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ART - Fil de soie et fil de soi, le chemin artistique d’Isabelle Arciero-Mahier

Écrit par Lepetitjournal Rio de Janeiro
Publié le 6 mars 2014, mis à jour le 7 mars 2014

Cette artiste française, vivant à Rio depuis cinq ans, sort des sentiers battus : autodidacte, prise d'une passion pour la soie, elle parcourt le monde avec pour ambition le partage des traditions et le métissage des cultures. Lepetitjournal.com l'a rencontrée.

Le chemin artistique entrepris par Isabelle Arciero-Mahier se situe entre route de la soie et parcours initiatique. Fait de rencontres, de "partages", comme elle le définit elle-même, son engagement est à la fois esthétique et humain.

Agée de 50 ans, l'artiste française a eu la possibilité de parcourir des contrées lointaines et c'est lors d'un séjour au Canada qu'elle a commencé à créer. Poussée par une communauté d'artistes locaux qui ont cru en son potentiel, elle s'est présentée à un concours qui lui a permis de définitivement se lancer dans cette voie. Commençant tout d'abord par des oeuvres picturales, elle a touché à beaucoup d'autres domaines tels que la sculpture, la création de livres odorants et, parmi les plus poétiques, des robes faites de cocons de soie.

Le partage avant tout
Le travail de la soie est véritablement issu, pour Isabelle Arciero-Mahier, d'un partage. Ce partage est en premier lieu celui de la communauté scientifique spécialisée dans la sériciculture - autrement dit l'élevage du ver à soie - qui lui a enseigné ce qu'elle sait aujourd'hui de cette matière vivante. Grâce à eux, explique-t-elle, elle a pu acquérir les connaissances qu'elle possède et cela lui a permis d'être toujours en contact avec un ensemble de scientifiques, où qu'elle aille de par le monde.

La conception que possède Isabelle Arciero-Mahier de son travail artistique est avant tout humaine. Ce qui l'anime, ce sont les échanges entre les différentes communautés. Sa venue au Brésil - elle y réside depuis maintenant cinq ans - témoigne de cette passion pour les rencontres, de sa soif de découverte pour les coutumes et les différentes façons de penser. Et cette façon de voir les choses entre en résonance avec l'activité qu'elle mène pour réaliser ses oeuvres de soie.

Une ?uvre, pas un produit commercial
Elle collabore au Brésil à la fois avec des travailleurs locaux, mais aussi avec une industrie usant des traditions japonaises dans

l'Etat du Parana et travaillant pour une très grande maison de luxe française. Mais la collaboration qui l'émeut le plus est certainement celle qu'elle a mis en place avec les dentellières de Salvador de Bahia. L'accueil qu'elle y a reçu l'a marquée et c'est ce "rapport humain" que l'artiste recherche avant tout. Isabelle Arciero-Mahier aime le Brésil et le Brésil le lui rend bien puisqu'elle a pu exposer ses créations lors de l'inauguration de la Casa de Castro Alves, un musée en l'honneur du poète brésilien à Salvador.

L'artiste nous parle énormément de travail solidaire et c'est sûrement l'une des expressions que l'on pourra retenir pour la définir. Le travail solidaire signifie, pour Isabelle Arciero-Mahier, que ses oeuvres, dont certaines matières première lui sont données, ne sont pas faites pour être un produit commercial, mais pour témoigner de l'engagement de tous ceux qui ont participé à son élaboration. Et avec une moyenne d'une robe par an, on comprend facilement que le but d'Isabelle est avant tout la création esthétique, la découverte des métissages de matière, mais pas le profit financier.

Enfin, l'engagement qu'a pris l'artiste est un engagement pour la nature. Toutes ses créations sont issues de cette dernière. Les teintures utilisées dans ses travaux sont naturelles : soit elles se trouvent telles quelles dans la nature, soit elles sont réalisées à partir de produits non chimiques. La soie est en effet, et c'est ce qui la différencie des matières textiles habituelles, une matière vivante. Aujourd'hui, Isabelle Arciero-Mahier fourmille de projets : des projets solidaires, des projets esthétiques aussi, mais toujours en rapport avec la soie.

Laetitia FIGIEL (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 7 mars 2014 

Photos : © Isabelle Arciero-Mahier

lepetitjournal.com Rio
Publié le 6 mars 2014, mis à jour le 7 mars 2014

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