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RELIGION - Le Candomblé, un métissage de croyances

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 11 mars 2016

Une pointe de catholicisme, un soupçon de rites indigènes et une bonne dose de croyances africaines. Le Candomblé est une religion qui compte pas moins de trois millions de fidèles et fait de plus en plus d'adeptes au Brésil. Pourtant, beaucoup de fantasmes et de mystères entourent encore cette croyance. Lepetitjournal.com se penche sur le sujet en quatre questions.

Qu'est-ce que le Candomblé ?
"Danse en l'honneur des Dieux", c'est la signification du mot "candomblé". Contrairement aux idées reçues, les adeptes de cette religion afro-brésilienne croient en un Dieu unique nommé "Oludumaré".  Ce Dieu est soutenu par des divinités, les Orixás, qui sont associées à des éléments de la nature comme l'eau, le feu ou bien encore la terre. Dans cette croyance, chaque personne aurait son propre Orixá qui la protégerait et contrôlerait son destin. La notion de bien et de mal n'existe pas.

D'où vient cette religion ?
Le candomblé a été importé au Brésil et dans d'autres pays d'Amérique latine au moment de la traite des esclaves africains au 16e siècle. Les adeptes du Candomblé ont dû d'abord pratiquer leurs rites de façon secrète et clandestine car l'Eglise catholique les pourchassait. Mais cette religion a survécu : les esclaves ont déguisé les Orixás sous les traits de saints chrétiens. C'était aussi une façon de manifester leur résistance contre le joug culturel. Même après l'abolition de l'esclavage en 1888, l'Etat brésilien, a continué à interdire cette croyance sous la dictature (1964-1985).

Quels sont les rites du Candomblé ?
Les cérémonies Candomblé sont surprenantes : sons hypnotiques des percussions, croyants vêtus de tenues blanches ou multicolores qui dansent et qui chantent. Certains fidèles entrent en transe et sont pris de convulsions : ils disent être possédés par les Orixas.

>> Voir la vidéo d'une cérémonie Candomblé en cliquant ici 

Les adeptes doivent également faire des offrandes aux Orixás en disposant des fruits ou bien de l'eau de vie dans les lieux

de prières, les ?terreiros?. Les sacrifices d'animaux comme les poulets et les pigeons sont très courants.  

Pour devenir un fidèle du Candomblé, il faut suivre une longue initiation durant plusieurs années. Au moment de la cérémonie d'initiation, l'aspirant reçoit un nouveau nom. Il doit aussi recouvrir son corps de craies et faire des sacrifices d'animaux.

Qui pratique cette religion ?
Officiellement, il y aurait près de trois millions de Brésiliens de toutes classes sociales qui pratiqueraient cette religion. Les adeptes sont très nombreux à Salvador (Bahia) où la culture afro-brésilienne est très présente.

Plusieurs célébrités ne cachent pas leur appartenance à la communauté candomblé comme l'actrice de la novela Totalmente Demais, Juliana Paes. Selon les organisations culturelles afro-brésiliennes, le nombre de Brésiliens qui participent plus ou moins occasionnellement à des rituels du Candomblé serait colossal : 70 millions.

Ainsi chaque année, des milliers de Cariocas vêtus de blanc se regroupent sur la plage de Copacabana. Ils honorent Yemanja, la déesse de la mer, et lui offrent des fleurs.

Virginie COOKE (www.lepetitjournal.com - Brésil) Rediffusion

*Photos : Amélie Perraud-Boulard

Cette Française devenue grande prêtresse

Pendant près de 40 ans que Gisèle Cossard, dite "Gisèle Omindarewá", a pratiqué l'art de la divination avec des coquillages dans son ?terreiro?, dans le quartier de Santa Cruz da Serra, à Duque de Caxias, non loin de Rio. Cette Française, issue d'une famille catholique et bourgeoise, avait tout quitté pour devenir grande prêtresse du Candomblé.

En 1959, elle vivait avec son mari, conseiller culturel à l'ambassade de France à Rio de Janeiro. Un jour, elle assiste à une cérémonie candomblé et tout bascule pour elle. Gisèle Cossard commence alors à fréquenter en secret les terreiros.

Quelques années plus tard, elle divorce et se consacre entièrement au Candomblé. Sa maison se métamorphose alors en "terreiro" et elle accueille les fidèles. L'histoire de cette femme atypique attise la curiosité, elle est d'ailleurs l'héroïne du documentaire Gisèle Omindarewá, réalisé par la brésilienne Clarice Ehlers Peixoto. Gisèle Cossard est décédé en janvier 2016 à l'âge de 92 ans.

lepetitjournal.com Rio
Publié le 8 mars 2016, mis à jour le 11 mars 2016
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