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La Ruche, le réseau en action des femmes francophones de Munich

Tifenn Le Poultier, co-fondatrice de la Ruche à Munich Tifenn Le Poultier, co-fondatrice de la Ruche à Munich
Écrit par Natacha Marbot
Publié le 11 avril 2022, mis à jour le 12 avril 2022

De la rencontre entre trois Françaises expatriées à Munich est née l’association de la Ruche en 2019. Les membres de la Ruche se rencontrent régulièrement pour échanger autour des thématiques liées aux femmes francophones et francophiles à Munich. Tifenn Le Poultier, une des fondatrices, nous présente cette initiative de femmes pour les femmes.

 

Pour nous, une femme expatriée n'est pas seulement une salariée ou entrepreneuse.

Comment est née votre association La Ruche ?

La Ruche à Munich est née de l’initiative de trois amies françaises. Nous sommes toutes trois des femmes actives, entrepreneuses, salariées ou freelance qui nous sommes retrouvées expatriées. Ensemble, nous avons constaté que les femmes actives avaient besoin de chercher des contacts, de se retrouver car elles se sentaient souvent seules avec des problématiques spécifiques à leur profession et à la situation d'expatriée.

Cela faisait huit ans que nous étions toutes les trois à Munich et parmi l’offre des associations existantes, nous avons constaté qu’elles proposaient principalement de l’accueil ou des conseils de business à un public anglophone. Il y avait donc un besoin à combler dans le réseau francophone. En faisant des recherches sur les types d’associations possibles, nous avons découvert La Ruche Shanghai qui existait depuis cinq ans et qui, dans les valeurs et les activités, correspondait exactement ce que nous voulions faire. Nous avons pris contact avec les fondatrices et grâce à leur recul et à leurs conseils, nous avons lancé le premier essaimage de la Ruche de Munich en mai 2019.

 

Les membres du bureau de la Ruche à Munich

 

Pourquoi est-ce important d’avoir créé une association spécifiquement dédiées aux femmes, et de plus expatriées ?

Pour nous, une femme expatriée n'est pas seulement une salariée ou entrepreneuse. Souvent elle est maman, épouse, et a sa propre problématique d'expatriée. Les femmes expatriées ont des problématiques communes qui font qu'il était important de créer un réseau pour qu'elles puissent partager leurs expériences. La Ruche est une association de femmes pour les femmes, mais elle n'est pas pour autant exclusive : il arrive que des hommes viennent aux ateliers car le sujet leur parle.

 

Nous avons passé le cap des 100 membres le 8 mars, date symbolique de la Journée internationale des droits des femmes.

Combien êtes vous ?

Nous sommes aujourd'hui 104 membres et parmi elles nous comptons un tiers de salariées, un tiers d'entrepreneuses et un tiers qui peuvent être en reconversion, en recherche ou en veille professionnelle. Nous avons passé le cap des 100 membres le 8 mars, date symbolique de la Journée internationale des droits des femmes.

 

Observez-vous une discrimination envers les femmes francophones dans le monde professionnel munichois 

Nous n'avons pas eu de retour en ce sens. Les difficultés que nous observons concernent la barrière de la langue, notamment dans les cas où la conjointe a suivi son mari en Allemagne. Pour les femmes embauchées directement à Munich, la difficulté se situe plutôt dans les différences culturelles et l’isolement que cela peut engendrer.

 

montage pour les un ans de la Ruche Munich

 

Quelles sont les valeurs que La Ruche souhaite transmettre ?

Notre objectif principal est de créer des liens et d'échanger autour des objectifs professionnels de nos membres, qu’elles soient françaises ou francophones. La Ruche est animée par quatre valeurs fondamentales qui nous guident et auxquelles on demande à nos membres d'adhérer. Il s'agit de l'ouverture, l'entraide, la bienveillance et la convivialité. L’ouverture, c’est l’idée de s'adresser à toutes les femmes francophones et francophiles du monde, de tous les âges, toutes les réalités socio culturelles, quels que soient le parcours et le niveau de responsabilités exercées. Le pluralisme fait notre richesse et notre force. Le développement collectif contribue et donne du sens au développement individuel, ce qui justifie notre deuxième valeur, l’entraide.

La Ruche, dans un esprit de bienveillance propose une écoute positive et empathique, orientée vers l’autre. Les expériences sont écoutées et partagées sans jugement. La convivialité enfin est notre notre quatrième valeur : les échanges sont simples et décontractés et nous veillons à développer les liens dans des conditions propices aux échanges professionnels.

 

L’objectif est de développer un savoir faire et de la motivation, une énergie pour avancer de manière positive.

 

Quelles actions proposez-vous ?

La Ruche organise les actions en fonction des besoins des membres. L’objectif est de développer un savoir faire et de la motivation, une énergie pour avancer de manière positive. Nous proposons quatre types d'actions.

D’abord des rencontres autour du témoignage d'une femme au parcours professionnel inspirant. L'intervenante peut être francophone ou francophile, nous recevons des salariées, entrepreneuses, auteures, des artistes et des freelances. C'est l'occasion aussi de se retrouver, de se rencontrer, de cultiver son réseau, c'est l'essence même de la Ruche.

Des ateliers mensuels sont aussi organisés autour du développement personnel et professionnel. Un nouveau thème est proposé chaque mois, avec une attention particulière portée aux spécificités munichoises.

La Ruche a mis en place du mentorat, une mise en relation de deux femmes pour pouvoir échanger individuellement sur toutes sortes de problématiques, particulièrement sur leur type d’emploi. En complément de ces quatre activités nous avons lancé un groupe pilote efficace et dynamique pour les membres qui souhaitent trouver de l’emploi.

Enfin, la Ruche propose un pôle « entreprendre »  : un groupe de partage d’expériences, de bonnes pratiques, de motivation et de networking. Il s'adresse à toutes les femmes qui ont lancé un projet d’entreprise, quel que soit le stade, et à celles qui veulent se lancer. Ce pôle compte un tiers de nos membres, il a pris de l’ampleur car c'est un secteur en pleine expansion à Munich et au sein de notre réseau.

 

Quels sont vos futurs projets ?

Nous travaillons sur le renforcement du pôle « entreprendre », et sur la visibilité extérieure de l’association, notamment grâce à notre site internet. Nous cherchons à mettre en avant les compétences des femmes de l’association. Et bientôt, la création d'une nouvelle Ruche en Allemagne.

 

logo de la ruche munich

 

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