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CARMEN MIRANDA – Actrice et chanteuse, une comète brésilienne à Hollywood

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 9 juin 2014, mis à jour le 10 juin 2014

Elle reste l'une des plus grandes stars brésiliennes de tous les temps. Retour sur l'histoire de Carmen Miranda qui a fait rayonner le Brésil aux Etats-Unis durant l'âge d'or d'Hollywood.

C'est sous le nom de María do Carmo Miranda da Cunha que naît au Portugal Carmen Miranda en 1909. Immigrée au Brésil avec ses parents un an plus tard, elle grandit dans le quartier de Lapa à Rio de Janeiro. En grandissant, la jeune Carmen rêve de devenir artiste et passe son temps libre à interpréter des chansons brésiliennes, notamment de samba, dans les fêtes de la ville. En 1928, à 19 ans, elle est remarquée par le producteur Josue Barros et commence à chanter pour une radio locale ainsi que dans différents théâtres de la ville. Ses performances plaisent et peu de temps après, elle enregistre ses premiers morceaux.

Deux ans plus tard, le célèbre compositeur brésilien Joubert de Carvalho lui propose d'interpréter l'une de ses compositions, intitulée Ta-hi!. En un an, 35.000 copies sont vendues à travers le pays et Carmen Miranda est déjà considérée comme la plus grande chanteuse brésilienne. Puis d'autres auteurs reconnus de l'époque écrivent pour elle, tels que Pixinguinha, Ary Barroso, Noel Rosa ou encore Assis Valente.

Allo, allo America
Les années 1930 offrent un nouvel horizon pour la carrière de la chanteuse brésilienne. Celle-ci débute une carrière cinématographique et dans le même temps, commence à se construire une reconnaissance au-delà du Brésil. En 1933, elle entame sa première tournée internationale en se rendant à Buenos Aires où elle reviendra neuf fois dans la même décennie. Quant à sa carrière cinématographique, elle s'envole véritablement en 1934 avec le film Alô, Alô, Brasil. Les années suivantes, elle apparaîtra plusieurs fois dans différentes productions brésiliennes à succès comme par exemple Banana da Terra en 1939.

Sa reconnaissance internationale explose littéralement dans les années 1940, aux États-Unis. Tout commence à Urca où Carmen Miranda intrigue le grand producteur américain Lee Shubert lors d'un show. Il lui propose de participer à un spectacle organisé dans l'une des comédies musicales de Broadway, intitulée The Streets of Paris. C'est un immense succès. En peu de temps, la Carioca devient l'une des stars favorites du public américain.

La "bombe brésilienne"
Elle participe alors à des programmes à grosse audience où elle interprète des musiques qui deviendront ses chansons les plus célèbres : Mamãe Eu Quero, Tico-tico no Fubá, O que é que a Baiana Tem? ou bien South American Way. Son sourire inaltérable, son regard malicieux, son visage d'ange, ses chapeaux de fruits, ses costumes extravagants, lui construisent l'image d'une séduisante sud-américaine exotique, talentueuse et joyeuse, ce qui lui vaudra le surnom de "Brazilian Bombshell" ("bombe brésilienne"). En parallèle, elle continue sa carrière cinématographique à Hollywood en côtoyant des noms importants tels que Alice Faye, Betty Grable, Elizabeth Taylor, Vivian Blaine, Dean Martin ou encore John Payne.

Mais le tableau n'est pas aussi rose dans les coulisses. Lors d'un voyage au Brésil après 14 ans d'absence, celle-ci essuie de fortes critiques de la part des milieux intellectuels brésiliens. Ceux-ci l'accusent de diffuser une image stéréotypée de son pays. Critiques que la chanteuse expatriée vit mal. Le tableau s'obscurcit d'avantage avec les problèmes de santé dont souffre la Brésilienne.

Reconnaissance après sa disparition
Au-delà de cette gaieté apparente, Carmen Miranda subit plusieurs dépressions et démontre une forte dépendance aux médicaments (les barbituriques notamment) qui finiront  par lui coûter la vie. Après des complications de santé au début des années 1950, la brésilienne peine à dissimuler son effondrement lors d'une apparition dans le programme télévisé The Jimmy Durante Show le 4 août 1955. Dans la nuit, elle décède d'un infarctus dans la chambre de sa résidence de Beverly Hills.

Bien que Carmen Miranda ait été critiquée, le retour de son corps au pays mobilise les foules, prouvant ainsi son immense succès auprès de la population brésilienne. La chanteuse carioca reste pour beaucoup de Brésiliens l'une des premières grandes stars sud-américaines à avoir été reconnue dans le monde entier et d'avoir su rendre populaire la samba. Un musée en son honneur a été inauguré en 1976, situé dans le parc de Flamengo, mais il est fermé actuellement.

Vincent HEDIN-PERRY (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 10 juin 2014

*Photos : Wikipedia

lepetitjournal.com Rio
Publié le 9 juin 2014, mis à jour le 10 juin 2014

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