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ARCHITECTURE - A la découverte de Lina Bo Bardi, la créatrice du Masp

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 18 octobre 2016, mis à jour le 8 février 2018

Bien souvent l'architecture brésilienne est associée à un seul nom : Oscar Niemeyer. Pourtant, d'autres noms ont marqué l'histoire. C'est notamment le cas de Lina Bo Bardi, qui gagne une exposition au Sesc Pompeia jusqu'au 11 décembre.

Souvent décrite comme inclassable, Lina Bo Bardi a marqué de son empreinte la ville de Sao Paulo. Notamment parce qu'elle qui en a conçu l'un des édifices les plus emblématiques : le Musée d'Art de Sao Paulo (Masp).

Née à Rome en 1914, elle a fait ses études à la faculté d'architecture de la capitale italienne, avant de poursuivre sa formation en travaillant pour Gio Ponti, à Milan. Elle épouse au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale Pietro Maria Bardi, un collectionneur et critique d'art. Ils décident de venir s'installer dès 1946 au Brésil. Elle découvre alors un pays en pleine construction. Elle acquiert la nationalité brésilienne en 1951.

Modernité et tradition
La découverte de Salvador, à la fin des années 1960, sera un révélateur : à partir de ce moment-là, elle alliera dans ses créations modernité et tradition poétique de la culture populaire brésilienne. Elle restaurera d'ailleurs le bâtiment où se situe le Musée d'art moderne de Salvador, le Solar da Uniao.

"Elle défendait l'idée que chaque pays doit construire son identité en se fondant sur ses propres racines. Elle a exploré le Brésil dans le but d'assimiler et de comprendre sa culture", déclarait Noemi Blager, l'architecte commissaire d'une exposition que lui consacrait le Pavillon de l'Arsenal à Paris en 2013.

Tout au long de sa carrière d'architecte et de designer, elle veillera à toujours prendre en considération les individus qui seront amenés à vivre dans ces lieux, à utiliser ces objets. "Lina Bo Bardi respecte les gens plus que tout : leur énergie, ce qu'ils expriment, la liberté collective. Elle tente de faire disparaître hiérarchies et divisions en créant des architectures qui reflètent la texture et la diversité de son pays d'adoption, le Brésil, et en organisant des expositions d'art populaire, dans lequel elle perçoit la poésie de tous les jours."

Trois chefs-d'oeuvre
Le Masp (1968) est son oeuvre la plus connue. Novateur, le musée est un bel exemple d'architecture brutaliste, et l'une des icônes de Sao Paulo. Il propose un grand espace libre où les oeuvres, à l'origine, étaient disposées sur des panneaux en verre trempé, pour donner l'impression que les toiles étaient posées sur des chevalets, comme dans l'atelier d'un peintre.



La Casa de Vidro (Maison de verre, 1951) et le Sesc Pompeia, qui accueille cette nouvelle exposition, sont deux autres de ses réalisations les plus remarquables. Elle a vécu avec son époux pendant 40 ans dans la première.

Située au beau milieu du quartier de Morumbi, cette demeure en verre, métal et béton est nichée au beau milieu de la Mata Atlântica et privilégie les grands espaces dont la limite avec la nature ne tient qu'à une vitre. Elle abrite maintenant la fondation Lina Bo Bardi, mais a conservé la collection de livre, de pièces artistiques, et de meubles dessinés par la propriétaire des lieux.

A la fin des années 1970, elle se lance dans le projet de créer le Sesc Pompeia, un centre de loisirs disposant d'installations sportives, de salles de spectacles, d'un restaurants, etc., bâti dans une ancienne usine : une vraie réussite. "Elle y distribue les espaces sans hiérarchie, explique Noemi Blager. Nager y est aussi important qu'apprendre à tisser, assister à un concert de jazz ou jouer aux échecs. Elle crée une culture de la convivialité et de la liberté dans la diversité, qui perdure aujourd'hui : c'est un environnement où les différentes générations dialoguent entre elles, et où les matériaux qui constituent le bâtiment s'insèrent parfaitement dans le tissu urbain."

Amélie PERRAUD-BOULARD (www.lepetitjournal.com - Brésil) Rediffusion actualisée

Informations pratiques :
Sesc Pompeia
Rua Clélia, 93 - Água Branca
Jusqu'au 11 décembre

Ouvert du mardi au samedi de 10h à 21h et le dimanche de 10h à 19h
Entrée libre

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 18 octobre 2016, mis à jour le 8 février 2018

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