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Enquête : Pékin ordonne de nouvelles mesures anti-dumping

Alors que ce 21 août, la Chine annonçait l’ouverture d’une enquête sur des pratiques commerciales de l’Union européenne jugées déloyales concernant certains produits laitiers importés, Pékin annonce finalement que le cognac français n'est plus concerné par une enquête précédente. C’est la troisième fois que le secteur agroalimentaire européen est pris pour cible par le gouvernement chinois qui souffle aujourd'hui le chaud et le froid en représailles des taxes imposées par l'Europe aux véhicules électriques chinois. Explications.

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Les fromages français visés par l'enquête antidumping de la Chine décidée en août @unsplash/Eric Prouzet
Écrit par Ambre Lecoq
Publié le 4 septembre 2024, mis à jour le 5 septembre 2024

L’Union Européenne de nouveau dans la ligne de mire de Pékin

Depuis fin août, une nouvelle enquête anti-dumping ouverte par Pékin vise l’Union Européenne, remettant en cause certaines de ses pratiques commerciales. C’est la troisième fois que le secteur agroalimentaire européen est pris pour cible par le gouvernement chinois. D'une durée d'un an (avec possibilité de prolongation), cette enquête s'attarde particulièrement sur des produits laitiers importés (lait, fromages). Dans un communiqué, le ministère précise que l’enquête se penche sur des programmes de subventions d’au moins huit États membres (dont la France) ainsi que sur ceux accordés par la Politique Agricole Commune (PAC) de l’UE. D’autres enquêtes avaient déjà eu lieu auparavant, visant par exemple l’importation de porc et de produits porcins, principalement en Espagne et aux Pays-Bas.

 

Taxation des véhicules électriques chinois en Europe

Cette décision a clairement été prise en réaction aux mesures décidées par l’exécutif européen le 20 août concernant les véhicules électriques à batterie (BEV). Bruxelles prévoit de surtaxer, sur une durée de 5 ans, les compagnies chinoises subventionnées par Pékin ou tout BEV fabriqué en Chine (Tesla possède par exemple une usine près de Shanghai). Certaines des surtaxes pourraient atteindre 36%, en remplacement des taxes provisoires décidées début juillet à l’encontre des véhicules électriques importés de Chine. Pékin avait déjà critiqué cette décision et menacé les pays européens de représailles. Avec des prix largement en dessous de la normale, les BEV chinois nuisent selon Bruxelles à la compétitivité du marché européen, au risque d’asphyxier les constructeurs automobiles nationaux. D’autres secteurs européens, comme ceux des panneaux solaires ou des éoliennes, subissent déjà les conséquences d’une forte domination chinoise. 

 

Le choix de l’apaisement avec l'Europe ?

Face à ces récents retournements, Josep Borrell, le représentant de l'UE pour la politique étrangère, s’est exprimé en affirmant que, malgré des tensions prévalentes et des politiques opposées, les deux entités devaient continuer à maintenir une certaine entente, surtout sur le plan économique. De son côté la Chine qui avait annoncé en janvier 2024 enquêter sur une infraction supposée à la concurrence des eaux-de-vie de vin, comme le cognac, importées de l’UE et en particulier de la France, est revenue sur la décision d’inclure le cognac de l’enquête en cours. Une manière pour Pékin de souffler le chaud et le froid vis à vis de l'Europe mais aussi de préserver les relations diplomatiques avec la France, célébrées en grande pompe cette année. 

Affaire à suivre…

ambre lecoq
Publié le 4 septembre 2024, mis à jour le 5 septembre 2024

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