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Renforcement des actions de lutte contre l’épidémie de dengue

Renforcement des actions de lutte contre l’épidémie de dengue en Nouvelle-CalédonieRenforcement des actions de lutte contre l’épidémie de dengue en Nouvelle-Calédonie
Écrit par Lepetitjournal Nouvelle-Calédonie
Publié le 12 mars 2019, mis à jour le 12 mars 2019

À la suite à l’augmentation des cas de dengue de type 2 et à la multiplication des foyers, notamment dans le Grand Nouméa, l’épidémie de dengue a été déclarée en Nouvelle-Calédonie le 21 décembre dernier. 

 

Le nombre de cas de dengue déclarés quotidiennement étant en très forte augmentation, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a mis en place un plan d’action et de lutte renforcé contre l’épidémie, en coordination avec les provinces et les communes. 
 

Données épidémiologiques

Plus de 1.430 cas de dengue ont été confirmés biologiquement depuis le 1er janvier 2019, avec actuellement plus de 60 nouveaux cas quotidiens. Ce chiffre ne reflète pas la réalité de l’épidémie, mais seulement les cas confirmés biologiquement, le nombre de malades étant en fait beaucoup plus important. 89 patients ont nécessité une hospitalisation (taux de 6,2 %) dont 7 en réanimation et une personne est décédée le 6 février 2019 des suites d’une dengue. Actuellement, 5 à 6 personnes sont hospitalisées en moyenne chaque jour du fait de la dengue. 

L’épidémie touche toutes les communes de Nouvelle-Calédonie à l’exception de Belep, avec une prédominance des cas à Nouméa et dans le Grand Nouméa.  
Depuis le 1er novembre 2018, seul le virus de la dengue de type 2 est présent sur le territoire, sérotype dont la dernière épidémie date de 1998 et dont la population calédonienne n’est que peu immunisée.   


Le plan d’action du gouvernement

Le gouvernement a décidé de renforcer les moyens humains afin d’accélérer la prévention en recrutant 18 agents PPIC (Programme provincial d’insertion citoyenne) supplémentaires, portant ainsi l’effectif d’agents PPIC de prévention pour la lutte anti-vectorielle dans les communes passera ainsi de 20 à 38. 

Actuellement, deux équipes de la DASS interviennent après 16 h sur le terrain pour la recherche active de cas secondaires, la distribution d’informations et de moyens de protection contre les moustiques.  Ces équipes seront renforcées. Quatre équipes mobiles, composées d’un infirmier de la DASS, d’un pompier volontaire de la DSCGR et d’un agent PPIC, se rendront au domicile des personnes résidant dans les quartiers les plus touchés par l’épidémie. 

Les actions de terrain débuteront plus tôt et s’effectueront jusqu’à la fin du mois de juin. Par ailleurs, les moyens de lutte sont renforcés avec la mise en place d’un épandage généralisé notamment dans les quartiers particulièrement touchés par l’épidémie. 

Des répulsifs cutanés, prises électriques et serpentins continueront d’être distribués, en priorité aux personnes les moins aisées. Depuis le début de l’année, 15 000 répulsifs ont déjà été distribués chez les particuliers, dans les laboratoires, les centres médico-sociaux, chez les médecins. Une commande de 10 000 unités de répulsifs corporels est actuellement en cours pour éviter une éventuelle pénurie. 

En fonction du nombre d’hospitalisations, le Médipôle se tient prêt pour ouvrir une unité réservée aux malades touchés par la dengue. Dotée d’une capacité d’une dizaine de lits et d’un médecin dédié, cette unité dengue permettra d'absorber le surcroît de travail et d’éviter une saturation de l’établissement.  


Aide financière aux provinces Nord et Îles

Si les actions sont principalement menées dans les communes de Nouméa et du Grand Nouméa, plus particulièrement touchées par l’épidémie, les autres communes peuvent être aussi fortement impactées. C’est pourquoi une subvention du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie aux provinces Nord et Îles pourra être accordée, si nécessaire, pour renforcer les actions de lutte contre l’épidémie. 

Depuis le début de l’épidémie, l’incidence budgétaire de ce plan d’action est estimée à plus de 100 millions de francs. 
 

World Mosquito Program 

Le 5 mars 2018, une convention collaborative a été signée entre l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, la Ville de Nouméa et l’université de Monash en Australie pour déployer le World Mosquito Program sur la commune de Nouméa. 

La méthode repose sur l’association d’une bactérie, Wolbachia, avec le moustique Aedes aegypti, espèce responsable de la transmission des virus tels que la dengue, le zika et le chikungunya en Nouvelle-Calédonie. Wolbachia est une bactérie que l'on trouve naturellement dans environ 60 % des espèces d'insectes à travers le monde, mais pas chez le moustique Aedes aegypti. 

La présence de la bactérie réduit le développement des virus de la dengue, du zika et du chikungunya dans le moustique. Aedes aegypti porteur de Wolbachia a ainsi une très faible capacité à transmettre ces arboviroses.  

L’objectif de ce programme est de relâcher des moustiques porteurs de Wolbachia sur la commune de Nouméa pour qu’ils se reproduisent avec les moustiques « sauvages » et transmettent la bactérie à leur progéniture. En quelques mois, la majorité des moustiques devrait être porteuse de Wolbachia réduisant le risque de transmission de la dengue, du zika et du chikungunya et donc le risque d’épidémie lié à ces maladies.  

Les premiers lâchers de moustiques porteurs de Wolbachia à Nouméa devraient débuter en juillet 2019, pour une durée de six mois, et diminuer le risque de nouvelles épidémies dès 2020. 

A l’issue du programme déployé à Nouméa et si les résultats sont positifs, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie envisage d’étendre le programme à d’autres communes, notamment celles du Grand Nouméa. 

 

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