Après la Formule 1, la MotoGP! Avec le rachat annoncé lundi de Dorna Sports, propriétaire des droits du championnat de la catégorie reine de la moto, le groupe américain Liberty Media devient le roi incontesté des sports mécaniques.
Après la Formule 1, la MotoGP! Avec le rachat annoncé lundi de Dorna Sports, propriétaire des droits du championnat de la catégorie reine de la moto, le groupe américain Liberty Media devient le roi incontesté des sports mécaniques.
L'opération, qui valorise Dorna Sports à 4,2 milliards d'euros dette comprise, reste toutefois soumise à l'approbation des autorités de régulation de plusieurs juridictions, rappelle Liberty Media dans un communiqué.
Dans le détail, le groupe américain, déjà propriétaire de la Formule 1 depuis 2017, va acquérir, en cash et en actions, 86% de Dorna Sports, les dirigeants de l'entreprise basée à Madrid conservant le contrôle des parts restantes.
"Nous sommes très contents de développer notre portefeuille dans le secteur du sport et du divertissement avec l'acquisition du championnat de MotoGP", a commenté le PDG de Liberty Media Greg Maffei, cité dans le communiqué.
"C'est une entreprise en développement, et nous voulons la faire croître encore pour les fans de MotoGP, les équipes, ses partenaires commerciaux et nos actionnaires", a-t-il promis.
Dorna Sports, dont le PDG Carmelo Ezpeleta va rester en poste selon Liberty Media, était auparavant contrôlée par le fonds Bridgepoint et le fonds d'investissement du régime de retraite du Canada.
Selon un article publié par le Financial Times la semaine dernière, QSI, le fonds souverain du Qatar propriétaire du Paris Saint-Germain, et la holding TKO Group, regroupant la ligue professionnelle américaine de catch (WWE) et celle d'arts martiaux mixtes (MMA), avaient également mené des discussions pour le rachat de Dorna avec ses propriétaires.
"C'est l'étape idéale dans l'évolution de la MotoGP, et nous sommes enthousiasmés par ce que ce nouveau jalon va apporter à Dorna, au paddock de MotoGP et aux fans de sports mécaniques", a salué Carmelo Ezpeleta, cité dans le même communiqué.
- Le spectacle pour leitmotiv -
"Liberty a un superbe bilan dans le développement d'entreprises sportives, et nous ne pouvions rêver d'un meilleur partenaire", a ajouté Carmelo Ezpeleta.
En 1949, pour sa première année d'existence, la MotoGP comptait six courses en Europe, contre 21 courses organisées dans 17 pays en 2024.
"Je pense que c’est une très bonne chose car Liberty Media a un grand intérêt pour les sports mécaniques et une bonne expérience (...). Liberty Media a fait beaucoup de bien à la F1, ils ont élargi l’audience globale d’une fenêtre de passionnés à un public beaucoup plus large, ça ne serait pas une mauvaise nouvelle si on augmentait notre +fan base+, notamment chez les jeunes", a salué auprès de l'AFP Hervé Poncharal, directeur de l'équipe Tech3, présente en MotoGP, Moto3 et MotoE.
"On va discuter avec eux car avec leur expérience, ils peuvent amener des bonnes idées et des choses positives. (...) Ca ne veut pas dire qu’il ne faut pas être vigilant, on ne va pas vendre notre âme au diable", a ajouté celui qui est aussi directeur de l’IRTA (association des équipes de MotoGP, Moto2 et Moto3) mais qui a précisé s'exprimer en son nom propre.
Liberty Media dit espérer boucler l'opération d'ici fin 2024.
Cette acquisition, qui offrirait au groupe américain le contrôle de la Formule 1 et du championnat MotoGP, pourrait toutefois être scrutée de près par les instances de contrôle de la concurrence.
En 2006, le fonds luxembourgeois CVC, avait par exemple été contraint par le gendarme européen de la concurrence de céder Dorna, déjà promotrice du championnat MotoGP, quand il avait voulu acquérir la holding de droit britannique qui contrôlait alors les droits commerciaux de la Formule 1.
Outre la MotoGP, Dorna Sports contrôle également notamment le championnat de Superbike et le championnat de MotoE (motorisation électrique).
Depuis que Liberty Media a pris le contrôle de la Formule 1 en 2017, à la suite du CVC, elle a mis en oeuvre une stratégie d'expansion, notamment aux Etats-Unis, pays du Nascar et de l'IndyCar, avec trois courses dans ce pays en 2023 et le spectacle pour principal leitmotiv.