Lepetitjournal.com s'est entretenu avec Madame l'Ambassadrice au sujet du rapatriement des Français de Nouvelle-Zélande pendant la crise du COVID-19.
(interview réalisée le 18 juin 2020)
lepetitjournal.com : Comment le gouvernement gère-t-il cette situation ?
Madame l'Ambassadrice : Outre la gestion de la crise sanitaire sur le territoire national, le Président de la République et le Ministre des Affaires étrangères se sont plusieurs fois exprimés depuis le 16 mars sur le soutien à apporter à nos compatriotes à l’étranger :
Allocution du Président de la république datée du 14 juin.
Au niveau mondial, 186.000 Français sans solution de retour et bloqués à l’étranger ont pu rentrer en France depuis la mi-mars, par le biais d’opérations de retour organisées de façon simultanée dans un contexte complexe avec des vols et transits suspendus et des espaces aériens fermés.
Plus d’informations sont disponibles sur le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Comment l'ambassade et vous-même avez vécu le confinement ? Comment vous êtes-vous organisés ?
La gestion du soutien à apporter aux Français a fortement mobilisé l’ambassade pendant plusieurs semaines. Pour répondre aux multiples demandes de compatriotes sans solution, une cellule de réponse téléphonique a été ouverte dès le 16 mars et une adresse mail dédiée a également été créée pour répondre aux très nombreux messages.
L’ambassade a adapté son dispositif pour respecter à la fois le confinement et les restrictions de déplacement décidées par les autorités néo-zélandaises, assurer la sécurité sanitaire de nos agents et l’exigence de continuité du service public, en particulier celle d’assistance à nos ressortissants.
Que dites-vous à ces Français qui se sentent laissés de côté par leur propre pays ?
La réponse du gouvernement français, si elle ne pouvait être en tous points du globe identique et immédiate, a été exceptionnelle. Nombre de ressortissants français à travers le monde, et en Nouvelle-Zélande, ont pu se retrouver en situation de fragilité personnelle et financière qui a parfois généré un sentiment de frustration que nous comprenons.
L’équipe de l’ambassade à Wellington a répondu à plus de 30 000 requêtes, et assuré le suivi personnalisé de situations spécifiques. Des réponses et solutions concrètes ont été apportées.
Pour l’organisation des vols spéciaux mis en place par le gouvernement français, elle a travaillé avec ses partenaires européens.
Elle a pu aussi compter sur la solidarité dont a fait preuve la communauté française en Nouvelle-Zélande envers les compatriotes en difficulté, notamment via le dispositif « SOS un toit » ou d’autres initiatives sur les réseaux sociaux comme celles du Petit Journal. Encore Merci.
Combien de vols ont été affrétés depuis la Nouvelle-Zélande et combien de Français ont finalement été rapatriés ?
10 vols spéciaux au départ d’Auckland et de Christchurch coordonnés par l’ambassade ont été organisés en mars, avril et mai. Ils ont permis de ramener chez eux à Paris, Nouméa, et Papeete, 2 500 personnes.
Au revoir to the French nationals who flew out on the @qatarairways charter flight. Both the passengers and the crew were a delight to work with, and, as with all these repatriation flights, we were reminded how important it is to get home and stay home. #StayHomeNZ pic.twitter.com/b2dPX1XkwB
— Christchurch Airport (@CHC_Airport) April 16, 2020
Comment se sont passées les négociations avec les compagnies aériennes et les pays de transit (tels que l'Australie ou encore Hong Kong) ?
L’organisation des vols de rapatriements a nécessité la mobilisation de l’ensemble de notre réseau diplomatique et un dialogue constant, tant avec les autorités que les compagnies aériennes.
L'Allemagne a mis en place un certain nombre de vols de rapatriement jusqu'en Nouvelle-Zélande. Pourquoi la France n'en a pas été capable ? La coopération européenne a-t-elle fonctionné ?
Comme la France, l’Allemagne, a mis en œuvre des vols de rapatriement au départ d’Auckland et de Christchurch pour aider au retour de ses ressortissants et a rencontré les mêmes difficultés relatives aux transits et restrictions. Les vols allemands ont également pris en charge près d’une centaine de ressortissants français.
La solidarité européenne a bien fonctionné, des places étaient réservées pour les ressortissants européens sur chaque vol organisé par un autre pays européen. Les vols français ont donc aussi assuré le retour de nombreux ressortissants européens.