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ILES DIAOYU - La guerre des Senkaku n’aura pas lieu

Écrit par Lepetitjournal Pékin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 novembre 2012

Depuis lundi 17 septembre, certains quartiers de Pékin et de 50 villes de Chine prennent des allures de camps retranchés. Ambassades, consulats du Japon, voire tout restaurant ou atelier nippon, est pris pour cible par "le peuple en colère".

 

Tout cela a débuté, après que le gouvernement de Tokyo a décidé de racheter, pour 20 millions d'euros trois des cinq îlots inhabitables de l'archipel Senkaku (Diaoyu pour les Chinois), ce groupe de terres émergées à équidistance du continent chinois et d'Okinawa, sud du Japon. Le Japon a le contrôle de ces ilots conquis en 1895, sur lesquels la Chine n'émettait aucune revendication jusqu'au tournant du siècle.

Mais si la Chine s'est éveillée tard, sa pression se fait de plus en plus ferme.

Ainsi en 2011, les garde-côtes japonais avaient saisi un chalutier aventuré dans ses eaux, refusant de partir et tentant d'enfoncer les navires publics avec sa propre coque : la Chine mobilisa une telle campagne nationale que 15 jours après, le cabinet nippon jetait l'éponge et préférait rendre navire et capitaine sans procès. Clairement, Pékin tente aujourd'hui de réitérer cette victoire de l'an dernier.

Sauf que cette fois, le Japon est prêt, et pour l'instant, donne tous les signes de ne pas reculer. Il a choisi ce moment pour nationaliser ces îles (bizarrement jusqu'alors sous propriété privée), juste avant le XVIII. Congrès qui va nommer le prochain gouvernement chinois. D'autre part, liés au Japon par un accord de défense, les Etats-Unis viennent de rappeler à toutes fins utiles que ces îles tombaient sous le champ de cette promesse.

Aussi, Pékin à présent, tente le tout pour le tout,

brandissant son bon droit (il prétend déposer de façon imminente une plainte devant l'ONU) et des menaces vagues. En mer, la Chine vient de lancer 1000 chalutiers privés (carburant payé par l'Etat), fanions rouges flottant au vent, direction les îles, et jure de "les défendre". En face, la poignée de garde-côtes japonais submergée, prêche par radio "dans le désert", priant de quitter la zone.

En attendant, dès maintenant, les risques apparaissent, si Pékin insiste dans cette campagne : plusieurs chaînes de vêtements tels Uniqlo ont fermé leur porte à Pékin le temps des violences. Dans au moins cinq villes, des restaurants ont été vandalisés, des voitures japonaises retournées ou brûlées. Toyota et Honda signalent que des concessionnaires ont été pillés et du coup, ferme ses usines provisoirement. Comme Mazda à Nankin, Mitsubishi dans le Hunan, Nissan dans deux usines.

Le risque, en cas d'escalade, serait l'arrêt de l'import-export : 374 milliards de dollars, 9% des échanges  commerciaux de la Chine. Dès mardi, la bourse de Shanghai perdait près de 1% (et 13% depuis janvier). Si les intérêts nippons devaient se replier, le coût serait insupportable pour les deux bords, avec 10 millions d'emplois perdus et les multinationales nippones en grandes difficultés. Sans parler du risque pire et impensable, une guerre ?avec implication obligatoire des USA?

Mais on en est loin. Finalement, le ministre chinois de la Défense, le général Liang Guanglie relâchait la pression, déclarant souhaiter une solution "négociée", tout en se réservant le droit d'actions ultérieures, si nécessaire.

Le patron du Pentagone, Leon Panetta, arrivait mercredi à Pékin sur ces entrefaites, et rencontra Xi Jinping, futur n°1, pour lui proposer ses bons offices comme médiateur. La Chine, seule, connaît la suite du scénario.

Eric Meyer (www.lepetitjournal.com/shanghai.html) Jeudi 20 septembre 2012

Extrait du Vent de la Chine N°29 (du 17 au 23 septembre 2012)
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Publié le 20 septembre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012
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