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BENJAMIN MULLER - Itinéraire d'un boulanger français à São Paulo

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 18 avril 2013, mis à jour le 16 avril 2013


Benjamin Muller est en charge d'une nouvelle boulangerie qui a ouvert au 551 Alameda Santos à São Paulo. Rencontre avec un passionné
 
Depuis son arrivée à São Paulo en janvier 2012, Benjamin Muller n'a de cesse de se féliciter de sa décision de partir pour le Brésil. Lassitude de la France, son pays d'origine ? Envie d'ailleurs ? Malgré des débuts laborieux dans la capitale paulistana, le jeune boulanger commence à trouver ses marques et raconte le parcours d'un amoureux du bon pain.

Culture(s) du pain
Cela fait plus de dix ans que Benjamin Muller se consacre aux fourneaux. A l'âge de 15 ans, il s'engage comme apprenti pâtissier. Sept ans plus tard, il rejoint une boulangerie de sa région, l'Alsace, où il obtient un brevet de maîtrise en boulangerie. Avec la double casquette boulanger-pâtissier, il débute au Moulin de Strasbourg, un laboratoire de recherche et développement en pain, leader en France.

Il y apprend avec méthode les techniques de fabrication des farines. Benjamin découvre la chaîne de fabrication des industries du pain françaises, de la conception à la commercialisation. Fort de ces expériences, il décide de fonder sa propre entreprise. Mais la crise financière complique l'octroi de prêts bancaires. Son projet est retardé.

Pendant quelques mois, il enseigne dans un Centre de Formation d'apprentis. Toutefois, la perspective d'une vie "entre quatre murs" le rebute. Le jeune homme a toujours le projet de s'installer à son compte. En 2011, un collaborateur des Grands Moulins lui propose de le rejoindre au Brésil pour y lancer la première franchise brésilienne de la chaîne "Bonheur de Pains". Benjamin Muller y voit immédiatement une belle occasion.

Une boulangerie française à São Paulo


Pendant un mois, l'intrépide boulanger suit des cours intensifs de portugais. Dans la foulée, il fait escale à Beyrouth, dans la filiale libanaise du "Bonheur de Pains". L'entreprise, née en France il y a trois ans, dispose aujourd'hui de nombreuses franchises à travers le monde ? Espagne, Pologne, Liban, Royaume-Uni, entre autres. Sa devise ? Des produits faits maison de qualité. Avec l'ouverture en mars 2013 d'une boutique à São Paulo,  la marque souhaite se constituer un capital de sympathie et, par la suite, s'étendre à d'autres places fortes du Brésil.

A la tête de cette aventure, Benjamin Muller fait office de concepteur et de responsable de la production. Après une période d'essai de trois mois, de janvier à avril 2012, et l'obtention -semée d'embûches- d'un visa de travail, il pose ses valises dans le quartier de Jardim Paulista, à deux pas de la future adresse de la boulangerie. Accompagné d'un Italien et d'un Brésilien, Benjamin manage une équipe de haut vol de boulangers-pâtissiers brésiliens.

Avec une capacité de 100 couverts, le "Bonheur de Pains" propose une carte variée alliant viennoiseries, pains spéciaux, gâteaux secs et une partie traiteur-livraison. La nouvelle enseigne compte se faire un nom dans la région de l'Avenida Paulista en attirant aussi bien les cols blancs du quartier pour le déjeuner, que les amoureux de la bonne pâtisserie française. La baguette traditionnelle à R$ 6, le croissant aux alentours de R$ 4  et une formule déjeuner (salade, croque-monsieur, pizza, cake, etc) à R$ 25 sont effectivement attractifs.

Des projets pleins la tête
Pour Benjamin Muller, ce départ pour le Brésil a été un déclic. Malgré des débuts difficiles, il se plait à répéter qu'il est beaucoup plus heureux à l'étranger.  Il se disait lassé de la morosité régnant en France. Au Brésil, il a découvert une mentalité différente : une population qui garde le sourire en dépit d'un quotidien rude. Un avenir prometteur lui fait de l'?il. Il mesure tous les avantages d'une expatriation : un salaire confortable, des conditions de vies douillettes, la possibilité de voyager en Amérique Latine. Le Brésil, ne sera-t-il qu'une étape ? Le jeune homme, lassé par la vie que lui offre la France, a des projets plein la tête. Une certitude néanmoins, l'envie de voir du pays et de voyager.

Julia Partouche (www.lepetitjournal.com ? Brésil) mardi 16 avril 2013

lepetitjournal.com Rio
Publié le 18 avril 2013, mis à jour le 16 avril 2013

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