Photographe professionnelle, Emmanuelle Bernard a grandi à Rio avant de quitter sa ville pendant des années. De retour il y a quinzaine d'années, cette Française a depuis consacré trois ouvrages de photos à la Cité Merveilleuse et ses habitants. A l'occasion du carnaval, elle exposera ses photos sur ce thème au Sambodrome, au sein de la loge de Global Marketing.
La photographe française Emmanuelle Bernard exposera les photos issues de son deuxième livre, Ginga (éditions Andrea Jakobson, 2013), au Sambodrome de Rio durant le carnaval qui débute ce vendredi soir. C'est au sein de la loge de Global Marketing que les spectateurs des défilés des écoles de samba pourront aussi admirer les clichés présentant la danse et la diversité de la Cidade Maravilhosa.
Carioca ou Française ?
Native de Nice, Emmanuelle Bernard a débarqué à Rio à l'âge de 3 ans. "Mon père est venu ouvrir une entreprise pharmaceutique. Je suis restée jusqu'à mon Bac au lycée français", confie la photographe. Quatorze années pendant lesquelles la jeune Emmanuelle grandit comme une vraie carioca, ce qui lui a apporté, selon elle, "le système D". A Rio, "on ne se bloque pas parce que les choses ne se passent pas comme prévu, on se débrouille. C'est une caractéristique carioca".
Son adolescence faite de soleil et de week-ends à la plage ne l'empêchera pas de partir en France à 17 ans, pour suivre des études : "Je me sens franco-brésilienne. Mon passeport est français, mais j'ai tellement d'années de Brésil". Une double appartenance qui la pousse à rejoindre Paris, pour étudier la communication à l'Efap, puis à New York, lorsque l'école y ouvre une structure.
C'est aux Etats-Unis qu'Emmanuelle Bernard va se fixer l'objectif d'être photographe. "Un ami designer m'a demandé de
photographier son défilé et j'ai découvert" la photo. "Tout le monde m'a dit qu'elles étaient très belles et j'ai commencé à en faire de plus en plus, dans la rue". L'apprentie photographe va alors prendre des cours intensifs de trois mois et rencontrer une éditrice du magazine brésilien Interview. "Je lui ai montrée mes photos, ça lui a tout de suite plu et j'ai commencé à publier". De ce fait, elle "lâche petit à petit la communication pour devenir photographe". Il est alors temps de revenir au Brésil.
Une trilogie sur Rio
Emmanuelle Bernard ne jettera pas son dévolu sur Rio, mais sur São Paulo, où
et magazines. Néanmoins, elle assure avoir "toujours senti que quelque chose me manquait, et je me suis aperçue que mes racines étaient cariocas". Ce métier, qu'elle a pratiqué en Occident et à São Paulo, va désormais croiser la route de Rio, pour une trilogie de livres de photos. Emmanuelle Bernard sort "'Carioca' en 2010, sur le quotidien et les gens de Rio". Puis, trois ans plus tard, elle propose "'Ginga', sur la danse et la diversité des cultures". Enfin, elle s'est "penchée sur la relation du Carioca à la mer, les activités qui y sont liées" dans un ouvrage qui a vu le jour fin 2015.
Si la Franco-Brésilienne juge que le portrait est son "point fort?, elle photographie autant la ville que ses habitants et sa nature, avec peu ou sans retouches : "La simplicité est très appréciée par les Européens, qui l'ont perdue. Les Brésiliens préfèrent ce qui n'est pas brésilien, alors que les Français s'identifient à mon travail". Les Français de France pourront également en juger, puisque, après le Sambodrome, Emmanuelle Bernard exposera prochainement les photos de son livre Ginga à Nice, sa ville natale et "ville soeur de Rio", selon elle.
Florent ZULIAN (www.lepetitjournal.com - Brésil) Rediffusion actualisée
- Voir le site d'Emmanuelle Bernard
Infos pratiques - Carioca, éditions Andrea Jakobson, 2010 - Ginga, éditions Andrea Jakobson, 2013 - Mar, éditions Andrea Jakobson, 2015 |