Le 11 février dernier Christophe à inaugurer son exposition » Malapropism » et « Anima » dans les locaux de l’espace culturel de l’Alliance française. Elle restera accessible au public jusqu’au 5 mars.
Christophe Canato s'est fait connaître en France, en Australie et à Singapour en tant qu'artiste photo-média. Son travail examine les rôles et les identités du masculins dans nos sociétés contemporaines. Les questionnements de Canato s’appuient sur les contextes culturels y compris les identités de genre et les orientations sexuelles.
Christophe, peux-tu te présenter et nous dire comment tu es arrivé à Perth ?
Mon nom est Christophe Canato, je suis artiste et je vis et travaille à Perth depuis 2005.
Né en France, j’ai entrepris des études supérieures aux Beaux-Arts de Grenoble puis j’ai obtenu un Master de l’Institut Français de la Mode à Paris où j’ai vécu douze années.
Peux-tu nous parler de ton travail? et parcours professionnel ?
Ma carrière débute à Paris en 1997 avec le prix de La Jeune Création, mes premiers travaux exploraient de nouveaux concepts et interprétations du médium photographique. J’utilisais alors des triptyques et des diptyques, des combinaisons image/texte, des supports inattendus tels que des caissons lumineux pour mettre en scène des mécanismes tels que le phénomène synesthésique.
Depuis mon déménagement à Perth en 2005, ma photographie a radicalement évolué vers une approche plus traditionnelle du médium et se compose alors de photographie et de vidéographie. Ces dernières années mon travail examine le rôle et l'identité de genre masculin et son équité à appartenir à un groupe social, culturelle ou sexuelle. Ce qui m'interroge, c'est la notion d'appartenance ou de rejet et le statut que l'homme est supposé avoir dans la société.
Mes œuvres ont été exposées dans plus de cinquante expositions. Les expositions personnelles incluent Perth Centre for Photography en 2020, Gallerie Basia Embiricos Paris 2017 et en 2016 ION Art Gallery Singapore ainsi que Turner Gallery Perth. En septembre 2021, la Monash Gallery of Art présenta une de mes photographies dans le cadre du prestigieux Bowness Photography Prize. Mon travail a également été inclus dans de récentes expositions collectives telles que la Bunbury Biennale of Art 2021, la National Portrait Gallery à Canberra 2020, Espace Valles France 2018.
Au cours des deux dernières décennies, mon travail a été vingt-huit fois finaliste dans des prix d'art en France, en Australie, aux États-Unis et en Irlande du Nord et a reçu dix prix. Mes photographies font également partie de nombreuses collections publiques dont Artbank (collection du gouvernement fédéral australien).
Mes séries sont publiées à l'international en France, en Angleterre, en Australie notamment dans le magazine chinois Photoworld avec une publication de huit pages, mars 2020.
Qu’est ce qui t’a amené a réalisé l’exposition actuellement à l’Alliance française de Perth ? Fait-elle partie d'un travail à plus grande échelle.
Di Ingelse Présidente de l’alliance française et Henry Boston Vice-Président et ancien directeur de la Chambre de la Culture de Perth ont suivi ma carrière avec intérêts ces quinze dernières années. C’est aprés consultation du nouveau directeur Thomas Feldstein que J’ai été invité à présenter mon travail dans le cadre de l’inauguration du nouvel espace culturel.
Pour l’occasion j’ai souhaité présenter ma nouvelle série Malapropism et une sélection de photographies de ma série précédente Anima.
Peux-tu choisir deux de tes photos et nous donner un peu plus d’informations sur celles-ci et nous dire le message qu’elles véhiculent s’il y en a un?
Malapropism est une trilogie qui invite à la réflexion.
Dès lors que l'humanité s’est structure en civilisations, les hommes ont toujours tenu des rôles spécifiques liés à la force, la puissance, la compétitivité et le leadership. Pour arriver à ce statut social, un homme a besoin de réussir, d'avoir du mérite qui laisse peu de place à la sensibilité, à la douceur, à la féminité ou à l'oisiveté.
Pour accomplir ces tâches, un corps parfait, associé à l'apparat renforcent leur crédibilité. Costumes, tatouages, décorations, médailles, récompenses complètent et confirment un statut social basé sur l'admiration et le respect.
Inspirée du comportement des hommes et de leur tenue vestimentaire, mes compositions homo-érotiques mélangent des références culturelles et le folklore pour nous donner l'occasion de réfléchir à deux fois.
En référence à l'ornementation africaine ou asiatique, un des personnages de Malapropism porte un lourd collier à trois étages composé de médailles d'argent, de bronze et d'or. L'extension de son cou confère à cette figure humaine une puissance extraordinaire telle la tradition Padaung (femmes girafes). Un autre personnage porte une médaille au niveau de la bouche qui pourrait faire penser à l’extension de la lèvre inférieur des hommes plateaux.
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