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Pas de vols commerciaux pour l’aéroport de Lelystad

Ce mardi 30 janvier, une majorité de la Deuxième Chambre (Parlement) des Pays-Bas a voté pour une motion du Parti pour les Animaux (Partij voor de Dieren) qui demande au gouvernement de ne pas ouvrir l’aéroport de Lelystad (Flevoland), indirectement propriété de l’État. Cet aéroport, initialement ouvert en 1971 comme aérodrome, devait déjà servir à partir de 2019 de désengorger l’aéroport national de Schiphol, arrivé à saturation.

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Lelystad Airport (Photo: Lelystad Airport)
Écrit par Thibault Lapers
Publié le 2 février 2024

Cela semble être arrivé comme une surprise : une majorité de parlementaires, issus de la gauche (PvdA/GroenLinks, SP…) mais aussi le NSC (Nouveau Contrat Social) de Peter Omtzigt et le BBB (Mouvement citoyen agricole) de Caroline van der Plas ont dit non à l’ouverture aux vols commerciaux de l’aéroport de Lelystad dans une motion déposée par Christine Teunissen du Parti pour les Animaux qui adressée au gouvernement (actuellement celui de Mark Rutte), à cause « des dommages que l’aéronautique inflige au climat, la santé publique et la nature ».

Un aéroport prêt

En réalité, Lelystad, plus grand aérodrome d’aviation générale des Pays-Bas, avait été désigné pour désengorger à terme l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol qui est saturé (limité à 500 000 vols par an), mais aussi pour accueillir des vols vers des destinations de vacances comme l’Espagne ou la Grèce. Le but était d’accueillir dans le Flevoland 45 000 vols par an, soit plus d’une centaine de vols par jour. Lelystad possède la particularité de pouvoir être une base et pas un hub, comme Schiphol qui permet le transfert de passagers d’un vol court-courrier vers un vol long-courrier, autrement dit le fonds de commerce de la compagnie aérienne nationale KLM.

Le problème, est que des millions d’euros ont été investis dans l’amélioration déjà effectuée des infrastructures de l’aéroport en service depuis 1971, qui comprennent une nouvelle piste et entre-autres un nouveau terminal passagers : 243 millions ont été investis sur 14 ans selon Omroep Flevoland, répartis entre Royal Schiphol Group (138,8 millions €), LVNL qui gère le trafic aérien (48,9 millions), le ministère de la Gestion des Eaux et des Infrastructures (27,5 millions), la province du Flevoland (20,4 millions) et les communes de Lelystad et Almere (7,2 millions et 421 000€).

De plus, le propriétaire de l’aéroport de Lelystad, le Royal Schiphol Group, majoritairement propriété de l’État néerlandais, est déçu, argumentant que l’ouverture aux vols commerciaux est bonne pour la ville et la région, permettant également de déménager des vols de nuit d’Amsterdam vers le Flevoland le jour.

Nuisances sonores et environnementales

Enfin, si l’aéroport ouvre un jour, d’autres problèmes seront constatés, comme craignaient les provinces néerlandaises d’Overijssel et de Gueldre (Gelderland) qui ne sont pas contentes d’avoir des nuisances sonores pour plus d’une centaine de vols par jour ainsi des avions qui devront voler plus bas (vers 1800 mètres d’altitude) pour ne pas occasionner de dérangement aux opérations de Schiphol à 55 kilomètres à l’ouest, et peut par conséquent créer des désagréments environnementaux au-dessus de la région naturelle de la Veluwe.

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