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LES UNIVERSITES DE RIO - La Fundação Getulio Vargas (FGV)

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 24 mars 2015, mis à jour le 27 avril 2015

Chaque année, de nombreux étudiants français viennent en échange dans les universités de Rio. Lepetitjournal.com vous propose ainsi un tour des campus cariocas afin de vous donner des informations pratiques si vous êtes amenés à venir y étudier. Pour la Fundação Getulio Vargas (FGV), nous avons rencontré Léo Mitterand, étudiant à l'Institut d'études politiques (IEP) de Lille, afin qu'il nous présente son université d'accueil. 

Pourquoi la FGV ?
"En France, j'étudie à l'IEP de Lille et il s'avère que la FGV était la seule opportunité pour moi de partir au Brésil sans parler portugais. J'avais néanmoins pas mal parlé avec des promotions supérieures qui étaient passées par là. Tous les étudiants qui avaient pu vivre un échange à Rio m'ont confirmé que le pays et l'établissement avaient été une expérience incroyablement enrichissante. Il était temps pour moi de me confronter à un changement culturel. L'apprentissage de la langue dès mon arrivée a été un point important de mon intégration au quotidien bien que mon université d'origine m'ait orienté obligatoirement vers les cours en anglais."

Comment se déroule l organisation des cours ?
"Le cursus en anglais donne accès aux cours de graduate, c'est-à-dire le niveau master alors que je suis en L3 dans le système français. Dans ce cadre, il faut choisir dans un bouquet de généralement sept à huit cours, trois matières par trimestre. Autre point important, l'année est décomposée en quatre trimestres plutôt que deux semestres. Cela permet d'aborder une grande variété de sujets. Les obligations de scolarité dépendent toujours de l'université d'origine. Les ayant rempli en trois semestres au lieu de quatre, j'ai l'occasion de terminer mon année scolaire par un stage. Généralement, à la FGV, les classes ont un petit effectif d'une quinzaine de personnes. Ce cursus en anglais est exclusif pour les étudiants en échange, je n'ai aucun Brésilien dans mes classes. Mais j'ai entendu dire que pour les années inférieures, les classes sont plus conséquentes et plus diversifiées. Cela dépend vraiment de l'année, du département et surtout du niveau de portugais à l'arrivée." 

Les cours sont ils exclusivement en portugais ?
"La répartition entre les cours en portugais ou en anglais dépend du niveau. Il n'est pas forcement facile de changer en cours d'année." 

La FGV est elle payante ?
"Comme la plupart des étudiants français en échange, je paye mon école en France qui est conventionnée avec les facultés à l'étranger. Mais pour les Brésiliens, c'est l'une des universités les plus chères de la ville. Au-delà de la barrière économique, la sélection est aussi difficile pour l'intégrer. Les étudiants sont vraiment représentatifs d'une certaine classe sociale. Il y a même un code vestimentaire : bannis les claquettes et shorts, il faut nécessairement être en pantalon et chaussures fermées pour venir en cours. La faculté est dans une grande tour, non loin de la plage de Botafogo. Les locaux sont en très bon état, et il y a pas mal de vigiles pour vérifier que tout se passe pour le mieux.  Ce sentiment d'entrer dans un monde aisé se ressent dès les premiers pas : loin de la vie chaotique de la ville, la FGV offre un espace organisé et bien régulé."

Comment se passe la communication au sein de la FGV ?
"Il y a un bureau pour les étudiants internationaux qui transmet les principales informations pratiques et événementielles. Il y a aussi un système de parrains/marraines pour faciliter l'intégration. Cependant, la plupart des étudiants sont beaucoup plus âgés et tous ont une vie bien occupée. Sinon il y a pas mal d'endroits dans la faculté où peuvent être placardés les événements de la semaine, mais là, c'est plutôt à nous de chercher ce qu'il est possible de faire."

Quels types d'activités propose la FGV ?
"Pour les étudiants internationaux,  le bureau d'échange essaye d'organiser de temps en temps des 'student welcome party'. Généralement, c'est un bon moyen pour retrouver d'autres nationalités croisées en cours? mais pas forcément des Brésiliens. Sinon, au niveau sportif, il n'y a quasiment rien de prévu au sein de l'université. Au semestre dernier, il y avait eu une fois la FGV cup, qui était un tournoi de foot, mais sinon c'est à peu près tout. Pour les étudiants étrangers, il est assez difficile de rentrer dans les équipes dejà constituées, et même de connaître l'offre. En somme, il y a quelques tentatives de la part de la faculté de proposer des activités, mais je connais peu de monde qui a réussi à pleinement s'intégrer dans un club sportif par le biais de la FGV."

Au niveau de la nourriture, que mange-t-on à la FGV ?
"Le classique pour les repas, c'est le badejão. C'est une cantine à 12,70 réais (environ 4 euros) et généralement le menu est composé du plat typique brésilien : du riz, des haricots noirs, de la farine de manioc et de la viande de poulet. Sinon, il y aussi un self-service au poids avec plus de choix, mais par conséquent, il est plus cher. Aux alentours de la FGV, il y a quelques petits endroits de substitution : un Subway, un restaurant de yakisoba (nouilles sautées) et aussi un self au kilo."

Au niveau du logement, la FGV propose-t-elle des chambres ?
"Non, rien n'est proposé. Mais en cherchant sur Internet, notamment sur les pages d'étudiants cariocas, il y a pas mal d'offres? et pas mal d'arnaques. Il faut faire attention à ne jamais payer des dépôts en avance. Je pense que les meilleurs quartiers pour un étudiant à la FGV sont Botafogo et Humaita. A Rio, tous les étudiants en échange que je connais sont dans des colocations. Il arrive qu'elles dépassent la dizaine de personnes, c'est vraiment une autre manière de vivre après avoir eu un appartement seul en France. Au final, on apprend beaucoup sur soi, et le mieux c'est qu'il y a toujours du monde pour aller visiter la ville, ou sortir. Au deuxième semestre, j'ai déménagé dans la favela de Vidigal qui est plus loin, mais qui vaut vraiment la peine pour ceux qui n ont  pas cours tous les jours. Il y a une vie de quartier intense, et un sentiment d'appartenance important. Le fossé social  entre la FGV et la maison est une vraie expérience. Au final, c'est avec ce fossé que j'ai l'impression de comprendre le Brésil dans ses immenses inégalités sociales. Et aussi, c'est une chance que l'on a en tant qu'étudiant étranger de pouvoir se fondre dans des milieux si différents."

Un conseil pour les futurs étudiants cariocas ?
"La FGV est un institut strict, mais elle reste l'un des établissements les plus prestigieux de la ville. C'est avant tout un centre de recherche, et je dirais que la moyenne d'âge est davantage de 35 ans. En soit, il n'y a pas vraiment une ambiance étudiante. La FGV fonctionne plutôt comme une entreprise appuyée par des think tanks. Il faut le savoir avant de la choisir en tant qu'université d'accueil, mais en soi, le but de venir ici est de casser ses habitudes et ses préjugés."

Lorraine GAUCHER-PETITDEMANGE (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 25 mars 2015

*Illustration : FGV

- Voir le site de la FGV

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Publié le 24 mars 2015, mis à jour le 27 avril 2015

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