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JUSTICE - Comment se passe la détention des Français au Brésil ?

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 3 novembre 2016, mis à jour le 7 janvier 2018

 

Il y a en moyenne au Brésil "une grosse dizaine" de détenus français, que ce soit en prison préventive ou définitive, selon l'ambassade de France. Mais, concrètement, comment cela se passe lorsque l'on est incarcéré au Brésil ? Voici quelques éléments de réponse.

Fin 2012, plus de 2.000 Français étaient détenus à l'étranger dont une centaine en Amérique latine. Au Brésil, ils seraient en moyenne "une grosse dizaine", que ce soit en prison préventive ou définitive, selon l'ambassade de France, la majorité à São Paulo et Rio, souvent pour des affaires de drogue, ayant participé à un trafic ou été mule.

Lorsqu'un ressortissant français est interpellé au Brésil, "le consulat est immédiatement informé par les autorités brésiliennes", indique au Petitjournal.com Pascal Bocquet-Dumont, chef de chancellerie au consulat général de France à Rio, où trois Français sont actuellement emprisonnés. L'assistance consulaire est ainsi mise en place dès le début de l'affaire, mais elle a des limites.

Des conditions de détention "difficiles" au Brésil
Le Français interpellé va avoir le droit à un avocat, soit commis d'office proposé par la justice brésilienne, soit contacté par ses soins. "Le consulat dispose également d'une liste d'avocats francophones, mais c'est le détenu qui doit en assumer les frais", précise Pascal Bocquet-Dumont.

Les autorités consulaires suivent tout de même l'affaire de très près. "Nous nous assurons des conditions de détention, de la protection du ressortissant, afin qu'il ne soit pas victime de discrimination", poursuit le chef de chancellerie, qui considère "les conditions de détention difficiles au Brésil, en raison de la surpopulation carcérale notamment, même si elles ne sont faciles nulle part".

"Nous n'intervenons pas dans le procès"
Les autorités consulaires font également le lien avec les familles, pour les transferts d'argent par exemple. Jean-Christophe Billaud, responsable des affaires sociales du consulat général de France à São Paulo, informe Lepetitjournal.com qu'il transmet des nouvelles des familles aux détenus le jour même de leur réception, dans la limite d'un courrier par mois et par détenu. Il en fait de même lorsque les détenus écrivent à leur famille. Cependant, "on n'informe pas toujours la famille de leur détention car certains prisonniers ne souhaitent pas communiquer avec elle", souligne Pascal Bocquet-Dumont. C'est donc le choix du détenu qui prime.

Quant au volet judiciaire en lui-même, "nous n'avons pas à intervenir dans la justice du Brésil, nous n'avons pas ce pouvoir et ce serait contre-productif, donc nous n'intervenons pas dans le procès", insiste-t-il, rappelant que la demande de transfèrement ? différent d'une extradition - en France ne peut être faite que par le détenu, avant d'être acceptée par les deux pays.

Des visites plus ou moins fréquentes
Une fois la détention commencée, le consulat va continuer à apporter une aide morale, rendant visite au prisonnier français "une fois tous les deux à trois mois" en ce qui concerne Rio, en fonction de la demande. A São Paulo, "deux visites annuelles sont effectuées à la prison pour étrangers située à 3h30 de route (Itai, ndr), par notre consul adjoint, Nicolas Fradet et moi-même", indique Jean-Christophe Billaud.

Lors de ces rencontres, les employés du consulat "apportent des produits de première nécessité, comme du savon, des livres ou autres objets que l'on peut transmettre", détaille Pascal Bocquet-Dumont. Un minimum de réconfort lors de ce seul moment de contact avec le monde extérieur.

Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 4 novembre 2016

*Photo : Alberto Alerigi / Flickr

lepetitjournal.com Rio
Publié le 3 novembre 2016, mis à jour le 7 janvier 2018

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