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La « luchtalarm » désactivée fin 2025

Ce vendredi 1er mars 2024, la Ministre démissionnaire de la Justice Dilan Yesilgöz (VVD) a annoncé dans une lettre à la Tweede Kamer (Parlement) que la « Luchtalarm », l’alarme déclenchée en cas de danger et testée tous les premiers lundis du mois à midi, s’éteindra l’année prochaine pour laisser place au système NL-Alert, plus précis et avec une meilleure couverture. L’extinction probable de cette technologie considérée comme dépassée fait néanmoins grandir des inquiétudes pour des régions avec des profils à hauts risques, comme des zones portuaires.

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Message d'urgence SMS NL-Alert
Écrit par Thibault Lapers
Publié le 4 mars 2024, mis à jour le 5 mars 2024

Ce son strident caractéristique qui fait sursauter tous les premiers lundis du mois à midi pile, : la « Luchtalarm » ou la sirène de raid aérien, originellement active depuis 1952 mais dans sa forme actuelle depuis 1993, sera réduit au silence à partir de la fin de l’année prochaine, fait savoir ce jeudi dans une lettre la Ministre démissionnaire de la Justice Dilan Yesilgöz du VVD à la Tweede Kamer (Parlement). Avec l’expiration du contrat de maintenance que le Ministère a décidé de ne pas renouveler, 160 millions d’euros seront ainsi économisés.

Le système sonore a été mis en place juste après la Seconde Guerre Mondiale, pendant la Guerre froide et reste depuis lors actif en cas de catastrophe, en cas de guerre ou en cas de feu important par exemple. Cependant, lors du raz-de-marée de la Mer du Nord en 1953, elles sont restées silencieuses.

Hors de ces événements imprévus, l’alarme de 86 secondes est testée tous les premiers lundis du mois à midi, sauf si le test est un jour de fête nationale ou religieuse, alors le test est reporté au lundi suivant.

 

Une technologie dépassée

L'une des préoccupations concernant cette technologie réside dans le fait que l'alarme sonore manque de précision, car elle ne fournit pas d'indications claires quant à sa cause d'activation, nécessitant ainsi l'utilisation d'un autre moyen de communication pour en comprendre la raison. Selon un sondage relayé par le Volkskrant, 58% des personnes ne savent pas quoi faire si cela arrive.

De plus, avec le développement de nouveaux quartiers et de nouveaux hauts bâtiments à travers le pays, les 4278 sirènes ont du mal à être entendues. Dans le meilleur des cas, seuls 75% de la population peut entendre cet avertissement sonore.

Enfin, le nouveau système SMS nommé NL-Alert, lancé en 2012, s’est montré beaucoup plus efficace car il a une couverture globale plus large (92%) et est de plus beaucoup plus détaillé (avec les raisons de l’alerte et que faire). 

Depuis 1998, la « luchtalarm » n’a été utilisée que 36 fois dont 2 fois ces 5 dernières années, dans le Sud du Limbourg, pour les inondations de 2021 et le rejet de substances toxiques en provenance du terrain chimique Chemelot en 2019. NL-Alert a été en 12 ans utilisé 538 fois, soit presque quinze fois de plus.

Une porte-parole du ministère de la Justice précise que des systèmes d’alerte supplémentaires pourront rester dans certaines régions de sécurité, à haut risque et pourront être commandés depuis un système régional plutôt que national.

 

« Incompréhensible et irresponsable »

Des représentants de 25 Veiligheidsregio (région de sécurité), qui sont responsables de la coordination de services d’incendie et de la réponse face aux crises, émettent des inquiétudes quant à la suppression du signal sonore. « Je pense même que c'est irresponsable pour une région à profil de haut risque », a déclaré à la NOS le directeur de la Veiligheidsregio Rotterdam-Rijnmond (Hollande-Méridionale), Arjen Littooij. « Je pense qu'en cas de crise, il faut vraiment pouvoir informer tous les citoyens et cela se fait d'une part avec un SMS NL-Alert, mais aussi avec les sirènes. Nous avons besoin des deux (SMS et sirène) pour pouvoir informer correctement les gens. »

Arjen Littooij souligne que selon le rapport du ministère, 8% de la population ne sera pas courant en cas d’alerte,par manque de couverture : « et si je traduis cela dans cette région, cela signifie que 100 000 personnes ne seront pas informées si le SMS NL-Alert est le seul avertissement envoyé. » Le responsable pointe aussi le pourcentage élevé de personnes peu alphabétisées dans la région qu’il dirige. Il explique aussi que les sirènes restent cependant moins vulnérables que les réseaux mobiles car elles disposent de batteries s’il n’y a plus d’électricité.

Dilan Yesilgöz prend au sérieux les inquiétudes exprimées en Hollande-Méridionale pour la zone sud de la région (Moerdijk notamment), mais aussi du Port de Rotterdam. La province de Groningue émet un avis similaire pour dans les ports d’Ems (Eemshaven) et de Delfzijl. « Je tiendrai compte dans ma décision de l’adaptation locale aux emplacements à haut risque », fait savoir la Ministre qui pourrait continuer dans les zones à risque avec un nouveau système d’avertissement sonore et NL-Alert. Le directeur Arjen Littooij voudrait que le système national continue à exister car les crises ne s’arrêtent pas aux frontières des régions.

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