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FITAS DE BONFIM - Du cou des croyants aux poignets des fashionistas

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 13 février 2017, mis à jour le 5 janvier 2018

Emblématiques du Brésil, les fitas de Bonfim, ces petits bracelets de tissu aux couleurs variées, sont originaires de Salvador. Autrefois signe religieux spécifique à Bahia, elles font maintenant fureur dans dans le monde entier.

Difficile de revenir d'un voyage à Salvador (voire du Brésil...) sans avoir son poignet entouré d'une des fameuses fitas bahianaises. Si on les envisage actuellement comme un accessoire de mode, il faut savoir que ces petits bracelets ont avant tout une signification religieuse.

Apparues au début du 19e siècle à Salvador, les bandelettes de tissu ? d'abord faite en soie, puis en coton ? mesuraient 47 centimètres, correspondant à la longueur du bras droit de la statue de Jésus Christ  entreposée dans l'église Nosso Senhor do Bonfim à Salvador (le seigneur des "bonnes fins" n'étant autre que Jésus pour les Bahianais). C'est d'ailleurs pour cette raison que pendant longtemps les fitas se sont appelées "medida de Bonfim" (la mesure de Bonfim). Cette église, bâtie en 1745, est réputée pour les miracles curatifs qui y auraient été accomplis.

Les croyants déposaient dans la salle des ex-votos une photo ou une petite statue représentant la partie de leur corps qui avait été soignée, afin de faire une offrande au saint ayant accompli le miracle. En souvenir, ils repartaient avec l'une de ses fitas qui leur faisait office de collier auquel ils pouvaient accrocher des médailles. A l'origine, le nom des saints ainsi que les dessins étaient tracés à la main.

Bijou et spiritualité

Depuis la tradition a quelque peu évolué : dans les années 1960, la population hippie découvre le Nordeste du Brésil et se met à nouer les fitas autour du poignet ? gauche de préférence - ou de la cheville. L'objet se transforme davantage en accessoire de mode, mais une forme de spiritualité y reste liée. Le rituel est d'attacher la fita de trois n?uds et de faire un v?u pour chacun d'entre eux. Lorsque le bracelet se rompra naturellement, les v?ux se réaliseront. Le premier dimanche de l'année, les habitants de Salvador viennent toujours nouer quelques fitas autour des grilles de Nosso Senhor do Bonfim afin de leur assurer la prospérité pour l'année à venir.

Il n'est désormais plus question de soie pour fabriquer les fitas : elles ne mesurent plus que 40 centimètres et des milliers de mètres sont maintenant produits en synthétique, pour être exportés entre autres vers l'Allemagne, le Japon ou la France. Devenues un symbole culturel du Brésil, elles sont utilisées pour décorer des boîtes, réaliser des porte-clés, peuvent servir de lacets ou tout simplement de bijou.


A chaque couleur est associée une signification, ainsi que l'une des divinités du candomblé (les orixas), la religion afro-brésilienne fondée par les esclaves.
Bleu ? Amour ? Iemanja, déesse de la mer
Rose ? Amitié ? Oba, le dieu des vents
Jaune - Succès ? Oxum, déesse de la beauté
Vert ? Santé ? Oxóssi, dieu des animaux et de la nourriture
Orange ? Bonheur ? Inhasa, déesse du vent et du feu
Violet ? Spiritualité ? Nana Buruku, la femme d'Oxala
Rouge ? Passion ? Exu, le dieu de chemins
Blanc ? Paix ? Oxala, dieu le plus ancien qui a donné la vie aux hommes

Amélie PERRAUD-BOULARD (www.lepetitjournal.com - Brésil) Rediffusion

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 13 février 2017, mis à jour le 5 janvier 2018

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