Stéphane Kossmann en impose. C’est un grand monsieur au sens propre comme au sens figuré. S’il photographie le Festival de Cannes depuis 30 ans, il n’est pas pour autant cantonner au seul tapis rouge. Il photographie les stars, mais il photographie aussi les causes.
Photographie en noir et blanc sur tapis rouge
Grand, tout de noir vétu, sa casquette vissée sur la tête et son lourd Nikkon accroché à son épaule, Stéphane Kossmann est un des habitués du Festival de Cannes. Il y photographie chaque année stars et réalisateurs qui se pressent sur le tapis rouge. Pendant 15 ans, il fait parti des 400 photographes répartis de part et d’autre des célèbres marches. 400 à chercher le fameux cliché de stars qu’ils revendent pas la suite à la presse. Mais voilà, Stéphane Kossmann n’est pas un photographe de presse, il est un artiste. « Attraper le regard d’une actrice ne m’intéresse pas » dit-il. Pourtant, c’est ce que la presse recherche.
Lui, il est dans le vrai, dans l’instant, dans la sincérité de la personne qu’il photographie. Un profil, des yeux levés au ciel, des mains qui se joignent sont autant de petites émotions, de joie, de colère, de doute que l’artiste recherche et fige en noir et blanc.
Il est arrivé à Cannes accrédité par un magazine de cinéma, un coup de pouce de son maître à penser - et à photographier - Peter Knapp. Son déclic, il l’a alors qu’il photographie Isabelle Adjani, venue présenter « La Reine Margot ». En développant sa pellicule, il sait qu’il a trouvé ce qui sera son empreinte : l’émotion.
Son premier livre, réalisé en collaboration avec Peter Knapp et Jean-François Couvreur, lui ouvre de nouvelles portes. Cet ouvrage, et donc la patte de l’artiste, séduisent tant Renault que Chopard pour qui Stéphane Kossmann devient le photographe officiel. C’était il y a 15 ans.
De derrière le cordon de sécurité, avec les 399 autres photographes, il passe sur le tapis rouge, au plus près des stars, rare privilège accordé à un photographe.
Des marches au Salon Air France à JFK
Son travail séduit le galeriste Eric Mourlot, implanté dans l’Upper East Side. Il décide de représenter le travail de Stéphane Kossmann. « Pour moi, ce qui rend le travail de Stéphane si intéressant, c’est qu’il me rappelle la peinture. Il a l’oeil rapide et il arrive à capturer une émotion avec un jeu de luminosité incroyable » précise le galeriste.
C’est cette ambiance si cannoise qui va séduire la direction d’Air France à JFK. Mais aussi « la démarche artistique » de Stéphane Kossmann, précise Stéphane Ormand, General Manager USA chez Air France. C’est dans le nouveau salon Air France à JFK, rafraîchit en fin d’année dernière, que l’exposition de Stéphane Kossmann est proposée aux voyageurs de classe affaire en transit. « Le Festival de Cannes est un évènement culturel majeur pour les Américains » rajoute Stéphane Ormand. Cette exposition, commencée depuis le 25 mars dernier est visible jusqu’à la fin du mois de juin.
Depuis plusieurs années, des expositions sont proposées, mais c’est la première fois qu’une exposition de phototgraphie est accrochée dans le salon Air France de JFK, qui est le plus gros salon international pour la compagnie aérienne française.
Kossmann, le photographe au grand coeur
Il photographie des stars, mais il photographie aussi des anonymes, des rues, il chasse des reflets, des ombres, des lumières. Il ne photographie pas que des paillettes, Stéphane Kossmann photographie aussi la réalité de la vie, parfois très dures. « J’ai un outil, la photo, et je veux la mettre au service d’une cause ».
Derrière un physique imposant, se cache une sensibilité à fleur de peau. C’est elle qui entraîne Stéphane Kossmann à « photographier pour aider » dit-il. Loin du tapis rouge, Stéphane enchaîne les projets artistiques, ceux qui rendent compte, ceux qui font réfléchir. C’est la manière qu’a Stéphane d’aider, de supporter des causes comme celle des enfants africains défigurés par le noma ou les oubliés de la ségrégation dans le Sud des États-Unis.
Fondateur de deux festivals de photographie, l’un dans le Lubéron - où réside sa maman et où il fait construire un studio photo - l’autre au Maroc, Stéphane Kossmann réunit chaque année, jeunes photographes et photographes reconnus. L’idée : échanger et faire découvrir.
La recette magique de Stéphane Kossmann, c’est sans nul doute une bonne dose de talent artistique, une énorme dose de sensibilité et une grosse pincée de respect. Vouloir photographier, vouloir aider sont ses leitmotivs.
Et comme il dit si bien « si tu ne tentes rien, il ne se passe rien »...
Merci Stéphane, pour ce bel échange.
Pour en découvrir plus sur le travail de Stéphane Kossmann:
Pour en découvrir plus sur la galerie Eric Mourlot :