Toutes les bonnes choses ont une fin, c’était la dernière semaine. Le FRINGE WORLD cette année a été exceptionnel, ou alors j’ai eu beaucoup de chance avec ma sélection…Beaucoup de spectacles de qualité en tout cas. Vivement l’année prochaine.
Abandon: An immersive experience at after dark
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais j'étais prête pour l'aventure. Nous sommes accueillis et tous rassemblés dans la salle principale jusqu'à ce qu'une courte dépêche au infos nous informe de quoi il ressort: une fille a mystérieusement disparue et notre aide est requise pour la retrouver. Quelques cris ici et là attirent notre attention et les gens se dispersent dans l'espace d'After Dark. Nous découvrons des pièces et des recoins, des personnages plus effrayants les uns que les autres et la lumière varie de sombre à plus sombre pour apporter des effets dramatiques. En nous arrêtant à chacune de ces stations, nous en apprenons un peu plus sur cette fille, elle avait des problèmes...
Une de ses amies discute avec son psychologue, mais secret professionnel oblige, nous n'en saurons pas plus, si ce n'est qu'elle a des problèmes elle aussi.
Vous êtes invité à partager votre pire peur. Pour vous sentir plus léger ? Pas vraiment, car dans la pièce voisine, votre démon est là, sournois, envahissant et insistant.
Un combat se déroule dans la pièce voisine, sanglant et magnifique, comme une danse macabre, mais la fille n'est pas là. Ensuite. Nous rencontrons un couple qui se dispute et se bat à une table, c'est là que finalement la fille réapparaît comme si ces gens qui se battent étaient à l'origine de ses problèmes.
Pas beaucoup d'histoire mais assez pour vous amener d'une pièce à l'autre et le plus important était l'atmosphère, le visuel, les bruits, les costumes, tout était là pour vous mettre dans l'ambiance et l'utilisation de l'espace avec quelques rétrécissements contribue à un sentiment légèrement claustrophobe et oppressant, la chaleur y contribue aussi.
Une expérience amusante et comme promis, une expérience immersive,
This where we live by Vivienne Walsh à la Girl school
Cette pièce se déroule comme sur un terrain de combat, un carré avec une démarcation centrale, et un garçon et une fille. Ils ne se parlent pas. Ils ont raconté leur histoire, leur jeune vie blessée les a amené dans cette ville isolée, dans un cul de sac.
Chloé et Chris n'ont rien en commun, si ce n'est leur déconnexion, déconnectés de leur famille et aussi de leurs camarades de classe.
Contrariée par sa situation, Chloé a été obligé de déménager dans cette ville à cause du nouveau petit ami de sa mère, elle est agressive, bruyante et critique, mais au fur et à mesure, elle commence à montrer une certaine vulnérabilité et un traumatisme profond nous est révélé. La violence familiale dont elle est parfois le témoin et parfois elle s'interpose pour protéger sa mère des coups de son petit ami. Il est difficile de se sentir seule, de faire face à la violence familiale et, pour couronner le tout, elle n'est pas comprise, même par sa mère, qui la verrait bien comme préposée à la piscine locale parce qu'elle a "la silhouette qu'il faut". ....
Chris est un solitaire, vivant l'embarras d'être le fils de ce professeur malaimé et subissant un traitement sans concession. C'est un rêveur, tout le contraire de Chloé, mais elle l'attire, il l'aime, sans doute la solitude qu'ils ont en commun les rapproche-t-elle. L'amour rend Chris plus audacieux et ils trouvent enfin un terrain d'entente. Malheureusement, cette romance ne suffit pas à surmonter le traumatisme de Chloé et la perspective d'une vie où l'histoire se répète.
Chris et Chloe sont interprétés par deux acteurs attachants qui gèrent un texte incroyablement dense et viscéral, livré à un rythme intense et avec une touche poétique. Ils vivent cette histoire jusqu'au bout, meme dans leur expressions faciales qui aident les gens à lire entre les lignes.
Sujets sérieux et tristes pour une véritable tragédie qui dépeint une jeunesse meurtrie, néanmoins un grand moment de théâtre.
Altar boyz au the Subiaco Arts center
Enfants de cœur version boy's band, Luke, Marc, Matthew, Juan et Abraham sont là pour sauver nos âmes et ils y parviendront, mais pas seulement... Des textes hilarants, ces gars sont drôles, les paroles sont assez irrévérencieuses, dans le bon sens du terme. Ils ont réussi à se moquer de la religion sans être offensant.
Ils savent aussi danser, en groupe, en phrasant leurs mouvements aussi intelligemment que leurs paroles, la musique et les chorégraphies reflètent leur diversité en accord avec la composition des boys bands, un leader beau gosse, un rebelle et rappeur, un latino de petite carrure, un timide et gay et le genre grand frère, Abraham le juif qui s'est imposé dans le groupe. Un enfant de chœur juif, ce n'est pas courant.
Les musiciens sont situés sur une plateforme au-dessus de la scène de danse, ils font partie intégrante du spectacle et contribuent à la dynamique de la performance.
Leur dynamisme ne faiblit pas au fur et à mesure que le spectacle avance, ils gardent le même niveau d'énergie tout au long des 90mn du show. On peut ressentir une réelle connexion entre eux, ils y prennent du plaisir.
Ces gars avaient déjà un fan club dans le public apparemment. Dès le début le soutien était total. Ils ont même fait monter l'un des spectateurs sur la scène, ce qui a rendu le public hystérique. Ce soutien était bien mérité et spontané, applaudir en rythme est venu très naturellement à tous, tant leur énergie était communicative.
Si le but du spectacle était de sauver nos âmes, ils nous ont aussi raconté leur histoire, celle de l'amitié de ces cinq garçons, avec des hauts et des bas en accord avec le rythme des chansons.
Nous avons passé un très bon moment, des jeunes gens talentueux, la musique était bonne et entraînante, la danse était fantastique et surtout ils étaient drôles, nous n'avons continuer de rire sur notre chemin retour.