Édition internationale

Une députée néo-zélandaise s’expose pour dénoncer les deepfakes

Face à l’inaction politique sur les dangers des deepfakes, la députée néo-zélandaise Laura McClure choisit un geste fort. Au Parlement, elle brandit une fausse photo d’elle nue, générée par intelligence artificielle. Une démonstration qui choque, pour soutenir sa proposition de loi visant à criminaliser la création et la diffusion de contenus truqués à caractère sexuel. 

La députée néo-zélandaise Laura McClure montre une fausse photo d'elle nue au Parlement néo-zélandais afin de sensibiliser aux dangers des deepfakes. La députée néo-zélandaise Laura McClure montre une fausse photo d'elle nue au Parlement néo-zélandais afin de sensibiliser aux dangers des deepfakes.
La députée néo-zélandaise Laura McClure montre une fausse photo d'elle nue au Parlement néo-zélandais afin de sensibiliser aux dangers des deepfakes.
Écrit par Liz Fredon
Publié le 5 juin 2025, mis à jour le 13 juin 2025

 

Le 14 mai 2025, la députée néo-zélandaise Laura McClure crée la stupeur au Parlement en brandissant une image d’elle entièrement nue… générée par IA. « Cette photo n’est pas réelle, mais elle m’a donné la nausée », déclare-t-elle face à ses collègues. Ce deepfake, conçu en moins de 5 minutes, vise à illustrer les dérives de cette technologie lorsqu’elle est utilisée sans régulation.

 

Un geste choc pour faire évoluer la loi

Touchée par de nombreux témoignages de victimes de harcèlement et de chantage sexuel impliquant des images truquées, parfois très jeunes, la députée propose une loi pour encadrer strictement la création et la diffusion de ces contenus. Elle souhaite élargir le cadre législatif du revenge porn existant en Nouvelle-Zélande, et permettre des poursuites pénales contre les auteurs de deepfakes à caractère sexuel non consentis.

 

« Ce n’est pas la technologie le problème, mais son usage », a rappelé Laura McClure, appelant à protéger les victimes et à leur garantir un accès à la justice.

 

 

 

 

 

 

Sur Instagram, elle dénonce : “Imagine waking up to find a fake porn video of yourself or your child, your friend, your colleague—spreading online. Your face, your body... but none of it is real. That’s the nightmare victims of deepfake abuse are living. My bill gives them the protection and justice they deserve.” (Imaginez-vous vous réveiller un matin et découvrir qu'une fausse vidéo pornographique de vous, de votre enfant, d’un ami ou d’un collègue circule sur les réseaux sociaux. On y voit votre visage, votre corps… alors que rien n’est réel. C’est le cauchemar que vivent aujourd’hui les victimes des deepfakes. Ma proposition de loi vise à leur offrir la protection et la justice qu’elles méritent.)

 

Un geste qui pourrait avoir des répercussions internationales

L’action de Laura McClure pourrait bien dépasser les frontières de la Nouvelle-Zélande. En exposant publiquement ce type de dérives, la députée ouvre la voie à une prise de conscience. En France comme ailleurs, cette initiative pourrait relancer les discussions autour de la protection des individus face aux contenus générés par IA, et encourager la mise en place de cadres juridiques plus adaptés à ces nouvelles formes de violences numériques.

 

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