

La société de gestion du lycée Molière de Rio (SFBE) a diffusé vendredi aux parents d'élèves un communiqué annonçant une rupture de la convention liant le lycée Molière à l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE). Le consul général de France, Brice Roquefeuil, a tenu à éclaircir la situation auprès du Petitjournal.com.
Lepetitjournal.com : Que se passe-t-il au lycée Molière ? Les parents d'élèves ont-ils des raisons d'être inquiets ?
Brice Roquefeuil : La société qui administre le lycée, la SFBE, a fait part de sa volonté de dénoncer l'actuelle convention la liant à l'AEFE afin de conclure une nouvelle convention d'ici le 1er septembre. Elle a estimé qu'il était juridiquement indispensable d'en passer par la dénonciation de la convention en vigueur pour pouvoir modifier cette convention.
La SFBE souhaite que certaines améliorations soient apportées dans les procédures de gestion du lycée, à travers une nouvelle convention. Je regrette cette décision de dénonciation de la convention, mais je retiens surtout la volonté de la majorité des membres du Conseil d'administration de préserver le système de conventionnement avec l'AEFE, réaffirmée lors du conseil d'administration du 27 février.
L'Agence est tout à fait disposée à poursuivre et intensifier ses échanges avec la SFBE sur les modalités de gestion du lycée. Un élément de complexité résulte du fait qu'il est nécessaire de combiner des dispositions du droit brésilien et du droit français, ce qui résulte de la nature même du lycée Molière, administré par une société de droit brésilien, mais fonctionnant avec des personnels détachés et avec le soutien financier de l'Etat français. Il importe que les points qui peuvent poser difficulté soient examinés dans un climat serein et dans un esprit constructif.
Y a-t-il un désengagement de l'Etat français ?
L'Etat soutient le lycée à travers le détachement de personnels expatriés, la prise en charge d'une partie de la rémunération des enseignants dits "résidents", et le financement du système de bourses qui bénéficie actuellement à un peu moins de 200 élèves du lycée.
L'Etat français consacre près de 2,9 millions d'euros annuels au fonctionnement du lycée de Rio (1,4 millions d'euros nets au titre de la rémunération des personnels, 1,5 millions d'euros au titre des bourses d'aide à la scolarité). Il n'y a aucun désengagement de l'Etat : cette contribution est stable et n'a pas vocation à être diminuée. Il est vrai cependant que l'augmentation du coût de la vie au Brésil s'est traduite par un accroissement progressif de la charge supportée par les familles.
Loin de se désengager, l'AEFE est prête à fournir des moyens supplémentaires pour favoriser l'augmentation des capacités d'accueil de l'établissement. L'Agence est prête à accompagner le projet d'extension du lycée, à travers la construction d'une annexe dans le Centro, avec le financement de postes supplémentaires d'enseignants résidents. Ce projet revêt un caractère essentiel pour permettre au lycée de répondre aux demandes d'inscription qui ne peuvent aujourd'hui être toutes satisfaites. Il a le soutien de la SFBE qui s'est mise en relation avec l'Association de Bienfaisance, propriétaire du terrain où sera construite l'annexe.
J'ajoute qu'il y a deux ans, l'AEFE a proposé de fournir un personnel expatrié supplémentaire à travers le détachement d'un agent comptable, comme c'est le cas pour les lycées de São Paulo et de Brasilia. Cette proposition aurait permis de renforcer le soutien apporté par l'Agence.
Est-il question de faire évoluer le statut des enseignants ?
Je voudrais d'abord saluer la qualité de l'enseignement au lycée Molière et des équipes pédagogiques, qui est unanimement reconnue et dont témoignent les excellents résultats des élèves au Baccalauréat.
Les personnels enseignants du lycée relèvent de différents statuts puisque certains sont détachés par le ministère de l'éducation nationale et d'autres sont recrutés localement. Cette mixité dans le mode de recrutement contribue à la qualité de l'enseignement au lycée Molière et à sa proximité avec le contenu et les méthodes d'enseignement fournis en France.
L'AEFE n'entend nullement remettre en cause le détachement de personnels de direction et enseignants, expatriés et résidents, au profit du lycée. Il en résulterait des surcoûts importants pour le lycée et un risque d'augmentation des droits d'écolage difficilement absorbable par notre système de bourses, qui fonctionne selon une enveloppe limitative. Comparés à d'autres établissements proposant à Rio un enseignement en langue étrangère, le lycée Molière reste celui qui pratique la politique tarifaire la moins élevée pour une excellente qualité d'enseignement. C'est un acquis essentiel.
Il importe que le lycée puisse continuer à faire place à la mixité sociale et aux enfants des familles aux revenus les plus modestes. Il existe par ailleurs un équilibre, aussi bien dans le corps enseignant que dans la population des élèves, entre nationaux brésiliens et nationaux français qui fait la richesse du lycée et qui n'a pas à être infléchi dans un sens ou dans un autre. L'enjeu pour le lycée n'est pas seulement de garder l'homologation, c'est aussi celui de préserver un modèle qui a fait ses preuves et auquel les familles sont, je crois, attachées.
Que va-t-il se passer dans les semaines à venir ?
L'AEFE et la SFBE vont reprendre leurs discussions sur le ou les quelques points qui font difficulté et il appartient à cet égard à la SFBE de bien circonscrire ses demandes.
J'ai reçu pour ma part le bureau de l'Association des parents d'élèves et une délégation des personnels enseignants pour les assurer de la volonté de l'Etat de maintenir son engagement en faveur du lycée, contribuer à trouver des solutions sur les points à améliorer, et promouvoir, avec toutes les parties impliquées, un projet d'avenir pour le lycée à travers la construction de cette annexe dont le lycée a un besoin urgent.
Je souhaite que les familles et les personnels enseignants, notamment à travers leurs représentants élus, soient étroitement associés à toutes les décisions qui engagent l'avenir du lycée et il est de mon rôle d'y contribuer.
Propos recueillis par la rédaction (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 11 mars 2014
- Lire notre précédent entretien avec Brice Roquefeuil
Lepetitjournal.com : A sociedade de gestão do Liceu Molière divulgou sexta-feira aos pais de alunos um comunicado anunciando uma ruptura da Convenção ligando o Liceu Molière à AEFE. O que está acontecendo no Liceu Molière ? Os pais de alunos têm razão para se sentirem inquietos ?
Brice Roquefeuil : A sociedade que administra o Liceu Molière, a SFBE, fez parte do seu desejo de denunciar a atual convenção que a vincula à Agência para o ensino do francês no exterior (AEFE) a fim de firmar uma nova convenção até o final de setembro. Ela julga que é juridicamente indispensável passar pela denúncia da convenção em vigor para poder modificar esta convenção.
A SFBE deseja que algumas melhorias sejam feitas nos procedimentos de gestão do liceu, através de uma nova convenção. Lamento essa decisão de denúncia da convenção, mas aceito sobretudo a vontade da maioria dos membros do Conselho de Administração de preservar o sistema de convencionamento com a AEFE, reafirmada por ocasião do conselho de administração de 27 de fevereiro.
A Agência está inteiramente disposta a prosseguir e intensificar seus intercâmbios com a SFBE quanto as modalidades de gestão do Liceu. Um elemento de complexidade resulta do fato de que é necessário combinar disposições do direiro brasileiro e do direito francês, o que decorre da própria natureza do Liceu Molière , administrado por uma sociedade de direito brasileiro, mas funcionando com pessoal externo e com o apoio financeiro do Estado francês. É importante que os pontos que possam dificultar sejam examinados num clima sereno e dentro de um espírito construtivo.
Existe um descompromissamento do Estado francês ?
O Estado apóia o liceu através da designação do pessoal expatriado, a responsabilidade sobre uma parte da remuneração dos professores ditos ?residentes? e o financiamento do Sistema de bolsas que atualmente beneficia um pouco menos de 200 alunos do liceu.
O Estado francês destina cerca de 2,9 millhões de euros anuais para o funcionamento do liceu do Rio (1,4M? líquidos a título de remuneração do pessoal; 1,5 M? a título de bolsas de ajuda à escolaridade). Não existe nenhum descompromissamento do Estado: essa contribuição é estável e não está ameaçada de sofrer uma diminuição. No entanto, é verdade que o aumento do custo de vida no Brasil se traduziu por um crescimento progressivo dos encargos suportados pelas famílias.
Longe de se descompromissar, a AEFE está pronta a fornecer os meios complementares para favorecer o aumento da capacidade de acolhida do estabelecimento. A Agência está pronta a acompanhar o projeto de ampliação do Liceu através da contrução de um anexo no Centro, com o financiamento de postos suplementares para professores residentes. Este projeto se reveste de um caráter essencial para permitir ao liceu responder aos pedidos de matrículas que, hoje, não podem ser todos satisfeitos. Ele tem o apoio da SFBE que entrou em contato com a Associação de Beneficencia, proprietária do terreno onde será contruído o anexo.
Gostaria de acrescentar que há dois anos a AEFE propôs fornecer um pessoal expatriado complementar através da designação de um agente contabilista como acontece nos liceus de São Paulo e de Brasília. Esta proposta permitiria fortalecer o apoio dado pela Agência.
A evolução do estatuto dos professores está em cogitação ?
Eu gostaria em primeiro lugar de parabenizar a qualidade do ensino no Liceu Molière e das equipes pedagógicas, qualidade unanimemente reconhecida, e que pode ser comprovada pelos excelentes resultados dos alunos no Baccalauréat.
O pessoal docente do liceu depende de diferentes estatutos já que alguns são designados pelo Ministério da Educação Nacional e outros são contratados localmente. Esse caráter misto no modo de recrutamento contribui para a qualidade do ensino no Liceu Molière e para sua proximidade com o conteúdo e os métodos de ensino apresentados na França.
A AEFE não pretende de forma alguma colocar em questão do pessoal de direção e professores, expatriados e residentes, em proveito do Liceu. O resultado seriam importantes aumentos de custo para o Liceu e um risco de aumento das mensualidades que poderiam dificilmente ser absorvidos por nosso sistema de bolsas que funciona segundo um orçamento limitativo. Comparado com outros estabelecimentos de ensino bilingue no Rio, o Liceu Molière continua sendo o que pratica a política tarifária menos elevada para uma excelente qualidade de ensino. É uma conquista essencial.
O que importa é que o Liceu continue a permitir a diversidade social aos filhos das famílias de rendas mais modestas. Aliás, existe um equilíbrio, tanto no corpo docente quanto na população de alunos, entre os de nacionalidade brasileira e de nacionalidade francesa o que faz a riqueza de Liceu e que não deve ser modificado nem num sentido nem em outro. O desafio para o Liceu não é apenas o de conserver a homologação, é também o de preservar um modelo que mostrou sua eficácia e que as família, acredito, aprovam.
O que vai acontecer nas próximas semanas ?
A AEFE e a SFBE irão retomar suas discussões sobre o ou os pontos que apresentam dificuldade e cabe à SFBE circunscrir suas demandas.
De minha parte, recebi o birô da Associação de Pais de alunos e uma delegação de professores para garantir-lhes a vontade do Estado de manter seu compromisso em favor do Liceu, contribuir para encontrar soluções para os pontos que podem ser melhorados e promover, com todas as partes interessadas, um projeto de futuro para o liceu através da construção deste anexo de que o Liceu tem uma necessidade urgente.
Desejo que as famílias e os professores, em particular através de seus representantes eleitos, estejam estreitamente ligados a todas as decisões que comprometam o futuro do Liceu e meu papel é de contribuir para isso.
Propos recueillis par la rédaction (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 11 mars 2014







