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Quatre nouveaux délégués pour la Nouvelle-Calédonie

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by rawpixel on Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Nouvelle-Calédonie
Publié le 26 juin 2018, mis à jour le 30 novembre 2018

Nommé en 2012 et affecté au sein de l’ambassade de France à Wellington, Yves Lafoy était jusqu’à présent l’unique délégué pour la Nouvelle-Calédonie. Quatre nouveaux délégués prendront leur poste l’année prochaine en Australie, à Fidji, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Vanuatu, à l’issue d’une formation de neuf mois à Sciences-Po Paris, qui démarrera fin juin.


Leur mission

Recrutés et affectés par le président du gouvernement pour une période de trois ans, renouvelable, les “délégués pour la Nouvelle-Calédonie” représentent les intérêts calédoniens dans les postes diplomatiques et consulaires de la République française au sein d’États et territoires du Pacifique.

La création de ce réseau, dont le principe a été adopté par le Congrès en mai 2017, montre la volonté de la Nouvelle-Calédonie de poursuivre son travail d’intégration au sein de la région.

Par leurs activités, les quatre nouveaux délégués viseront à favoriser la coopération bilatérale, le dialogue politique et le développement des échanges. Des pièces essentielles dans la stratégie de diplomatie économique développée des trois dernières années.

Les délégués seront « la vitrine et les porte-paroles du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, ainsi que le relais du cluster NCT&I et des entreprises ».
 

La sélection

Le poste de délégué pour la Nouvelle-Calédonie est ouvert aux candidats calédoniens, titulaires d’un diplôme homologué de niveau I en droit international, relations internationales ou commerce international, ainsi qu’aux candidats titulaires d’un diplôme homologué de niveau I justifiant d’une formation, d’un diplôme universitaire ou d’une expérience professionnelle directement en lien avec le droit international, les relations internationales ou le commerce international. Les candidats doivent détenir un certificat d’aptitude en anglais de niveau 5 basé sur l’International English Language Testing System (IELTS).  

Vingt-quatre personnes ont présenté leur candidature, dont dix-sept éligibles aux conditions de recrutement. Sur les quatorze candidats ayant passé les épreuves de sélection, six ont été “admissibles” et quatre ont finalement été retenus.

L’épreuve écrite de quatre heures a eu lieu en février à l’IFM-NC. Il s’agissait d’une rédaction d’une note de synthèse à partir d’un dossier (essentiellement en anglais) relatif aux questions internationales et régionales, au droit international public et aux relations internationales et régionales depuis le XVIIIe siècle.  

L’oral s’est tenu en mars dans les locaux du gouvernement. Il consistait en un exposé d'une durée de 15 mn en langue anglaise, portant sur les questions internationales, la société internationale, le droit international public ou les relations internationales et régionales depuis le XVIIIe siècle, à partir d’un sujet tiré au sort par le candidat, suivi d’un entretien, de 15 mn également, en langue française visant à apprécier les aptitudes et les motivations du candidat.  

Les deux épreuves étaient cumulatives et le jury composé de huit membres représentant le gouvernement, le Congrès, l’Université de la Nouvelle-Calédonie, la CPS et le ministère des Affaires étrangères.
 

Formation à Sciences-Po

En mars dernier, une convention, visant à mettre en œuvre un programme sur mesure à l’intention des quatre élèves-délégués, a été signée entre le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et Sciences-Po Paris.

Ils bénéficient d’une formation certifiante de neuf mois, qui a débuté ce lundi, dispensée à l’Institut d’études politiques de Paris Sciences-Po. Les élèves suivront plusieurs modules théoriques qui leur permettront notamment d’acquérir les bases nécessaires à l’exercice de la diplomatie. Ces enseignements alterneront avec des stages en immersion (au sein d’une administration centrale de l’État, des services de la Commission européenne, d’une organisation internationale régionale, dans l’un des postes diplomatiques français d’Océanie…) d’une durée totale de six mois et demi.

À l’issue de la formation, intégralement financée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, les élèves-délégués seront tenus d’obtenir une attestation de réussite, ainsi qu’une attestation de niveau 7 en anglais sur la base de l’IELTS, délivrées par l’Institut d’études politiques de Sciences-Po Paris.  

Chaque délégué sera alors nommer à son poste : en Australie, à Fidji, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou au Vanuatu.

L’affectation sera basée sur des critères de compétences ou de capacités en fonction des postes, ou sur un classement général établi à l’issue de la formation. La formule reste à définir.

 
Les quatre élèves-délégués

 

Gaston Wadrawane
Gaston Wadrawane (32 ans)

  • Master 2 droit européen, international et comparé, spécialisé droit de la coopération économique (prix du meilleur mémoire), Lyon ;
  • Master 2 administration et gestion publique, Strasbourg.

Collaborateur parlementaire à l’Assemblée nationale, assistant économique pour l’Adecal, attaché au Vanuatu Investment Promotion Authority.
« L'accompagnement académique d'excellence préparé à Paris et complété par des périodes de stage au sein de notre futur environnement professionnel, devrait nous doter des savoir-être et savoir-faire, et consolider les capacités d'analyse propres au métier de diplomate. L'intérêt sera de voir les adaptations à notre sous-région du Pacifique. Nous aurons ensuite une grande responsabilité, celle de représenter avec exemplarité la Nouvelle-Calédonie auprès des pays d'affectation, d'être ses relais et surtout de faciliter les échanges économiques, commerciaux et culturels, en synergie avec l'ensemble des partenaires. Pour cela, nous pourrons nous appuyer sur le réseau diplomatique français. »
 
 

Cécilia Madeleine
Cécilia Madeleine (24 ans)

  • Master 2 Études internationales et européennes, spécialité Sécurité internationale et défense, Grenoble ; Diplôme supérieur en relations internationales, Paris ; Corps des attachés d’administration générale de la Nouvelle-Calédonie (ILERI)
  • Stagiaire au SCRRE, au haut-commissariat, à l’ambassade de France en Nouvelle-Zélande, à l’État-major interarmées des Fanc.

« Ayant réalisé un parcours d'études en relations internationales centré sur la région Pacifique, je suis particulièrement honorée d'avoir été sélectionnée pour participer à la formation. Parmi les différents enseignements que nous recevrons à Sciences-Po Paris, la gestion de crises et la négociation m'intéressent tout particulièrement. Je suis également très enthousiaste quant aux différents stages en ambassade et en organisation régionale, qui me permettront d'avoir une réelle approche des pratiques diplomatiques. À l'issue de la formation, la première phase de mon travail consistera en une prise de contact avec les différents interlocuteurs publics et privés de mon pays d'affectation. Je pourrai ainsi évaluer les besoins et les opportunités d'échange, en accord avec le plan d'action conjoint que nous aurons construit ensemble et avec les directives politiques et économiques de la Nouvelle-Calédonie. »
 
 

Alexandre Lafargue
Alexandre Lafargue (25 ans)

  • Master 2 professionnel – Métiers de la coopération et du développement, Paris ; Sciences Po Lyon – Affaires internationales, spécialité Affaires européennes.
  • Stagiaire au secrétariat général de la Province Sud, à la direction de la Coopération internationale et du tourisme (Île-de-France).

« Je suis très heureux d'avoir été sélectionné, je réalise la superbe opportunité qui m'est offerte de mettre mes compétences au service du renforcement de l'action extérieure de la Nouvelle-Calédonie. La formation d'un an est une chance de consolider mon parcours universitaire et professionnel, et de compléter ma connaissance des représentations diplomatiques et des organisations régionales du Pacifique. Les délégués travailleront ensemble à l'élaboration d'un plan d'action conjoint, puis propre à chaque pays, qui comportera certainement un focus particulier sur la coopération scientifique, culturelle, sportive ainsi que sur la diplomatie économique. J'espère que notre action permettra d'intensifier l'implication de la Nouvelle-Calédonie dans les organes de coopération régionale tels que le Forum des Îles du Pacifique et le Programme régional océanien pour l'environnement. »
 
 

Rose Waen Wete
Rose Waen Wete (33 ans)

  • Licence en arts – science politique et sociologie, Fidji ; Maîtrise en arts – affaires internationales, Canberra, Australie. 
  • Chargé des études politiques au Consulat général d’Australie à Nouméa, enseignante en anglais à l’UNC, chargée des relations internationales et responsable de gestion du Secrétariat du Groupe du Fer de Lance mélanésien (GFLM), interprète et traductrice.

« J’attends de cette formation une meilleure connaissance du fonctionnement des institutions ainsi qu’une meilleure compréhension de l’approche diplomatique du réseau français, notamment vis-à-vis des enjeux de l’intégration de la Nouvelle-Calédonie dans son environnement régional. Cette formation devrait également me permettre d’assurer au mieux ma fonction de déléguée dont la mission principale est de contribuer au renforcement des relations de la Nouvelle-Calédonie avec les pays de la région. Ma priorité consistera à développer un réseau auprès des acteurs institutionnels et privés, afin de promouvoir les échanges culturels et économiques entre nos territoires. Pour moi, ce poste de déléguée représente un réel engagement pour le rayonnement de la Nouvelle-Calédonie, au service de sa population. »
 

 

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