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MUSIQUE - Adoniran Barbosa, centenaire toujours aussi actuel

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 21 novembre 2016, mis à jour le 21 novembre 2016

Adoniran Barbosa, sambista, humoriste et écrivain est une figure emblématique de la samba paulista, dont il est considéré comme le père. À travers ses textes et ses musiques, il a décrit durant toute sa carrière l'ambiance qui régnait et règne encore de nos jours dans les rues de la mégalopole.

João Rubinato, véritable nom de Adoniran Barbosa, reste une figure emblématique de São Paulo : né en 1910 à Valinhos (São Paulo), il est très vite devenu l'enfant chéri des quartiers d'immigration italienne de Brás et Bixiga de São Paulo.

Septième enfant d'un couple d'immigrants originaires de Trévise (Italie), il est né dans la misère, travaillant dès son plus jeune âge dans une usine de tissus. Il compose, en 1933, ses premières sambas, "Minha vida se consome" et "Teu orgulho acabou". Ses chansons traitent immédiatement de scènes pittoresques, agrémentées de son argot, de son accent et de ses erreurs de langage. Selon lui, "pour écrire une bonne samba, on doit être tout d'abord analphabète". Deux ans plus tard, il est déjà le lauréat d'un concours "carnavalesco" organisé par la mairie de São Paulo avec "Dona Boa".

Des personnages comiques à la radio
Après avoir reçu quelques simples cachets, il réussira à jouir d'une situation un peu plus confortable dans les années 1940 en interprétant des personnages comiques à la radio comme le terrible et mal éduqué Barbosinha Mal-Educado Da Silva ou encore Charutinho. Dans les années 1950, l'alliance de son humour et de sa musique seront la recette de ses plus grands succès musicaux - "Saudosa Maloca" (1951), "Malvina" (1956) et "Trem das Onze" (1965) - qui le porteront pour la suite de sa carrière.

Il finira sa vie enfermé chez lui en raison d'un emphysème chronique. Peu reconnu par les intellectuels de l'époque mais entouré de très nombreux amis et fier d'un succès populaire, il est mort, en 1982, pauvre, comme d'ailleurs la plupart des sambistas reconnus aujourd'hui.

Une plume intemporelle

Chacun s'accorde à dire que l'artiste avait le don de reproduire l'ambiance si propre aux vieux quartiers du centro, et plus spécifiquement les italiens Brás et Bexiga.

Grand observateur de détails et de scènes de vie, à travers son humeur et sa plume légère, Adoniran Barbosa allait toujours au bout de ses histoires. Ses chansons ont souvent été comparées à des chroniques relatant des histoires simples de personnages chaque fois plus réels. Nombres de thèmes abordés par celui-ci à l'époque restent plus que jamais d'actualité. Pour le remarquer, prenez le temps de parcourir ces quelques lignes et vous verrez notamment que :

La pluie continue de tomber sur les toits de la ville...

Agüenta a Mão, João (Adoniran Barbosa/Hervé Clodovil)

Não reclama
Contra o temporal
Que derrubou teu barracão
Não reclama
Guenta a mão João (...)
Não reclama
Pois a chuva
Só levou a tua cama
Não reclama

Et que les vendeurs à la sauvette du centro fuient toujours la police....

Praça da Sé (Adoniran Barbosa)

(...) Era uma gostosura
Ver os camelô
Correr do fiscal da prefeitura
É o progresso
É o progresso
Mudou tudo
Mudou até o clima (...)



Constance LUPINACCI (
www.lepetitjournal.com - Brésil) Rediffusion

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 21 novembre 2016, mis à jour le 21 novembre 2016

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