

Vous ne le savez pas encore, mais vous connaissez tous le Sertanejo Universitario ! Entre le Ai se eu te pego de Michel Telo et la Balada Boa de Gusttavo Lima, impossible d'être passés à côté de ces grands succès des deux dernières années. Thierry Gillmann, le rédacteur du blog consacré à la musique brésilienne BossaNovaBrasil nous en dit un peu plus sur ce style musical.
Le sertanejo universitario n'est pas ma musique brésilienne préférée, et BossaNovaBrasil ne s'est pas fait l'écho de la scie de Michel Teló lorsqu'elle envahissait les stades et les radios. Ca n'est pas une raison pour l'éviter tout à fait, car si vous allez au Brésil vous ne pourrez pas ne pas entendre ce style. Autant le connaître un peu mieux.
Voici vingt ans, la musique sertaneja faisait déjà les délices des habitants du Centro Oeste ? surtout dans les états de Goias et du Mato Grosso du Sul. A l'époque, cariocas et paulistes regardaient avec hauteur ces duos de chanteurs blancs aux coupes de cheveux improbables et au look de cow-boys, qui empilaient les rimes de mirlitons à propos d'histoires d'amour déchirantes.
La situation a bien changé. Ces états ruraux ont connu un développement économique rapide, attirant des émigrants venus de tout le pays. Goiania et sa banlieue a dépassé les deux millions d'habitants. Et en même temps que les champs de soja à perte de vue envahissaient le paysage et que les villes construites à l'américaine poussaient comme des champignons, la musique sertaneja se répandait dans tout le Brésil.
Le Sertanejo Universitario a conservé de son aîné tant ses rythmiques que la masculinité de ses interprètes. On y entend toujours l'accordéon ? même s'il est parfois remplacé par un synthé. La guitare électrique a pris la place de la guitare folk, et les paroles ne chantent plus guère la dure vie des vaqueiros (cowboys) ni la beauté des vastes étendues. Surtout, ce Sertanejo est resté une musique "blanche" dans un pays métis.
Alors qu'a-t-il donc d'universitaire, ce sertanejo que Michel Teló a fait connaître au monde entier avec son tube Ai Se Eu Te Pego ? Sûrement pas les textes qui demeurent assez loin de la poésie de Drummond de Andrade, Manuel Bandeira ou Vinicius de Moraes. Mais plus certainement la jeunesse de ses stars et de ses fans qui se pressent aux méga concerts de Teló, João Lucas & Marcelo, Gusttavo Lima ou João Neto & Frederico.
Pour vous donner un panorama des titres et des interprètes qui font danser les foules, voici 12 titres que vous pourrez écouter si le c?ur vous en dit :
A savoir : Les précurseurs du sertanejo universitario s'appellent João Bosco et Vinicius ? ils n'ont pris à leurs glorieux homonymes que le nom?
Thierry GILLMANN © BossaNovaBrasil (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 27 mars 2013







