

Virgulino Ferreira da Silva est né le 7 juillet 1897 à Serra Talhada, dans le Pernambuco. Son histoire est intimement liée à celle des Cangaceiros, des groupes armés semant le trouble à travers les campagnes du Nordeste. Ces bandits demandaient des tribus aux propriétaires fermiers, attaquaient les convois et effectuaient des enlèvements pour demander des rançons. Ils savaient rendre service à ceux qui les aidaient et c'est pour cette raison que beaucoup les ont considérés comme des héros, sortes de Robins-des-Bois du Sertão.
Sous le surnom de Lampião, Virgulino Ferreira da Silva a pris le commandement de l'un de ces groupes en 1922 et s'est rendu célèbre en commettant les pires atrocités. Il a été l'un des premiers bandits à théâtraliser sa vie, se faisant appeler ??o Rei do Cangaço'', aidant les plus démunis, jouant sur la propagande, le choix de tenues particulières (chapeaux en cuir rappelant vaguement ceux des troupes napoléoniennes), le faste et la divulgation de nombreuses photographies de lui et de ses troupes.
Maria Bonita et une autre femme de la bande

C'est en 1929 qu'il rencontre Maria Gomes de Oliveira, connue comme Maria Bonita. Née le 8 mars 1911 (date de la journée Internationale de la femme), elle est alors mariée. Lors de ses régulières disputes avec son mari, elle se refugie chez ses parents, qui abritent parfois Lampião et ses troupes. C'est là qu'elle rencontre le bandit et décide de rejoindre ses troupes à ses côtés, devenant la première femme à intégrer un groupe de Cangaço. Par la suite, d'autres femmes rejoindront la bande.
Le couple sanguinaire sévira jusqu'au 27 juillet 1938, jour où la bande se retrouve prise au piège dans son repère, par les troupes de la police. Aujourd'hui encore, nul ne sait qui les a trahis. Les bandits et leurs chefs seront tous décapités et leurs têtes en décomposition seront exposées sur de nombreuses places de villages du Nordeste, donnant corps à la légende. Peu de temps après, la plupart des groupes de Cangaceiros seront démantelés, et le mouvement prendra fin.
Laurent GUERINAUD (www.lepetitjournal.com - São Paulo) vendredi 12 décembre 2008





