Le 5 novembre 2024, les Américains sont appelés aux urnes pour décider de l’avenir de leur pays, mais pas seulement. La politique étrangère des États-Unis peut radicalement changer en fonction du vainqueur de cette élection. Mais alors quelles sont les différences en matière de politique étrangère entre Kamala Harris et Donald Trump ?
Alors que le monde est sujet à d'importantes crises internationales telles que la guerre en Ukraine ou à Gaza, l’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024 peut jouer un facteur décisif dans l’issue de ces conflits. Les deux candidats, Kamala Harris et Donald Trump, ont des positions très différentes en ce qui concerne la politique étrangère des États-Unis.
Le candidat républicain continue à prôner une politique étrangère isolationniste. Ainsi, il souhaite que les États-Unis se retirent des conflits autour du monde. Une politique à l'opposé de Kamala Harris. Cette dernière est dans la continuité de Joe Biden avec une vision plus traditionnelle du rôle des États-Unis dans le monde. Cela implique notamment de mettre en avant les différentes alliances comme l’OTAN ou de lutter contre les régimes autoritaires et antidémocratiques.
Donald Trump a déjà pu mettre en pratique sa politique étrangère qui consiste en un slogan simple : “l’Amérique d’abord”.
Kamala Harris/Donald Trump : des bilans opposés
Donald Trump a déjà pu mettre en pratique sa politique étrangère qui consiste en un slogan simple : “l’Amérique d’abord”. Durant son mandat, il a accéléré le retrait des troupes américaines en Afghanistan et il s’est retiré de l’accord sur le nucléaire avec Téhéran. Mais, surtout, le candidat républicain a émis de nombreuses mesures en faveur d'Israël : la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, le transfert de l'ambassade de Tel Aviv à Jérusalem ou encore la suppression du consulat général américain à Jérusalem qui traitait les affaires palestiniennes. Une autre de ses politiques très médiatisée était la tentative de rapprochement avec la Corée du Nord et Kim Jong-un, sans succès.
Kamala Harris, en tant que vice-présidente, a pour seul bilan celui de Joe Biden. Ce dernier a défait la politique isolationniste de son prédécesseur pour ainsi remettre les États-Unis au centre des discussions. Il a notamment aidé financièrement l’Ukraine dans la guerre face à la Russie. Pour faire face à la Chine, il a fait passer le “CHIPS and Science Act” qui permet de rapatrier aux États-Unis la production de semi-conducteurs, jusqu’ici principalement produits en Chine et à Taïwan. Enfin, au Moyen-Orient, Joe Biden n’a jamais vraiment tenté de trouver une solution pour mettre fin au conflit israelo-palestinien. Il s’est bien souvent rangé du côté de son allié historique qu’est Israël, dans la continuité de la politique menée par Donald Trump.
Kamala Harris veut une solution entre les deux Etats, entre les Israéliens et les Palestiniens. Elle a appelé à la fin de la guerre à Gaza.
Gaza, Ukraine… Des conflits au premier plan de la politique étrangère des États-Unis
Depuis 2022, l'Ukraine est en guerre avec la Russie, suite à l’invasion de cette dernière. Un conflit qui dure mais Donald Trump a déclaré qu’il mettrait fin à cette guerre en seulement 24h. La solution miracle ? Un accord négocié avec la Russie. De son côté, Kamala Harris prône la continuité en promettant de soutenir l’Ukraine “aussi longtemps qu’il le faudra”. Nul doute que cette élection joue un rôle clé pour la suite du conflit et les chances de victoire ukrainienne.
Sur la guerre à Gaza, les deux candidats se positionnent sans pour autant donner des solutions. Le milliardaire est un fervent défenseur d'Israël, allié historique des États-Unis. Néanmoins, outre cette prise de position, il n’est pas rentré dans les détails sur les solutions et mesures qu’il souhaite mettre en place concernant ce conflit. Le 10 septembre, lors du débat présidentiel, l’ancien président a de nouveau affirmé qu’il réglerait cette crise en seulement 24h, sans plus d'éléments. De son côté, Kamala Harris veut une solution entre les deux Etats, entre les Israéliens et les Palestiniens. Elle a appelé à la fin de la guerre à Gaza.
Une élection avec des répercussions mondiales
Peu importe le résultat de cette élection, la situation géopolitique en sera fortement impactée. D’un côté, la politique de l’isolement voulue par Donald Trump et de l’autre, l’envie de Kamala Harris de continuer à occuper le rôle de gendarme du monde des États-Unis. La candidate démocrate s’est aussi engagée à faire en sorte que les États-Unis remportent “la compétition du 21e siècle” à la place de la Chine. Une ambition assumée pour celle qui vire en tête de peu face à Donald Trump selon les sondages de RealClearPolling.