

Le Brésil apprécie de plus en plus de variétés de pains - photo Klaus Hopfner
Les boulangers constatent depuis 2003 une demande croissante en pains spéciaux (brioché, de mie, spécial hot-dog, spécial hamburger, au lait, croissants, bisnaga et baguette). Cette tendance grignote peu à peu la part du traditionnel pão francês, leader incontesté depuis des générations. En cinq ans, sa part de marché est passée de 95 à 80 % au niveau national, et à 65 % dans les états de Rio de Janeriro et de São Paulo.
Le croissant et la baguette, issus de la boulangerie française, occupent respectivement les 8ème et 10ème places. Ces deux produits sont donc mieux côtés par les consommateurs que certaines spécialités italiennes très appréciées, telles que le pain dit ??italien'' et la ciabatta qui occupent les 22ème et 23ème rangs. Toutefois, les exemplaires nationaux sont assez distants du modèle tricolore, en particulier le feuilletage du croissant brésilien, qui serait jugé bien trop lourd en France. Il y a aussi la question de la teneur en sucre. Influencé par ses origines portugaises, le peuple brésilien a tendance à aimer les produits très sucrés, que beaucoup d'étrangers considèrent trop éc?urants.
La fabrication de pains spéciaux varie aussi en fonction des saisons. Au printemps, la préférence va aux pains farcis au fromage ou saupoudrés de sésame, entiers et de seigle;en été, les pains light et multi céréales sont les plus appréciés;en automne, les Brésiliens se tournent vers les pains assaisonnés de fromages forts et de légumes;enfin, en hiver, c´est au tour des pains sucrés, fourrés au chocolat, aux raisins de Corinthe...
Le pain blanc perd du terrain? vive la santé!
Bien que le pain blanc reste le produit le plus vendu, la tendance actuelle est à la consommation de produits riches en fibres : pain complet, de seigle, de maïs et multi céréales, reflétant la préoccupation croissante des Brésiliens quant à leur santé. Les boulangeries proposent de plus en plus de pains diététiques et phytothérapeutiques, ne contenant ni sucre, ni graisse, ni protéine. En revanche, si l'on veut bien diversifier, le côté enfantin pointe encore son nez : le goût légèrement amer, la coloration foncée et la présence visuelle de grains ne plaisent pas forcément au Brésil.
Question conditionnement, là aussi, les Brésiliens deviennent plus posés : la tendance est à la réduction. Les emballages sont passés d'un demi kilo à minimum 200 grammes et maximum 400 grammes. Ceci reflète d'ailleurs une tendance socio-économique mondiale, très présente dans les grandes capitales. Même au Brésil, les familles nombreuses ont tendance à ne plus acheter en grosses quantités, et les gens se marient plus tardivement, d´où un grand nombre de célibataires ou de couples vivant en concubinage, sans enfants. Des portions individuelles de pain de mie, de gâteaux apéritifs salés, mais aussi de pâtisserie et viennoiserie sont maitenant facilement trouvables en supermarchés. Bref, le goût brésilien évolue vers moins d'excès et plus de santé. On ne peut que s'en réjouir !
Marie JOUBERTON (www.lepetitjournal.com - São Paulo) mercredi 28 janvier 2009
Le saviez-vous ? Apprendre le goût : vers une nouvelle matière scolaire en France
L'éducation aux 4 saveurs fondamentales constituant le goût (sucré, salé, acide et amer), a été reconnue nécessaire dans les écoles, d'où la ??semaine du goût'' : le menu de la cantine est expliqué avec des commentaires sur la provenance et la variété des denrées proposées, et ce, afin de faire découvrir aux enfants des aliments et des saveurs qu'ils ne connaissent pas.
En effet, les chercheurs scientifiques ont découvert que l'évolution du goût chez l'être humain fontionne plus ou moins de la façon suivante : de la naissance à 20 ans, c'est le sucré qui règne en absolu;de 20 à 40 ans, on apprécie plutôt le salé;après la quarantaine, on commence à développer un certain goût pour l'acide. Enfin, ce n'est généralement qu'après la soixantaine que certaines personnes (et elles sont rares) se mettent à véritablement apprécier l'amer.







