Par Quitterie:
Annette de Leos Carax
Qu’on les aime ou qu’on les déteste les films de Leos Carax sont toujours un évènement. Dix ans après Holy Motors, l’enfant prodigue du cinéma français revient avec une fable aux accents tragiques.
Annette raconte l’histoire d’amour entre Ann (Marion Cotillard) et Henry (Adam Driver, époustouflant de justesse), l’une est cantatrice de renommée mondiale, l’autre est une star de stand-up. Ils s’aiment, ils sont jeunes, ils sont beaux et font la une des magazines people. La naissance de leur fille Annette va redistribuer les cartes. Le film se transforme progressivement en une tragédie, où les acteurs mus par des passions immaitrisables, voient leur d
Annette est un film à voir, ne serait-ce que pour sa scène d’ouverture qui est une ode à l’art, à la musique et au cinéma, évidemment.
Par Isabelle:
York au Heath Ledger Theatre
Cette pièce écrite par Ian Michael et Chris Isaacs, présentée par Black Swan Theater était programmée l’an dernier mais annulée à cause du Covid puis reprogrammée pour notre plus grand plaisir.
Énergique, drôle, effrayante parfois mais aussi grave, York explore à travers l’histoire d’une maison, les troubles que l’Australie a traversé depuis le début du siècle. Cette maison a eu plusieurs vies : d’hôpital pour les rescapés de la Première Guerre Mondiale, elle est ensuite devenue un centre de vacances pour les scouts avant d’être rachetée par un couple de lesbiennes qui pense avoir trouvé la maison de leur rêve.
Les époques et les visages changent et seule la maison demeure la même à travers les différentes époques.
Cette pièce est aussi l’histoire et le succès d’une réconciliation. Elle est le fruit de la collaboration entre Michael auteur aborigène et Chris Isaacs et mise en scène par un des illustre représentant du peuple Noongar, Ian Wilkes conjointement avec Clare Watson, directrice artistique du Black Swan Theatre.
Emilie (la marquise du Chatelet) defends her life tonight au Subiaco Art Centre.
Émilie, la marquise du Chatelet est bien française, une femme de l’ombre. Elle n’a jamais fait la une des livres d’histoires et pourtant. Emilie était mathématicienne et philosophe, elle a commenté les Principes d’Isaac Newton et a longuement collaboré avec Voltaire, qui fut aussi son amant.
Sur scène Émilie et son alter ego nous font participer à leurs recherches entre amour et philosophie.
Kate O’Sullivan est une Émilie impressionnante de dynamisme, omniprésente sur scène, son rôle est dense et elle ne manque pas de repartie et d’humour. Voltaire quant à lui est principalement représenté à travers les yeux d’Émilie et s’éloigne de l’image que l’on peut s’en faire au travers des livres d’histoire.
Écrite par Lauren Gunderson, cette pièce est non seulement un régal mais aussi un bel hommage à cette femme hors du commun, féministe avant l’heure.
Nocturna au Subiaco Art Centre
C’est l’histoire de Molly, une magnifique chatte noire interprétée par Alison Van Reeken qui nous raconte ses neuf vies à la recherche de son âme sœur. Elle a un caractère fort, câline à ses heures et impitoyables avec ceux ou celles qui l’insupporte, un chat en somme.
Elle partage sa dernière vie avec Shaun, sa compagne Norabelle et ses collocs jusqu’au jour où ces derniers, en dépit de l’adoration de Shaun, vont se liguer contre elle…
La pièce s’ouvre sur un drapé de tissus noirs d’où émerge Molly qui effectue une danse très féline et sensuelle. Puis le rideau tombe pour nous faire découvrir une pièce à l’armature triangulaire non sans rappeler une des vies de Molly aux temps des pyramides. Nous sommes prêts à partager les déboires de ces jeunes adultes qui cohabitent. Molly est toujours présente au grès de ses vies qui se succèdent. Captivante, sensible, drôle et perspicace, toutes les subtilités de la vie en collocation sont traitées : entre le fameux « Qui a mangé mon yaourt ? », les allées et venues en petites tenues et le planning des tâches ménagère, rien n’est laissé au hasard. Un excellent moment de théâtre.