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Portraits de Perth: Monsieur Désinsectisation de cafards

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Écrit par Emmanuelle LACASSAGNE
Publié le 14 novembre 2017, mis à jour le 16 novembre 2017

Quand on arrive dans un nouvel endroit, tout est comme un décor de cinéma : vide de vie. Les devantures sont bien plantées mais derrière il n’y a rien. Alors, on commence doucement par ouvrir les portes, tourner au coin des rues et partir à la découverte.

Le plus beau moment, et parfois le plus éprouvant, est quand arrivent les gens, puis les connaissances et enfin les amis.

C’est une série de personnages rencontrés ici, à Perth, que je voudrais vous offrir. Il y aura des gens, des connaissances et des amis. J’essaierai de les illustrer du mieux possible.

Aujourd’hui, je vous présente la première personne australienne que j’ai rencontrée. Il ne se souvient pas de moi, c’est sûr, mais moi, je me souviens très bien de lui. C’est ça qui est drôle, les empreintes (légères ou profondes) qu’on peut laisser sans s’en rendre compte.

Aujourd’hui :

Monsieur Désinsectisation de cafards

Je l’attendais tel le messie sur le perron de ma petite maison victorienne. Il allait me débarrasser de ces insectes répugnants. Il est arrivé dans sa combinaison grise, son pulvérisateur à la main et ses lunettes cul-de-bouteille au nez : c’était un super-héros qui s’ignorait. Il m’a juste dit bonjour et est parti dans le jardin. Il a méticuleusement aspergé tous les recoins de la maison et le moindre petit brin d’herbe. C’était tout ? Pas de méga aspirateur pour les envoyer se promener sur une autre planète, pas de marteau géant qui les aurait mécaniquement écrasés dans un Spliiiish dégoûtant ??? C’était somme toute assez décevant et je restais dubitative quant à l’efficacité de mon héros. Une fois son travail terminé, il est évidemment venu me parler. Et c’est là que les Français s’éteignirent. Il a commencé à baragouiner un truc innommable et je me suis demandé si à force de tuer les cafards, il ne parlait pas leur langage… sans s’en rendre compte. Et puis, dans cette succession de sons, tout à coup est arrivé UN mot familier :« winter ». C’était le mot magique qui m’a permis de lui répondre : « Of course, they will disappear in winter. Thank you. ». Il a tourné les talons de ses grosses chaussures et est reparti comme il était venu, avec son pulvérisateur et ses lunettes qui laissaient entrevoir deux petites billes brunes.

C’est ce jour-là que je me suis dit qu’il fallait que je reprenne des cours d’anglais.

 

Mon héros, il ressemblait à ça :

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Emmanuelle LACASSAGNE
Publié le 14 novembre 2017, mis à jour le 16 novembre 2017

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