Édition internationale

LAURENT MARTINET - "Il y a quelques grands barreaux d’avocats dans le monde, les Brésiliens en font partie"

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 11 novembre 2014

Après le Mali, le Cambodge et le Vietnam, et avant Jérusalem et l'Algérie, plusieurs dizaines d'avocats français, du barreau de Paris, assistent depuis lundi à des conférences dans le prestigieux Copacabana Palace de Rio. Au programme du Campus Brésil 2014 : économie, fiscalité, relations franco-brésiliennes et, bien sûr, le droit. Lepetitjournal.com a pu rencontrer Laurent Martinet, vice-bâtonnier du barreau parisien qui, à lui seul, regroupe près de la moitié des avocats de France.

Lepetitjournal.com : Quel est l'objectif de ce campus international ?
Laurent Martinet :
C'est d'exporter le droit continental, c'est-à-dire d'assurer une présence juridique dans des pays de traditions civilistes, et qui nous semblent à l'écoute de notre système juridique. On l'a fait au Mali, en Asie, et le Brésil nous semble être un pays, de par nos liens d'amitié et de proximité, tout à fait favorable à ce système juridique de droit continental.

Et Rio en particulier ?
C'était un choix ! C'était soit Brasilia, soit São Paulo, soit Rio. On s'est dit que Rio avait la dimension la plus francophone du Brésil. Et puis, il nous fallait faire venir des confrères français, parisiens et on s'est dit que Rio pouvait être un bon prétexte.

Les avocats français et brésiliens ont-ils des approches différentes du métier ?
Non, ce sont des approches identiques. Le barreau de Paris est extrêmement ouvert, celui du Brésil est un peu plus fermé pour l'instant. Ensemble, on essaye, sur des bases de réciprocité, de nourrir des formations communes sur l'école, et on essaie de faire la même chose sur le barreau brésilien. Mais ce sont des exercices identiques. La seule différence, c'est que nous sommes 60.000 en France, et ils sont 800.000 au Brésil, c'est considérable ! Pour nous, c'est un barreau très important. Il y a quelques grands barreaux dans le monde, les Brésiliens en font partie.

campus international
Est-ce facile pour un avocat français de s'installer au Brésil ?
On les aide, on les accompagne. Il y a des contraintes juridiques car, lorsque vous exercez ici, vous ne pouvez pas pratiquer le droit brésilien puisque c'est réservé uniquement aux avocats brésiliens. Mais je pense qu'un jour les choses changeront. J'ai donné plusieurs conférences pour expliquer que l'ouverture du barreau permet, encore plus, d'asseoir une présence juridique. Sur les 27.000 avocats du barreau de Paris, 2.000 ont un barreau étranger, et cela nous permet d'être la première place de droit au monde. C'est un véritable atout.

Les relations entre les avocats français et brésiliens vont-elles au-delà de ces rencontres ?
Oui ! Il y a des travaux en commun, comme ce campus. Il y a des commissions en commun. C'est une relation extrêmement nourrie. Il y a déjà eu quatre journées franco-brésiliennes tenues par le barreau de Paris.

Vous disiez dans votre discours sur le Campus que les avocats veulent désormais intervenir dans la vie publique ?
On essaie, avec le bâtonnier Pierre-Olivier Sûr, de montrer que l'avocat est un acteur économique, politique, au sein de la société civile. On a mis en place une université d'hiver, qui est un moment de rencontres avec les politiques et les sociétés civile et économique. C'est pour cela qu'on est intervenu à la Conférence des ambassadeurs et qu'on est allé avec Najat Vallaud-Belkacem (ministre de l'Education nationale, ndlr) au Mali : pour faire la promotion du droit, qui est un facteur de développement économique et de stabilité politique.

Propos recueillis par Florent ZULIAN (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 11 novembre 2014

Campus International 2014 du barreau de Paris - Rio de Janeiro - Du 9 au 11 novembre

Conférences du mardi 11 novembre au Copacabana Palace

Matin: Le système juridique brésilien: les avantages de la tradition civiliste

Après-midi: L'exercice de la profession d'avocat

Clôture à 20h30 au restaurant "Fogo de Chão" de Botafogo

 

lepetitjournal.com Rio
Publié le 10 novembre 2014, mis à jour le 11 novembre 2014
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