Fondée il y a plus de 70 ans par l'épouse du président Getulio Vargas, l'?uvre caritative avait pour but à l'origine de venir en aide aux jeunes vendeurs de journaux des rues de Rio. Aujourd'hui, elle offre un véritable complément éducatif pour les jeunes Cariocas des favelas.
Situé aux abords de la Favela da Providencia, proche de la zone portuaire de Rio, la Fondation Darcy Vargas accueille 300 jeunes âgés de 11 à 18 ans des quartiers défavorisés de la ville.
Depuis sa création en 1940 à l'initiative de Darcy Vargas, alors première dame du Brésil, la fondation a su au fil des années s'adapter pour répondre aux nouvelles exigences découlant du développement et de la démocratisation de la société brésilienne. Aujourd'hui, la mission de la fondation est d'offrir des opportunités d'avenir aux jeunes Cariocas, leur permettant de transformer leur réalité en un projet pour leur futur, pour en faire des citoyens productifs, responsables et conscients de leurs droits et devoirs dans la société.
Un programme riche, générateur de transformation sociale
C'est à travers le programme Casa do pequeno jornaleiro (CPJ) que ces jeunes des favelas complètent chaque demi-journée l'éducation qui leur est dispensée à l'école publique. Des cours d'informatique, d'anglais, de portugais, de mathématiques ou encore un atelier bibliothèque, organisés par petits groupes, leur permettent de rester à niveau et d'approfondir leurs connaissances. "Ici c'est mieux qu'à l'école parce qu'il y a plus de personnes pour nous aider?, partage une jeune adolescente de 15 ans.
En plus d'un soutien scolaire renforcé, les jeunes Cariocas ont aussi la possibilité de développer des compétences professionnelles à l'aide d'ateliers de jardinage, de mercerie, d'auxiliaire de cuisine et de modelage industriel. Mais ce n'est pas tout ! Bien que l'on ne puisse détrôner le roi football, garçons et filles s'amusent lors d'activités artistiques comme la danse contemporaine, la Street dance, la capoeira, les arts plastiques, le violon, la flûte ou encore la chorale. Une palette d'activités qui satisfait garçons et filles, petits et plus grands et qui se vérifie à l'ambiance festive qui règne dans la cour de la fondation. Bien plus que du divertissement, ce sont des valeurs que ces jeunes partagent dans l'amusement.
Se battre contre les clichés
Il n'est pas rare à Rio de croiser un enfant qui travaille dans la rue, ramasse des canettes, mendie, vend de la drogue sur la
Cette prise de conscience touche les jeunes qui se rendent compte de l'opportunité qu'ils ont d'étudier dans les meilleures conditions et d'avoir un regard nouveau et différent du monde qui les entourent."Si on reste dans la rue, on risque d'avoir des ennuis. La meilleure chose à faire, c'est de se divertir et quand je me divertis, je ne me sens pas triste", confie un enfant de 11 ans, qui connaît un peu d'anglais, d'espagnol et d'allemand.
"Que puis-je faire de mieux pour transmettre quelque chose à un enfant ?"
Il y a aussi cet autre de 13 ans très curieux de l'actualité de son pays et qui se plaît à partager ses lectures avec ses camarades et son professeur de capoeira à la sortie de son cours. Pour un enfant, converser avec lui, partager un moment ou lui accorder tout simplement de l'attention représente beaucoup. L'équipe qui encadre ces jeunes sait que, même s'il est difficile dans certaines situations de toujours faire ce travail de reconnaissance, il faut s'en donner la peine.Cela motive et valorise d'autant plus l'enfant. "Il faut se poser la question : que puis-je faire de mieux pour transmettre quelque chose à un enfant ?", conclut le corps enseignant.
C'est par cette présence quotidienne, qui vise à renforcer l'identité et l'estime de soi des jeunes, que la fondation Darcy Vargas offre à ces enfants des favelas une prise de conscience de la nécessité de construire un projet pour leur avenir.
Florent ATGÉ (www.lepetitjournal.com - Brésil) lundi 30 décembre 2013