Dans le cadre des élections législatives, voici la tribune de Roland Lescure, député de la première circonscription des Français établis hors de France, et candidat à sa réélection.
Du 10 au 15 juin par internet et le 18 juin dans les bureaux de vote, deux visions s’offrent à vous, Françaises et Français d’Amérique du Nord. L’une, que je porte avec la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron, prône le rassemblement et l’optimisme. Car ce nouveau mandat doit être l’occasion de faire plus, de faire mieux, de faire avec et pour tous les Français. L’autre vision, portée par la France Insoumise et ses alliés, prône la division, le désordre et aurait des conséquences dramatiques sur la trajectoire de notre pays et sur votre vie quotidienne en Amérique du Nord.
Deux visions s’offrent à vous : une France forte qui agit dans une Europe unie ou une France isolée qui désobéit à l’Europe.
Je sais l’attachement des Français d’Amérique du Nord au projet européen, qui nous inspire d’autant plus outre-Atlantique. Au cours du premier mandat d’Emmanuel Macron, la France a retrouvé son rôle de moteur au sein de l’Union européenne. J’en prends pour preuve, parmi tant d’autres, le plan de relance historique avec un endettement commun encore inespéré il y a quelques années. Nous continuerons dans cette voix avec notamment le chargeur unique dès 2024 et des quotas de femmes dans les conseils d’administration des entreprises européennes (au moins un tiers). Plus que jamais nous croyons en la vertu du compromis et de la négociation. À l’inverse, dans son programme, l’alliance mélenchoniste propose de désobéir aux traités européens, une politique qui remettrait en cause notre statut de leader tout en nous isolant de nos principaux partenaires. Pire encore, cette politique mènerait à la désagrégation de l’UE telle que nous la connaissons car nul ne peut s’affranchir de règles communes sans que d’autres fassent de même.
Deux visions s’offrent à vous : une France qui travaille main dans la main avec les États-Unis et le Canada ou une France complaisante à l’égard de Poutine et qui sort de l’OTAN.
Il y a encore quelques mois, Jean-Luc Mélenchon accusait l’OTAN de provoquer la guerre en Ukraine, tout en considérant la Russie comme un partenaire plus fiable que les États-Unis. Aveuglé par son anti-américanisme viscéral, il a régulièrement affiché sa complaisance à l’égard de dictateurs tels Bachar Al-Assad et Fidel Castro, en passant par Hugo Chavez et sa révolution bolivarienne qu’il considérait comme une source d’inspiration. Comme disent nos amis américains : « tell me who your friends are and I will tell you who you are… »
Deux visions s’offrent à vous : une France qui considère l’entreprise comme un atout ou une France qui la considère comme un ennemi.
Tout au long de mon mandat et durant cette campagne, j’ai rencontré des entrepreneurs engagés partout en Amérique de Nord. Je pense aux boulangers, aux restaurateurs mais aussi aux acteurs de la tech et de la finance qui ont pris leur risque et font rayonner notre pays. Le programme de l’alliance mélenchoniste cite 20 fois le mot « taxation » et 40 fois le mot « interdire, » révélant leur conception arriérée du rôle de l’entreprise au 21ème siècle. Dans la majorité présidentielle, nous voyons dans l’entreprise un partenaire crucial dans la transition écologique et dans la lutte pour le plein emploi. Nous prônons une écologie de progrès, avec des résultats concrets, comme le million de logements rénovés et les 30 milliards alloués à la relance verte. Dans le prochain quinquennat, il faudra aller plus vite avec une taxe carbone aux frontières européennes et un mix énergétique réaliste qui développe de manière ambitieuse le nucléaire et les énergies renouvelables.
Deux visions s’offrent à vous : une France qui vous considère comme des Français à part entière ou une France qui vous considère comme des exilés fiscaux.
Jean-Luc Mélenchon est formel : « Ou que vous soyez, même en enfer ou au paradis, je vous retrouve et je vous fais payer. » L’impôt universel proposé par la France Insoumise obligera les Français d’Amérique de Nord à déclarer leurs revenus en France tous les ans. Partir du principe que les Français de l’étranger sont des exilés fiscaux est faux et inacceptable.
Pour ma part, je vous propose un projet ambitieux et d’unité pour la France et pour les Français de l’étranger.
En sillonnant les États-Unis et le Canada à votre rencontre, vous me faite part de votre volonté de simplification des démarches administratives, de l’accès au vote et à l’éducation. Dans un second mandat, j’aurai une priorité : vous simplifier la vie.
Ainsi, nous proposons la création de France Service Français de l’étranger, qui vous permettra de joindre l’ensemble des services publics 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Les dépôts de procuration et le renouvellement des titres d'identité seront dématérialisés, pour qu’ils soient possibles sans aucun déplacement. Je sais que c’est une attente forte, en particulier pour celles et ceux qui habitent loin des consulats.
L’éducation sera aussi au cœur de mon engagement. Nous créerons le pass éducation langue française, pour que les enfants scolarisés dans des systèmes nationaux puissent garder un lien fort avec notre langue. L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) sera confortée dans ses moyens et modernisée pour accueillir le plus grand nombre tout en garantissant des frais de scolarité accessibles pour tous. Le pass culture, qui a fait ses preuves en métropole, sera étendu pour vos enfants en Amérique du Nord.
En somme, deux visions s’offrent à vous : une France qui avance avec Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ou une France qui recule avec Jean-Luc Mélenchon.
Si vous me renouvelez votre confiance, je ferai tout pour que l’on continue d’avancer, ensemble.