la persécution politique et espère obtenir une amnistie générale, notamment pour faire annuler son inéligibilité en vue de la présidentielle de 2026.
Parallèlement, cette affaire aggrave une crise diplomatique naissante entre le Brésil et les États-Unis. Le président américain Donald Trump, soutien assumé de Bolsonaro, a dénoncé une « chasse aux sorcières » et menacé le Brésil de sanctions économiques, promettant une hausse de 50 % des droits de douane dès août 2025. Une menace que le président Lula a qualifiée de « chantage inacceptable ».
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