Le Salvador plus sûr que la France ? Les Etats-Unis l’affirment

L’évocation du Salvador il y a encore quelques années pouvait vous faire hérisser les poils sur les bras. Aujourd’hui, on croirait presque à un havre de paix. En tout cas, c’est l’avis du département d’Etat américain. Le Salvador, qui était encore classé au niveau 3 en octobre 2024, est aujourd’hui passé au niveau 1, soit mieux que la France, stagnant au niveau 2.

Le Salvador est-il si sûr ?

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Nayib Bukele, les mesures drastiques s’enchaînent pour réduire l’emprise des gangs sur le pays. Le taux d’homicide y est au plus bas : 2,4 pour 100.000 habitants soit les niveaux européens, contre 116 en 2019. Mais pour ce faire, l’autoproclamé « dictateur le plus cool du monde » utilise des méthodes controversées et ne s’embête pas de la présomption d’innocence. Dans le gigantesque centre de détention Cecot, les détenus sont incarcérés sans procès et n’ont pas de contacts avec l’extérieur, si ce n’est les touristes étrangers. Les Salvadoriens, eux, sont satisfaits de leur dictateur et lui ont renouvelé leur confiance pour un second mandat. Le pays rêve même d’attirer les investisseurs étrangers, en misant notamment sur une économie « bitcoin » acceptée depuis 2021 comme monnaie officielle.

Le Salvador, un allié du gouvernement Trump

Si réalistement San Salvador n’est pas plus sûre que Paris pour les visiteurs américains, son gouvernement sait faire des affaires avec Donald Trump. Contrairement à ses voisins d’Amérique centrale, le Salvador a décidé d’accepter les Vénézuéliens expulsés par les Etats-Unis contre la somme de 55.500 euros par tête, un pactole estimé à 15 millions de dollars. Le président Bukele a émis une condition, loin d’être respectée, que les détenus soient des membres de gangs ou des criminels avérés.

Du côté de l’Oncle Sam, le passage du Salvador au niveau 1 aura un autre bénéfice plus insidieux : ne plus accepter les demandes d’asile des Salvadoriens. Le département d’immigration aura une réponse toute trouvée : « mais pourquoi vouloir quitter un pays si paisible ? ».