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JEUX PARALYMPIQUES - Théo Curin, le petit prince de la natation française

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 13 septembre 2016, mis à jour le 14 septembre 2016

Amputé des quatre membres après une méningite foudroyante à l'âge de six ans, le nageur français dispute, à 16 ans, ses premiers jeux Paralympiques. Quatrième du 200 m nage libre dans sa catégorie (S5), il espère décrocher la première médaille de sa carrière samedi au 100 m nage libre. Portrait.

"On fait du sport comme tout le monde, on a continué de vivre". Comme la plupart des autres sportifs présentant un handicap, Théo Curin a su, par le sport, dépasser les contraintes des conséquences terribles de la méningite foudroyante qu'il a contractée à l'âge de six ans : l'amputation de ses quatre membres. Dix ans plus tard, le nageur est le benjamin (16 ans) de la délégation française aux jeux Paralympiques de Rio et l'un de ses plus grands espoirs.

Pour le moment, le pensionnaire du Centre régional de l'éducation populaire et du sport (Creps) de Vichy (Allier) est surtout au Brésil pour glaner de l'expérience, même s'il a déjà un palmarès conséquent : vice-champion d'Europe et champion de France du 200 m nage libre, champion de France du 50 m nage libre et dos dans sa catégorie (S5).

Une dernière épreuve samedi
S'il n'a pas encore de médaille paralympique autour du cou ? éliminé en séries du 50 m dos et papillon, 4e en finale du 200 m nage libre, Théo Curin et son éternel sourire d'ange sur le visage savoure avant de disputer sa dernière épreuve samedi ? le 100 nage libre. "L'objectif, c'est d'apprendre et de se faire plaisir, le niveau est très compliqué, les autres nageurs sont des adultes même si ma 4e place m'a fait rager, mais cela m'a donné encore plus de gnaque aussi", confie-t-il au Petitjournal.com.  

Participer à ses premiers Jeux avant sans doute bien d'autres permet aussi au jeune nageur de se "rendre compte petit à petit du chemin parcouru". Et quel parcours : il y a encore quelques années, il avait peur de l'eau et vivait mal son handicap. Sa rencontre en 2007 avec le célèbre nageur lui aussi quadri-amputé Philippe Croizon, contacté par ses parents, va changer sa vie. Celui-ci va le pousser littéralement à l'eau et devenir son mentor.

365 jours par an dans la piscine
Théo Curin va non seulement réussir à accepter son handicap, mais également en faire un atout en prenant un goût

immodéré pour les bassins. "Je nage quotidiennement, deux fois par jour, mais je le fais par passion", précise-t-il, appréciant tout particulièrement la piscine olympique de Rio : "C'est l'une des plus belles que j'ai pu voir, il y a une super ambiance, je n'ai pas l'habitude de nager devant autant de public et je l'entends même la tête sous l'eau".

Cette graine de champion est aussi, toujours grâce à Philippe Croizon, une graine de comédien puisqu'il a fait quelques apparitions dans Vestiaires, dont la 6e saison est actuellement à l'écran sur France 2. "L'équipe a su me mettre à l'aise et le jeu est venu naturellement, car c'est une série où l'on rigole du handicap", explique-t-il.

Théo Curin "porte toute une future génération"
"Philippe Croizon nous parlait tout le temps de Théo, qui avait le même type de handicap que lui, et des gags qu'ils avaient ensemble, donc cela nous est apparu évident de l'avoir aussi", raconte au Petitjournal.com Fabrice Chanut, cocréateur (avec Adda Abdelli), auteur et réalisateur cette série humoristique qui met ainsi en scène, dans le vestiaire d'un club de natation, des personnages présentant un handicap physique ou mental.

"Nous abordons un sujet pas comme les autres, mais notre mission est de montrer que, malgré le handicap, la vie continue et qu'il n'est pas dit qu'elle ne soit pas plus magique que pour un valide", décrit Fabrice Chanut, qui ne tarit pas d'éloge sur Théo Curin, qui a notamment joué le rôle de Philippe Croizon jeune : "Il est adorable, il apprend toujours bien son texte et en plus c'est un beau gosse !"

Ayant lui-même pratiqué la natation handisport, Fabrice Chanut confirme tous les espoirs placés en Théo Curin. "C'est déjà un sportif de haut niveau et il a encore un taux de progression énorme, il porte toute une future génération", affirme-t-il. C'est un super-héros alors, comme tous les autres sportifs handicapés ? "Non, ce sont juste des gens qui s'adaptent, dans leur tête, ils font rien de plus et rien de moins que les sportifs valides, mais ils sont super réactifs et j'en suis admiratif", conclut le réalisateur. 

Corentin CHAUVEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 14 septembre 2016

*Photos : CPSF 2016 - Luc Percival

lepetitjournal.com Rio
Publié le 13 septembre 2016, mis à jour le 14 septembre 2016

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