L'artiste française et désormais internationale a effectué sa première tournée en Amérique du Sud. Après le Chili, l'Argentine et l'Uruguay, Zaz terminait par le Brésil la semaine dernière avec quatre dates à Belo Horizonte, Rio et São Paulo. C'est à Rio que Lepetitjournal.com l'a rencontrée pour recueillir ses impressions après un concert triomphal donné jeudi soir au Circo Voador pour la Journée internationale de la francophonie.
Lepetitjournal.com : Votre séjour au Brésil est bref, mais que pensez-vous de ce pays où vous êtes déjà très populaire ?
Zaz : J'ai l'impression qu'ici, tout le monde a envie de faire des choses, il y a beaucoup de créativité, de couleurs. On sent aussi beaucoup d'énergie qui vient pour beaucoup de la terre. Au Brésil, je sens la force de la nature qui est très importante, même dans les favelas. Puis il y a l'amour des gens, la gentillesse, ils sont très généreux.
Quelles différences vous ressentez par rapport aux autres pays d'Amérique latine dans lesquels vous venez de passer ?
Je n'ai pas eu le temps de trop visiter parce qu'on a beaucoup voyagé en très peu de temps. On a fait beaucoup d'avion, beaucoup de trajets. Ce que je ressens ici plus particulièrement, c'est vraiment la nature. Moi je suis dans l'énergie, la sensation, et cela s'est illustré lors de mon concert de jeudi soir à Rio. C'était fou, tout le monde chantait tout par c?ur, j'aurais pu passer le concert à ne pas chanter, ils l'auraient fait à ma place !
Vous vous attendiez à une telle popularité au Brésil ?
J'avais cru le comprendre avec Facebook, tous les messages que j'ai reçus et le fait que tous les concerts ont été complets très vite. Il y avait beaucoup de gens qui écrivaient : "Mon Dieu, tu viens chez nous et on n'a pas de places !" Beaucoup de gens sont restés dehors. Dans tous les concerts qu'on a faits en Amérique latine, les gens restaient à l'extérieur pour écouter et pouvoir être là. C'est incroyable l'amour et la bienveillance des gens. C'est surtout cela qui m'a choqué, dans le bon sens du terme. Ils savent donner naturellement sans a priori, sans jugement.
Le public sud-américain est plus chaleureux que le français ?
En France, on est un peu parano alors qu'ici, on est plus direct, sans arrière-pensée. Le public français est super aussi, mais en Amérique du Sud, les gens dansent, chantent, je pense que c'est dans leur culture aussi. En France, on n'est pas vraiment dans notre corps, on est plus dans l'analyse, la psychologie, le jugement, on aime bien râler aussi ! Puis, vu que ce n'est pas leur langue, il y a aussi pour les Sud-Américains quelque chose d'exotique, comme nous lorsqu'on entend de la musique brésilienne ou d'une autre langue. Ici, les gens apprennent tout par c?ur, mais ils sont aussi dans l'énergie et l'émotion, ce qui est très agréable pour moi.
On a dû faire un condensé parce qu'on n'a pas tout notre matériel ici, c'était trop compliqué à transporter. En revanche, dans chaque pays, on a chanté une chanson dans la langue du pays et puis j'essaye toujours de parler dans cette langue, j'adapte notamment l'histoire du Colibri, du nom de l'association que je soutiens, notamment à travers toutes les ventes de mon merchandising. C'est une association qui propose une autre alternative à la société que ce soit dans l'éducation, l'économie ou une agriculture plus respectueuse de l'homme et de la terre. J'ai donc traduit cette histoire et c'est vrai qu'on se rejoint tous là-dessus, la musique est universelle, tous les gens qui ont envie de faire du bien se reconnaissent. Je pense que c'est pour cela que ça marche aussi bien dans tous ces pays.
Vous connaissiez la musique brésilienne avant de venir ici ?
Oui, j'ai beaucoup écouté Tânia Maria, Gilberto Gil et bien d'autres. La musique brésilienne est très riche, que ce soit mélodiquement ou au niveau du rythme. Les Brésiliens ont vraiment un patrimoine musical qui est très important.
On parle d'un retour au Brésil en octobre, vous êtes heureuse ?
Oui, c'est génial ! Surtout qu'il y a plein de gens qui n'ont pas pu venir aux concerts donc c'est vraiment pour contenter tout le monde. Et puis pour nous aussi car j'espère qu'on pourra créer des projets après toutes les rencontres que l'on a faites ici pour partager encore plus.
Propos recueillis par Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 25 mars 2014
