Los Angeles. La cité des anges mais surtout des stars et du cinéma. Martine Couralet-Laing connait bien cette ville, elle qui vit depuis vingt ans à Mulholland-Drive et côtoie les acteurs autant que ceux qui ont traversé la frontière pour vivre le rêve américain. L’expatriée dévoile la réalité derrière les écrans de fumée mais tout en la sublimant : « J'espère que DreamLAnd fera rêver beaucoup de lecteurs et leur donnera envie de découvrir cette ville unique au monde ».
Les stars font partie intégrante de la vie de Los Angeles, elles sont partout
Comment est née l'idée de DreamLand et de partager vos rencontres avec les stars d'Hollywood à Los Angeles ?
J'ai décidé d'écrire DreamLAnd parce que j'ai eu envie de rendre hommage à cette ville unique au monde et souvent accablée de clichés. J'ai voulu montrer un regard different, bienveillant, qui s'intéresse à ce que la ville a de magique. Aussi j'avais remarqué que lorsque je racontais toutes ces anecdotes dans des diners, il y avait un vrai public, les gens en redemandaient. Les stars font partie intégrante de la vie de Los Angeles, elles sont partout, au supermarché, dans les écoles, sur les chemins de randonnée. On ne peut pas parler de LA sans en parler. De plus, je trouve intéressant d'en parler sans se préoccuper de ragots et sans voyeurisme mais plutôt en les "humanisant" un peu, en montrant un de leurs côtés très personnels. Que ce soit pour Jacqueline Bisset, pour Sharon Stone, pour Harrison Ford, j'ai essayé de trouver quelque chose qui leur est très cher, et très personnel.
Parmi toutes les rencontres que vous relatez dans votre livre, y a-t-il une qui vous a particulièrement marquée ou qui a eu un impact significatif sur vous ?
Oui curieusement, il ne s'agit pas de célébrités ou rien de glamour. Il me semble que ce qui m'est arrivé de mieux, c'est cette petite école au fond des bois dont je parle dans DreamLAnd. C'est une école différente où l'on apprend beaucoup sur la psychologie du développement des enfants et en meme temps sur les adultes et sur soi-même. L'histoire intitulée "La Balançoire" en est une illustration. Cette experience a changé mon regard sur l'éducation, sur les enfants mais sur les relations entre les gens et depuis je regarde les personnes autour de moi differement.
Vous mentionnez Jacqueline Bisset comme une amie proche. Pouvez-vous nous raconter comment votre amitié s'est développée et ce que vous admirez le plus chez elle en tant qu'actrice ?
Nous avons été presentées par un ami commun à l'occasion d'un diner. Et tout de suite, j'ai été très touchée par la classe de Jacqueline. Elle est ce que l'on appelle, une grande dame. Je veux dire que c'est quelqu'un de très intègre, avec de vraies valeurs, des principes de vie, de respect, une grande humanité... Elle ne profite pas du tout de sa célébrité et essaie, autant que cela est possible, d'être une personne normale. Elle s'intéresse beaucoup aux autres et sait écouter, ce que peu de gens, dans ce milieu, savent faire.
Les cimetières en vente sont une réalité
Dans votre livre, vous abordez également des sujets tels que les cimetières en vente, les abris anti-nucléaires autour des piscines, et les coyotes qui rôdent. Comment ces éléments inattendus s'intègrent-ils dans le tissu de la vie quotidienne à Los Angeles ?
Les cimetières en vente sont une réalité. Le cimetière où sont enterrés Rudolf Valentino, Douglas Fairbanks, Tyrone Power, Judy Garland, Dee Dee Ramone et bien d'autres a été en vente lorsque je suis arrivée à Los Angeles en 98 et a été acheté par la même personne qui a acheté notre première maison. C'est une des histoires du livre où je raconte les événements tout à fait improbables qui se passent dans ce cimetière. J'ai aussi vu il y a quelques années une église en vente.
Les abris anti-nucléaires autour des piscines ont été construits pendant les années soixante après la crise des missiles de Cuba, et sont éparpillés un peu partout dans la ville. Il n'y en a pas énormément mais suffisamment pour que l'on en parle. Certains ont été ouverts et remis en état par leurs propriétaires et peuvent se visiter.
Quand aux coyotes qui rôdent, c'est une triste réalité, hélas, mais oui ils sont partout. Surtout depuis les feux de ces dernières années qui ont ravagés leurs terres, ils se sont rapprochés des habitations. C'est pour certains, un beau partage de la nature, pour d'autres, comme moi, une calamité car nos petits chats et chiens ne peuvent pas sortir du tout.
Il faut savoir qu'il y a à LA plus d'un million de Mexicains sans papiers
Vous évoquez les Mexicains sans-papiers qui ont parcouru un long et parfois dramatique chemin pour arriver à Los Angeles. Pourriez-vous partager une histoire qui vous a particulièrement touchée ?
L'histoire que je raconte dans mon livre, "L'Odyssée" est celle qui m'a le plus touchée. Je la raconte comme Josefina elle-même me l'a racontée. Sans rien changer. Sauf les noms des lieux. Il faut savoir qu'il y a à LA plus d'un million de Mexicains sans papiers. Ainsi les histoires touchantes sont très nombreuses. Mais il est très difficile de gagner leur confiance pour qu'ils en parlent. J'ai eu beaucoup de chance avec Josefina. Les lecteurs aussi.
Je pense qu'en ces temps troublés et violents, il est important d'avoir un regard bienveillant sur les cultures différentes
Avec la parution de votre livre, qu'espérez-vous que les lecteurs retiennent de DreamLand et de votre expérience à Los Angeles ?
J'espère que DreamLAnd fera rêver beaucoup de lecteurs et leur donnera envie de découvrir cette ville unique au monde. Et d'y puiser l'énergie aussi spéciale et la douceur qu'elle dégage. Je pense qu'en ces temps troublés et violents, il est important d'avoir un regard bienveillant sur les cultures différentes et de mettre en valeur ce qu'elles ont de fort et d'exaltant. Enfin, ces anecdotes sont aussi écrites pour faire sourire ou rire et j'espère qu'elles feront passer aux lecteurs un très bon moment.
DreamLAnd est disponible à l’achat à l’étranger sur Lireka.com, Amazon mais aussi au concept store new-yorkais, French Wink.