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SOCIETE - L’univers LGBT dans la musique brésilienne

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 23 novembre 2016, mis à jour le 24 novembre 2016

A l'occasion de la sortie du livre Nos Duas, de Renato Gonçalves, le mois dernier, consacré aux représentations LGBT dans la chanson brésilienne, le site UOL a recensé les morceaux marquants évoquant un univers qui, d'abord censuré par la dictature, a mis du temps à s'affirmer pleinement et sans tabou sur la scène nationale.  

"Barbara" (1973) - Chico Buarque
UOL rappelle que le célèbre chanteur avait déjà évoqué l'histoire d'un travesti dans "Geni e o zepelim" et celle d'un couple lesbien dans "Mar e Lua", mais "Barbara", qui recense des moments de désir entre deux femmes, a été mutilé de plusieurs vers par la censure de la dictature, dont les mots "nos duas" ("nous deux" au féminin), que Renato Gonçalves a pris pour titre pour son ouvrage. 

"O Vira" (1973) - Secos e Molhados
Le groupe de Ney Matogrosso est une référence majeure pour l'univers LGBT brésilien, avec ses morceaux remplis d'insinuations sexuelles et homosexuelles. Cependant, comme l'indique Renato Gonçalves, il constitue l'un des paradoxes du Brésil qui accepte cette homosexualité de carnaval (ses membres étaient maquillés et travestis sur scène), mais pas dans la réalité du quotidien. 

"Girl" (1974) - Tuca
Les chansons ouvertement homosexuelles du dernier album de Tuca - enregistré en France, dont celle-ci, ne sont quant à elles pas passées à la postérité. Avant cela, fuyant la dictature, c'est à Paris qu'elle s'installe et qu'elle est remarquée par Françoise Hardy pour qui elle compose presque entièrement l'album La Question (1971). Mais le succès qu'elle a connu au Brésil avant son exil ne se reproduira plus, que ce soit en France ou dans son propre pays, où elle revient en 1974. Elle mourra quatre ans plus tard à seulement 34 ans. 

"Paula e Bebeto" (1975) - Milton Nascimento
Sans être ouvertement homosexuel, ce morceau du chanteur carioca appelle à la tolérance sexuelle : "Toute forme d'amour vaut la peine". 

"A Nivel de..." (1982) - João Bosco
Dans ce morceau de l'album Comissão da frente, l'artiste mineiro conte l'histoire de deux couples échangistes dont les membres se rendent compte qu'ils sont homosexuels... cocasse et osé !

"Mesmo que seja eu" (1984) - Marina Lima
Autre figure de l'univers LGBT brésilien, la chanteuse de MPB n'a pas hésité à reprendre ce morceau d'Erasmo Carlos sans changer le genre du narrateur pour l'interpréter, c'est-à-dire un homme. 

"Amor mais que discreto" (2007) - Caetano Veloso
Le chanteur de Bahia évoque explicitement dans ce morceau un "amour plus que discret" entre deux hommes séparés par une certaine différence d'âge. 

"Não posso esperar" (2015) - Rico Dalasam
Si le funk et le rap brésiliens n'ont pas échappé aux paroles homophobes, des artistes transgressifs comme Rico Dalasam, Liniker ou MC Linn da Quebrada apportent peu à peu leurs réponses dans ces mêmes genres en montrant que l'univers LGBT peut y exister. 

Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) jeudi 24 novembre 2016

lepetitjournal.com Rio
Publié le 23 novembre 2016, mis à jour le 24 novembre 2016

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