Le 13 avril dernier, le magazine Forbes observait un point commun qu’avaient les pays ayant les meilleures réponses contre les coronavirus : des femmes au pouvoir. Coïncidence ou non, facteurs exogènes additionnels, la gestion de la crise par la Première ministre Jacinda Ardern reste tout de même remarquable.
Citée comme modèle pour lutter contre la propagation du virus, la politique de la cheffe du cabinet Néo-Zélandais permet d’endiguer la crise. Certes l’avantage d’être une île dans la gestion des frontières n’est pas négligeable comme le rappelait le journaliste François Lenglet, de même que la taille et la population restreinte de la Nouvelle-Zélande.
Pour autant, la réactivité de la prise de décision par la Première ministre se doit d’être remarquée. Des mesures sévères de restriction d’entrée sur le territoire avaient été adoptées dès le 14 mars, alors même que le pays ne comptait que 6 cas confirmés. 3 jours plus tard, un plan économique pour réduire la future récession avait été annoncé. Garanties salariales, allégements fiscaux, aide au revenu pour les plus vulnérables, soutien d'Air New Zealand, soutien au système de santé, aux entreprises et à l’emploi ont été planifiés. Des tests de dépistages en grande proportion comparé aux autres pays tels que le Royaume-Uni, ont également été réalisés au sein de la population.
Coronavirus: Record daily tests in New Zealand, but more can be performed https://t.co/D8mut4mWbj
— Stuff.co.nz Politics (@NZStuffPolitics) April 3, 2020
Les mesures se veulent claires et transparentes, rassurantes mais strictes. Une conférence de presse avec des explications de médecins destinée aux enfants a même été organisé. La Première ministre rassure la population via ses posts sur son compte Instagram, alerte sur les pressions qui peuvent subvenir de l’auto-isolement. Reconnaissant que cela n’aurait que peu d’impact sur l’économie, Jacinda Ardern a tout de même décidé par « solidarité », de réduire son salaire et ceux des ministres de 20 % pendant 6 mois.
Avec la baisse des nouveaux cas de contamination dans le pays, la cheffe du cabinet a annoncé la possibilité de passer au 3e niveau du système d’alerte la semaine prochaine. La décision devrait être prise demain à 16h a annoncé le gouvernement. Ce système d’alerte divisé en quatre niveaux contient différentes mesures et restrictions prévues selon l’évolution de la propagation du virus. Très pragmatique, Jacinda Ardern félicite l’engagement de la population, mais rappelle que « si nous bougeons trop tôt, nous reculerons ». Assouplir les règles mais en aucun cas lever toutes les restrictions.