Ce 15 octobre, Jo Lodder s’élancera de Pékin avec neuf étudiants hongkongais pour une course à pied de plusieurs milliers de kilomètres au profit du handicap. Un projet sportif hors norme mais surtout humain, pédagogique et inspirant. Rencontre avec cet entrepreneur-aventurier qui court "pour ceux qui ne peuvent pas courir".
Courir du nord au sud, c’est relier plus que des villes
Jo, d’où vient cette idée folle de courir de Pékin à Hong Kong avec des étudiants ?
Cela fait plusieurs années que je mêle sport, engagement social et transmission. J’ai eu envie d’emmener des jeunes dans une aventure qui dépasse le simple cadre scolaire au profit de ceux qui ne peuvent pas courir. Ensemble, nous voulons lever un million de dollars US. En courant de Pékin à Hong Kong, soit plus de 3000 kilomètres, c'est une aventure exigeante physiquement et mentalement qui nous attend mais c’est aussi un formidable vecteur de découverte de soi, d’esprit d’équipe et de dépassement.
Pourquoi avoir choisi de courir avec des étudiants et pas des athlètes confirmés ?
Justement pour montrer que ce n’est pas réservé à une élite. L’idée est de prouver que des jeunes ordinaires, avec un bon encadrement, peuvent accomplir quelque chose d’extraordinaire. Parmi ces neuf étudiants de Tai O, un village traditionnel de Hong Kong, certains avaient déjà un peu couru, d’autres presque jamais. Mais ils ont tous cette volonté de se dépasser, d’apprendre, de vivre une expérience unique au profit des handicapés.
La course, c’est un prétexte pour grandir ensemble
Comment se prépare-t-on à courir une telle distance en équipe ?
C’est un travail de plusieurs mois. Nous avons mis en place un programme d’entraînement progressif, basé sur l’endurance, la récupération, la prévention des blessures. Mais il ne s’agit pas seulement de courir. Il faut apprendre à gérer la fatigue, à écouter son corps, à vivre en groupe dans des conditions parfois dures. On se prépare physiquement, mentalement et logistiquement.
Quel est le parcours exact et comment va s’organiser la course ?
Nous partons de Pékin le 15 octobre et prévoyons d’arriver à Hong Kong en novembre, selon les conditions. Le parcours traverse plusieurs provinces — Hebei, Henan, Hubei, Hunan, Guangdong — en empruntant des routes secondaires et des chemins pour éviter les grands axes. Chaque jour, nous allons parcourir entre 70 et 100 kilomètres en relais. Une équipe logistique nous suit avec le matériel, les ravitaillements, les soins.
Quels sont les plus gros défis que vous anticipez ?
L’enchaînement des jours de course va être rude. Même en relais, la fatigue s’accumule, surtout avec les variations de température, les dénivelés, les conditions parfois imprévisibles. Le mental jouera un rôle crucial. Mais le plus grand défi reste la cohésion du groupe : rester solidaires dans la difficulté, se soutenir, garder le cap quand l’envie de lâcher se fait sentir.
Nous voulons partager cette aventure avec le plus grand nombre
Après l’arrivée à Hong Kong, que se passera-t-il ?
Nous voulons partager cette aventure avec le plus grand nombre. Il y aura des récits quotidiens, des vidéos, des témoignages. Et peut-être, si tout se passe bien, un documentaire. Mais le plus important, ce sera ce que les étudiants auront appris et la manière dont ils utiliseront cette expérience dans leur vie. J’espère qu’ils en sortiront plus forts, plus confiants, et inspireront d’autres jeunes.
Un dernier mot à quelques jours du départ ?
Oui : on n’est jamais prêt à 100 %. Et c’est justement ça, le vrai départ — quand on décide d’y aller malgré le doute. Le 15 octobre, nous ne serons pas juste neuf jeunes et moi en train de courir. Nous porterons tous ceux qui croient encore à l’effort, au courage, et à la beauté de l’engagement.
Pour suivre et soutenir cette aventure: www.RunChina.run
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