Le 30 janvier 1944, à l’occasion de la conférence consacrée à l’avenir des colonies africaines de la France, qui se tenait à Brazzaville, Charles de Gaulle, en sa qualité de président du Comité Français de la Libération Nationale, prononçait le discours d’ouverture. Un discours célèbre, connu sous le nom de « Discours de Brazzaville ».
![Le monument hommage à De Gaulle Brazzaville](https://backoffice.lepetitjournal.com/sites/default/files/2024-01/monument%20De%20Gaulle%20Brazzaville.jpg)
![Le monument hommage à De Gaulle Brazzaville](https://backoffice.lepetitjournal.com/sites/default/files/2024-01/monument%20De%20Gaulle%20Brazzaville.jpg)
Un discours précurseur et historique
L’objet de la conférence était d’étudier les conditions morales, sociales, politiques, économiques et autres, pouvant progressivement être appliquées dans les territoires dépendant de la France “afin que, par leur développement même et le progrès de leur population, ils s'intègrent dans la communauté française avec leur personnalité, leurs intérêts, leurs aspirations, leur avenir. ”
A cette date, la seconde guerre mondiale n’était pas terminée, et il pouvait sembler que l’avenir des colonies n’était pas la priorité : la France et les Français subissaient encore les effets néfastes du conflit en cours.
Mais, selon le général De Gaulle, le temps était venu de lancer la réflexion sur le devenir de ces territoires au moment où les possessions françaises en Afrique étaient rassemblées.
Le lieu choisi était symbolique :
Où donc une telle réunion devait-elle se tenir, sinon à Brazzaville, qui, pendant de terribles années, fut le refuge de notre honneur et de notre indépendance et qui restera l'exemple du plus méritoire effort français ?
Charles De Gaulle
Pour le développement et l’unité de l’ensemble de l’Afrique
Le général De Gaulle ne parlait pas d’indépendance ou d’autarcie des pays d’Afrique dépendant alors de la France. Mais il plaidait pour l’amélioration des conditions des habitants de ces pays, en leur souhaitant de “participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires” et il croyait également à l’importance de l’unité du continent :
Nous croyons, en particulier, qu'au point de vue du développement des ressources et des grandes communications, le continent africain doit constituer, dans une large mesure, un tout.
Charles De Gaulle
![Charles De Gaulle ouvrant la Conférence de Brazzaville, le 30 janvier 1944](https://backoffice.lepetitjournal.com/sites/default/files/inline-images/Charles_de_Gaulle_opening_the_Brazzaville_Conference%2C_1944%20%281%29.jpg)
Les propositions politiques de la Conférence n’ont pas été un modèle d’audace, à aucun moment l’indépendance des pays concernés n’a été envisagée. On visait plutôt une option plus conservatrice incluant la représentation des pays dans un système de forme fédérale.
Des propositions sociales et économiques visant à aligner la situation des pays concernés sur celle de la métropole, ont, quant à elles fait leur chemin, parfois avec lenteur : suppression du travail forcé, journée de huit heures, liberté syndicale, formation professionnelle, repos hebdomadaire, création d’un corps d’inspecteurs du travail. Un important plan de développement de l’instruction a été mis en place.
La Conférence de Brazzaville a finalement été considérée - avec le recul et après de multiples controverses et rebondissements - comme l’amorce du long processus ayant débouché sur l’indépendance des états Africains.
Le Discours de Brazzaville : voici le texte du discours d'ouverture de la Conférence de Brazzaville. 30 Janvier 1944 .
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