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GASTRONOMIE - Quinze plats brésiliens à déguster de toute urgence !

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

Lepetitjournal.com est allé enquêter sur les origines de vos plats brésiliens préférés et recense pour vous toutes les bonnes recettes à ne pas rater lors de votre séjour au Brésil.

Gastronomes, cet article est pour vous ! Vous êtes-vous jamais demandé d'où venait le fameux Romeo e Julieta que l'on déguste le matin dans le Minais Gerais ? Est-ce donc vrai que la feijoada était le plat des esclaves ? Coup de projecteur sur les spécialités de la cuisine brésilienne que vous ne pouvez pas manquer de goûter au moins une fois dans votre vie !

Petits plaisirs salés pour une entrée en matière
Rien de tel pour commencer la journée qu'un Pão de Queijo (pain au fromage) croustillant et un café bien corsé. Ce petit pain rond au c?ur moelleux est une institution au Brésil. Ses origines remontent au XVIIIème siècle, lorsque, dans le Minais Gerais, on introduisit la farine de manioc (le "povilho doce") en substitut de la farine de blé importée par les Portugais. Au parmesan, au gruyère ou à la mozzarella, il se déguste au petit déjeuner. Mais les gourmands sauront l'apprécier à toute heure de la journée. Notre recette.

Aux devantures des lanchonetes (sortes de bistrot-snacks que l'on trouve à tous les coins de rues), les Salgados ? bouchées salées - se font la concurrence. Ils se dégustent généralement accompagnés de piment :

- L'acarajé est originaire de l'état de Bahia dans le Nord du pays. Son nom ? d'origine afro-brésilienne ? signifie littéralement « manger une boule de feu ». Lié à la pratique du candomblé (religion des esclaves du Nordeste),  cet acra à base de haricots (feijão fradinho), d'oignon et de sel, frit dans de l'huile de palme, est originellement une offrande aux orixas (divinités du Candomblé).

- Les bolinhos, fabriqués à partir de farine, sont généralement farcis à la morue, au riz ou bien à la carne seca (viande séchée). Ils nous viennent tout droit du Portugal et furent popularisés au Brésil grâce à une petite enseigne du Mercadão Municipal de São Paulo.

- A leurs côtés, les pasteis sont les incontournables des marchés municipaux. C'est une sorte de beignets rectangulaires frits préparés à base d'une pâte garnie de viande, de fromage ou de morue, selon les goûts. Inventés à Santos (ville du littoral de l'état de São Paulo) par des immigrés japonais qui voulaient transformer la traditionnelle recette des gyozas ? farces à la pâte de riz- à la sauce brésilienne, les pasteis illustrent le cosmopolitisme de l'état de São Paulo. A partir des années 1950, ils se diffusent dans les états de Rio de Janeiro et de Belo Horizonte avant de gagner le Sud du pays. Ils sont aujourd'hui l'un des plats les plus consommés au Brésil. Notre recette.

- Autre lieu, autre temps, les coxinhas de frango nous font remonter à la Révolution Industrielle de la région de São Paulo au cours du XIXème siècle. Ces beignets frits de pommes de terres, farcis au poulet, étaient alors vendus à la sortie des usines à faible coût.

Plats de résistance


La gastronomie brésilienne ne serait pas ce qu'elle est sans la traditionnelle feijoada. Ce plat, proche de notre cassoulet national, est aujourd'hui présent sur la carte des plus grands chefs. Pourtant, on impute cette recette aux esclaves des fazendas (exploitations agricoles) qui cuisinaient les restes de viande (queues, oreilles, pates, os de porcs), accompagnés de farine de manioc, de riz et de haricots feijão. Ce plat populaire, et peu coûteux se cuisine de nos jours accompagné de couve (chou vert) braisé, d'oranges en tranche et de la savoureuse farofa ? préparation à base de farine de manioc. Notre recette.

?Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés? chantait Brigitte Bardot.Quand on vous dit poisson, impossible de faire l'impasse sur les mets succulents de Bahia (littoral Nord du Brésil). La moqueca en fait partie. Son nom dérive du terme indigène ?pokeka? (paquet). En effet, le poisson était initialement préparé par les indiens, empaqueté dans des feuilles de bananiers revenues sur des braises chaudes. Il désigne de nos jours un mijoté de poisson et de fruits de mer aux saveurs de lait de coco, petits légumes, piments doux et citron vert. Notre recette.

Autre délice des mers, le bobó de camarão ravira les passionnés de crevettes. Il s'agit d'une recette crémeuse de manioc revenu avec des crevettes. A l'instar de la moqueca, le bobó est originaire de l'état de Bahia, terre des esclaves africains depuis le XVIème siècle. C'est de ces populations que nous vient l'usage du piment et de l'azeite de dendê (huile de palme), indispensable à la recette du bobó.

Importé d'Angola, le Pirão (« pâte épaisse » en langage indigène Tupi-Guarani) réinvente avec génie la farine de manioc. Préparé à partir des restes de marinades de poisson, le pirão se consomme en accompagnement du bobó ou de la moqueca.

N'oublions pas les amateurs de viande ! Le Brésil est le pays du barbecue (?churrasco?) et de la viande en filet ("picanha"). On raconte que le churrasco  est originaire de la Pampa ? Sud du Brésil, Argentine et Uruguay ? où la viande rôtie en peu de temps était un usage courant des gauchós (les habitants de ces régions). Chaque partie du b?uf est cuite en tranches fines au bois, accompagnée de pain et de salade. Il se déguste en famille et entre amis, dans les patios des maisons ou dans les parcs, généralement les dimanches. Nos conseils.

Délices sucrés à l'heure du dessert
La ?cozinha mineira? (cuisine de la région du Minais Gerais) est l'une des plus réputées au Brésil. C'est de cette région de l'intérieur du pays que nous vient le savoureux Romeu e Julieta. Du nom du célèbre couple mythique shakespearien, ce dessert associe le queijo minais (fromage à pâte molle) à la goiabada (pâte de fruit fabriquée à partir de goyave) pour le délice de vos papilles. L'association des deux ingrédients est détonante !

Ah l'Açai na tigela?Ce délicieux sorbet aux vertus énergisantes ( à retrouver ici ) en aura fait fondre plus d'un. L'açai est une baie grenat cultivée en bordure du fleuve Rio Amazonas, aux origines romanesques. Selon la légende, une tribu indigène des environs de l'actuelle Belém ne parvient pas à s'alimenter. Son chef décrète l'interdiction des naissances. Mais l'ironie du sort veut que sa fille Iaça tombe enceinte. La pauvre Iaça en meurt de chagrin au pied d'un arbre aux baies rouges comestibles et succulentes qui deviennent l'«açai » et qui sauvent la tribu de la famine. L'açai na tigela (littéralement açai dans un bol) se prépare battue en sorbet avec du sirop de guaraná (autre fruit aux vertus énergisantes) et accompagnée de bananes en tranche et de muesli.

Vous l'aurez compris, le paysage culinaire brésilien est métissé. Le Panettone en est la preuve. Cette brioche traditionnelle du nord de l'Italie est communément consommée lors des fêtes de fin d'année. L'arrivée du Panettone au Brésil est le fait d'un homme, Carlo Bauducco, originaire de la région de Turin, en Italie. Peu de temps après la Seconde Guerre Mondiale, ce pâtissier de formation décida de rejoindre le Brésil pour y commercialiser des machines à pain. Le Panettone y était alors inconnu. Saisissant son aubaine, Bauducco se lança dans la fabrication du gâteau aux fruits confits. L'entreprise Bauducco est aujourd'hui le premier producteur de panettones au monde. Il exporte dans plus de soixante-dix pays et a su décliner la recette traditionnelle avec ingéniosité : « chocotonnes », « panettone light », à la truffe, à la mousse de chocolat, entre autres. Informations ici.

Haut les c?urs ! Les brigadeiros ont ravi plus d'un enfant brésilien. Ces petits c?urs fondants au chocolat et au lait concentré sucré sont fréquemment consommés lors des goûters d'anniversaires. Leur invention date du lendemain de la Seconde Guerre Mondiale en hommage au brigadier (brigadeiro en portugais) Eduardo Gomes. Le jeune militaire était réputé pour son physique avantageux qui lui permit de briguer la présidence après la chute du Président Gétulio Vargas. Son épouse aurait à l'occasion de sa campagne politique inventé le dessert afin de réunir des fonds. Notre recette.

La canjica est un dessert traditionnel des fêtes de São Joao ? célébrations rurales en remerciements de la saison des pluies à Saint Jean ; elles ont lieu en juin, en plein c?ur de l'hiver brésilien - dans le Nordeste du Brésil. Il s'agit d'une crème au lait à base de farine de maïs, pouvant s'accompagner d'amandes ou de lait de coco. Pourtant ses origines sont un mystère pour les historiens. Le célèbre sociologue Gilberto Freyre les attribue aux tribus indiennes Tupinambá, qui séjournaient sur le littoral lors de l'invasion portugaise au XVIe siècle. Certains assignent le nom canjica à l'appellation subsaharienne "kanjica" qui désignait une préparation à base de farine de maïs. Enfin,  on concède à la recette des racines malaisiennes. Le "Kanji" (riz avec eau en malaisien) aurait été importé par les portugais partis coloniser l'Asie du Sud au XVIème siècle. Notre recette.

La caïpirinha reste la boisson alcoolisée la plus en vogue au Brésil. Préparée à partir de cachaça (Petit précis de la cachaça), de citron vert et de sucre, elle aurait servie de traitement à la grippe espagnole qui sévissait lors du XIXe siècle dans l'intérieur de l'état de São Paulo. On l'accompagnait alors accompagnée d'ail et de miel. Pour certains historiens, la caïpirinha aurait été créée par des fermiers (fazendeiros) de la région de Piracicaba (São Paulo) en substitut du whisky avant de se populariser à l'ensemble du pays. Notre recette.

Bon appétit !

JP (
www.lepetitjournal.com Brésil) Rediffusion

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 11 juin 2014, mis à jour le 8 février 2018
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