L’organisation des Vénézuéliens persécutés politiques en exil (Veppex), dénonce les conditions d’expulsion d’une centaine de personnes qui sont entrées illégalement dans le nord du Chili.
Ce mercredi, le Chili a expulsé près de 140 migrants qui étaient entrés dans le nord du pays de manière illégale. La majorité d’entre eux étaient Vénézuéliens et ont été renvoyés vers leur pays d’origine en avion. Le reste des migrants est reparti en bus dans les pays limitrophes, la Bolivie et le Pérou.
Le président de l’organisation des Vénézuéliens persécutés politiques en exil (Veppex), José Antonio Colina, a qualifié cette expulsion d’"inhumaine". En ajoutant que "cette action ne respecte pas les accords internationaux d’asile et de refuge." La présidente de l’association des Vénézuéliens du Chili, Patricia Rojas a également dénoncé cette expulsion. Elle a expliqué à une chaîne de télévision que "ces personnes n’ont pas été informées de leurs droits. Elles auraient pu avoir accès à un tribunal pour un recours de protection."
"Si ces personnes retournent de force au Vénézuela, elles courent un risque sérieux pour leur vie, leur intégrité et leur liberté..."
L’Institut National de Droits Humains (INDH) du Chili a, de son côté, présenté un recours de protection auprès de la cours d’appel d’Iquique en faveur de 23 migrants vénézuéliens qui se sont fait expulser. L’Institut explique que le motif de déplacement de ces personnes répond à "la recherche de protection face à la crise civique, politique et sociale que traverse leur pays d’origine, le Vénézuela. À cela, s’ajoute la crise provoquée par la pandémie de COVID-19, qui a aggravé leur situation." Dans le document, l’INDH ajoute que "si ces personnes retournent de force au Vénézuela, elles courent un risque sérieux pour leur vie, leur intégrité et leur liberté..."
Le gouvernement chilien a déclaré que ces mesures d’expulsion avaient été mises en place dans le but de réduire l’activité liée au trafic de personnes. Le ministre des Affaires étrangères, Andrés Allamand, avait déclaré à la presse que : "Ces bandes, ce qu’elles font habituellement, c’est de mentir à ces personnes en leur promettant de meilleures situations au Chili. Mais cela ne colle pas avec la légalité de notre pays. Celui qui entre de manière illégale au Chili, ne pourra pas régulariser son statut et va se retrouver dans une situation complètement précaire."
Cette expulsion est intervenue après que la localité de Colchane, située à la frontière avec la Bolivie, ait été débordée par l’arrivée massive de migrants ces derniers jours.