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JCEF PÉKIN - "Il reste des places à pourvoir"

Écrit par Lepetitjournal Pékin
Publié le 4 décembre 2013, mis à jour le 8 février 2018

La jeune chambre économique française (JCEF) de Pékin renouvelle son bureau ce samedi 7 décembre. L'occasion de faire un premier bilan avec son futur ex-président Olivier Dessajan, après une année 2013 bien remplie.

Lepetitjournal.com : Quel premier bilan tirez-vous de cette année 2013 ?

Ce fut une année très dure et éprouvante parce qu'il y a eu beaucoup d'événements, dont de très gros avec, par exemple, le Forum travailler ensemble (FTE) (cf photo ci-contre) qui avait lieu cette année sur Pékin, ce qui arrive une fois tous les 3 ans. Il s'agit de réunir les PME et les grands groupes français pour trouver des synergies, et faire du business ensemble. C'est un énorme challenge pour mobiliser toutes les entreprises. Plus de 45 boites sont venues, avec le partenariat de la CCIFC, qui nous aide beaucoup, mais aussi d'Ubifrance et de l'ambassade de France. Ca représente plus de six mois de travail. Toutes les entreprises sont conscientes qu'il faut travailler dans le sens de l'intérêt français, mais après, pour les pousser à passer à l'acte, c'est plus compliqué, et ça demande tout un travail de lobbying sur du long terme. Cette année, on est très heureux d'avoir fait un événement profitable sur le plan économique, et pour les participants. Ca contribue au rayonnement français : mettre des acteurs autour d'une table, et partager un savoir commun, je pense que ça a plus d'effets qu'un grand discours politique.

Après, il y a eu la 2e édition de la Fête de la musique, mais là on est dans la récurrence, puisque c'est parti pour durer tous les ans. il y a eu cette année plus de 50 concerts sur une trentaine de lieux, et environ 8000 spectateurs, avec le concours de l'ambassade et de l'Alliance Française.

Et par rapport aux objectifs initiaux ? Est-ce que la JCEF grandit ?

En fait, nous avions un objectif, c'était de recruter plus de membres. Il faut savoir que les membres de la JCEF, ce ne sont pas des adhérents. Ce sont des gens, qui s'engagent à titre personnel, et qui portent un projet, des actions. Même si, à travers tous nos événements, on touche 10 000 personnes, on n'a qu'une trentaine de membres. Finalement, à la fin de l'année, nous n'avons pas forcément plus de membres, mais nous avons eu plus d'actions, avec par exemple le lancement d'un start-up weekend, soit 2 mois de travail, pour un succès sympa avec 42 participants. A côté, il y a toujours le beaujolais nouveau, le club rouge d'oenologie, l'un des plus gros succès de l'année en terme d'événement récurrent. Le souci, c'est que les deux personnes qui portaient le projet sont parties, à Shanghai et Hong Kong, mais on vient de trouver de nouvelles personnes qui vont y mettre leur propre sensibilité.

Olivier Dessajan, président de la JCEF Pékin en 2013

Ce turnover des personnes, et même du bureau, n'est-il pas une limite au développement de la JCEF ?

Renouveler le bureau tous les ans, donc par définition le trésorier, le président et le secrétaire général répond à une logique qui est de dire que ce n'est pas une question de personne, c'est une question d'actions. Maintenant il est vrai qu'une grande difficulté de la JCEF, c'est qu'on n'est pas à Noeud-les-Mines ou Vicomte-le-Robert, où les gens adhèrent à vie à une association. Nous, nous savons que la durée du séjour à Pékin est plutôt aux alentours de 2 ans, 2 ans et demi. Le temps que les personnes intéressées découvrent la JCEF, il faut un an, puis elles s'engagent un an puis ensuite elles sont déjà en instance de départ. C'est pour ça qu'on a créé notamment le club V.I. qui cette année a très bien marché, avec des événements tous les mois, entre networking mais aussi sport et culture, parce que ce sont ces jeunes-là qui s'impliquent ensuite dans les projets plus lourds de la JCEF. La porte d'entrée, c'est d'abord le networking. Quand on est à Pékin, qu'on est un peu à l'écart de ses amis d'origine etc, on veut rencontrer du monde. En plus, dans la dynamique chinoise, rien ne se fait quand on est seul, tout se fait dans le guanxi, dans le réseau. Donc le networking entre des jeunes français dans de belles boites, ça a du sens.

Quel bilan tirez-vous à titre personnel, après un an en tant que président de la JCEF Pékin ?

La JCEF est une association qui porte énormément de valeurs, et qui réalise des actions formidables, donc ça génère une certaine fierté d'appartenir à ce mouvement, du plaisir de rencontrer du monde, et c'est utile. C'est aussi une seconde famille, les anciens membres et les membres actifs sont d'une grande proximité. On a par exemple célébré entre nous, parmi le bureau, deux naissances et un mariage. Il faut aussi rappeler que les membres, ce sont tous des bénévoles, et le bureau aussi. Donc il faut aussi concilier avec l'activité professionnelle ou estudiantine. En fait, ce qui est assez passionnant avec cette association, c'est qu'elle réalise des actions qui ont énormément de sens et génère sur les gens qui y contribuent une sorte de relation passionnelle. C'est assez drôle de voir que les gens qui participent en bavent en y donnant 60 heures de leur temps sur un mois, en se couchant à 3h du matin, mais sont toujours prêts à repartir. Ca permet aussi de développer des compétences personnelles.

Moi, j'ai été pendant 7 ans directeur d'un cabinet de conseil qui touchait notamment le monde associatif, et c'est vrai que le modèle associatif, d'être bénévole, est toujours générateur de beaucoup d'énergie, de motivation, l'énergie d'entreprendre pour quelque chose qui fait sens. La JCEF, de par son éloignement avec le pays d'origine, c'est un multiplicateur de ce que l'on peut voir dans le monde associatif en général. C'est encore plus puissant. Ce qui est fédérateur, c'est la création de valeurs pour l'environnement dans lequel on est.

Quoi de prévu pour l'année prochaine ?

On sort d'une grosse année, donc l'année prochaine, il s'agira peut-être d'être plus dans la proximité avec la base. Moins de gros événements, avec le FTE qui sera normalement à Canton et Shanghai. Mais plus de récurrence dans les micros événements, par exemple les business meetings, qui sont des conférences autour d'un sujet business, peut-être une fois toutes les 3 semaines. Le club vert sur le développement durable se relance, on va refaire un start-up week-end et bien sûr, toujours la Fête de la musique et le Forum RH, avec le Club France. Bref, tous les projets  qui existent, voire des nouveaux. Si des personnes veulent présenter les leurs, ils sont les bienvenus, la porte est grande ouverte à tout le monde, et à tous les projets. L'association a pour vocation à accueillir toute la jeune communauté française de Pékin, qui veut entreprendre et porter des actions. Quand je dis jeune, il y a une limite d'âge dans les statuts qui est de 40 ans, donc jeune, ça va !

Et vous cherchez encore des candidats ?

Aujourd'hui, il y a une liste qui se présente, avec un bureau, mais c'est une élection, donc tout autre candidat peut postuler. Et sinon, il reste de toute façon des places à pourvoir. On cherche toujours un responsable au poste communication par exemple. Il n'y a donc pas toujours 2 candidats pour un poste, mais c'est compréhensible car ça reste des rôles très prenants en terme d'engagement. Et puis la communauté française à Pékin a plutôt tendance à se réduire, notamment les VI. La Chine est moins attractive, avec sa complexité économique, et des articles récents sur la pollution effraient beaucoup d'expatriés avec enfants qui pensent à partir. Il y a aussi une nouvelle croyance, à tord, que recruter un personnel chinois permettra à lui seul de comprendre le marché chinois. Il y a 15 ans, on venait avec 250 Français, aujourd'hui avec 2 Français. Donc que les gens viennent samedi, ça n'engage à rien et ce sera un moment convivial.

Joseph Chun Bancaud (lepetitjournal.com/pekin) Jeudi 5 décembre 2013  

Pratique :

Renouvellement du bureau de la JCEF Pékin le 7 décembre, à partir de 15h au Nearby the Tree. Pour plus d'informations, cliquer ici.

Pour lire l'article sur le week-end start-up, cliquer ici.

lepetitjournal.com pekin
Publié le 4 décembre 2013, mis à jour le 8 février 2018

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