Premier épisode de notre série consacrée aux techniques de soins et de guérison de la médecine traditionnelle chinoise. Découverte aujourd'hui des origines et des grands principes fondateurs de l'acupuncture
Dans le cabinet d'un acupuncteur, en plein travail (Image libre de droit de Jaap Buijs disponible sur Flickr)
L'acupuncture est une technique ancestrale de la médecine traditionnelle chinoise dont les origines remontent à plus de 2500 ans avant J-C. Le premier ouvrage de référence, Nei Tching Sou Wen* fut écrit sous la dynastie de l'Empereur Jaune, Huang Ti et nous apprend que dès l'Antiquité déjà, les Chinois utilisaient des tiges de bambou ou de pierre pour soigner divers maux. A travers les siècles, partout dans l'empire, sa pratique est enseignée et améliorée dans les écoles. Au 17ème siècle, plusieurs médecins étrangers rapportent le procédé en Europe mais ce n'est véritablement qu'au début du 20ème siècle que Georges Soulié de Morant s'intéresse de près à l'acupuncture, l'étudie sérieusement et participe activement à la montée de sa popularité dans nos contrées.
Notons qu'aujourd'hui encore la médecine occidentale moderne s'intéresse de près à cette méthode qui fait l'objet de nombreuses recherches, notamment dans le traitement de l'asthme, de la migraine et d'autres maladies respiratoires.
L'acupuncture en théorie
La médecine traditionnelle chinoise est une médecine préventive plus que curative. Dans les temps anciens, on consultait très régulièrement son docteur et notamment à chaque changement de saison, dans le but de devancer les maladies. L'acupuncture, au même titre que la phytothérapie, le massage ou encore la diététique, a pour but de rétablir l'équilibre des énergies au sein du corps et de garantir l'harmonie avec son environnement.
Ainsi, pour interagir avec son milieu (le cosmos), le corps de l'homme est traversé par des méridiens, des fleuves d'énergie qui partent des extrémités vers les parties intérieures. Au cours de ce trajet, plusieurs points hyper sensibles peuvent être stimulés afin d'atteindre les organes internes. Via de fines aiguilles placées sur le visage, les mains, les pieds, les genoux, il est donc possible selon ce modèle, de transmettre au corps l'influence cosmique. Aujourd'hui, ce postulat de départ a largement évolué pour répondre au scepticisme de la science moderne et l'acupuncture moderne compare les méridiens à un système interne de circulation autonome du qi, l'énergie vitale.
L'acupuncture en pratique
Les séances d'acupuncture commencent par un examen physique (prise du pouls, de la tension) et la pose d'un diagnostic par le praticien. En fonction de l'étendue du mal à traiter, il décide de thérapie adéquate. Il place ensuite les aiguilles pendant 30 à 40 minutes. Et pour ceux qui sont plus douillets, difficile de prédire si la session sera douloureuse en pas. Cela dépend de la circulation du qi à l'intérieur du corps. Le médecin fera en sorte d'éviter les points sensibles, mais s'il touche un "n?ud" de stagnation du qi, cela peut être douloureux en effet? En fonction de l'état de santé du patient, le docteur peut décider de compléter la séance avec la moxibustion ou la stimulation électronique des aiguilles. De même, selon le problème, il complète la fin du traitement par une pose de ventouses ou un massage.
Aujourd'hui, les patients consultent essentiellement pour des migraines et douleurs musculaires aux épaules, dans le dos et la nuque mais l'acupuncture peut soigner bien d'autres afflictions comme les allergies, l'insomnie, l'arthrite et bien d'autres !
Morgane Delaisse, www.lepetitjournal.com/shanghai, Lundi 21 octobre 2013
* Nei Tching Sou Wen : le texte original n'a pas été retrouvé et seule la version de Wang Bing (762 ans), traduite par Jacques-André Lavier (Broché, 1999)
Sources
- "L'acupuncture: des aiguilles à l'automassage des points chinois", par Ghéorghiï Grigorieff, Eyrolles Pratique, 2007 (2ème édition)
- "Atlas d'acupuncture", Claudia Focks, Elsevier Masson, 2009
L'annuaire 
