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Erasmus francophone : lever les barrières des visas pour une jeunesse en mouvement

Alors que le projet d’Erasmus francophone est de plus en plus discuté dans les couloirs du XIXe Sommet de la Francophonie, la question des visas pour les jeunes talents francophones fait débat. Les entraves administratives, notamment en matière de visas, freinent la mobilité de milliers d’étudiants et de professionnels. Pour ce programme de mobilité, l’assouplissement des règles devient une nécessité pour transformer la Francophonie en un espace ouvert et attractif.

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L'Assemblée Parlementaire Francophone tenait son symposium sur la mobilité citoyenne francophone - Photos Le Petit Journal
Écrit par Bertrand de Petigny
Publié le 4 octobre 2024

 

 

Dans ce contexte, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) organisait le 3 octobre un symposium dédié à la mobilité citoyenne, avec trois tables rondes qui abordaient les enjeux économiques, culturels, et les perspectives d’avenir pour la libre circulation des jeunes francophones.

 

Madwa-Nika Cadet plaide pour un Erasmus francophone sans entraves administratives

Lors de la première table ronde, Madame Madwa-Nika Cadet, députée de Bourassa-Sauvé à Montréal et rapporteuse du Réseau des jeunes de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), a apporté un éclairage précieux sur la question de l’Erasmus francophone et les problèmes de visa. 

Dans ses interventions, elle a mis en avant les défis auxquels les jeunes francophones sont confrontés lorsqu'ils cherchent à étudier ou à se former dans d'autres pays de la Francophonie. Elle a souligné l’importance de simplifier les démarches pour ces jeunes, insistant sur le fait qu’il s’agit de faciliter une mobilité temporaire, distincte de l’émigration. 

 

Première table ronde - Mobilité économique et numérique
De gauche à droite, Mme Madwa-Nika Cadet, M Didier Acouetey, M Emmanuel Dupuy (animateur) Mme Danielle Ngankem, Mme Cassilde Bernière

 

 

 

Les visas, un obstacle à la mobilité des jeunes francophones

Les jeunes francophones rencontrent de plus en plus de difficultés à obtenir des visas pour se déplacer, que ce soit pour des études, des stages ou des formations professionnelles. Un exemple frappant est celui de Didier, entrepreneur au Bénin, qui explique : « Les jeunes talents africains qui souhaitent se former ou acquérir de l’expérience en Europe sont souvent découragés par les délais et le manque de clarté des procédures. » La situation est similaire pour des étudiants en provenance d’Asie et d’Afrique, qui, malgré des dossiers complets et des soutiens institutionnels, se voient régulièrement refuser l’accès à des pays francophones comme la France ou le Canada.

 

On confond souvent mobilité et émigration

 

Appel à une distinction et une clarification 

Il est urgent que les administrations et gouvernements francophones fassent la différence entre mobilité temporaire et émigration définitive. Les étudiants, les apprentis et les jeunes volontaires ne cherchent pas à s’établir de manière permanente, mais à bénéficier d’une expérience enrichissante dans un autre pays francophone. « On confond souvent mobilité et émigration, alors que beaucoup de ces jeunes reviennent dans leur pays d’origine après leur séjour, forts de nouvelles compétences qu’ils partagent avec leurs communautés, » souligne Cédric Médégand, avocat spécialisé dans les échanges internationaux.

 

 

Table ronde #3 portant sur Mobilité et avenir
La table ronde portant sur Mobilité et avenir réunissait autour de Mlle Néné Mariam Kane, MM Widhya Chem, Alexandr Sorocean et Yann Delaunay. Elle était animée par Yvan Kabacoff

 

 

Vers un visa francophone allégé pour les étudiants et stagiaires

Des voix s’élèvent pour l’introduction d’un visa francophone allégé, qui simplifierait les démarches pour les jeunes dans le cadre d’échanges culturels et éducatifs. Une telle initiative permettrait non seulement de renforcer l’attractivité de la Francophonie, mais aussi de promouvoir des échanges enrichissants. « Pourquoi ne pas introduire un visa spécifique qui facilite l’accès aux étudiants, stagiaires et jeunes entrepreneurs ? Ce serait un signal fort en faveur de l’ouverture, » suggère Yann Delaunay, directeur de France Volontaire.

l’Erasmus francophone ne pourra pleinement atteindre son potentiel qu’à travers une réforme des politiques de visa, adaptée aux réalités des jeunes talents.

 

 

La Francophonie prête à assouplir ses frontières ?

L’idée d’un Erasmus francophone ne pourra se concrétiser que si les règles de visa sont adaptées aux besoins spécifiques des jeunes talents. En simplifiant l’accès à la mobilité pour les étudiants et en clarifiant les procédures, la Francophonie a une chance de devenir un véritable espace de circulation et d’échange. Les États francophones entendront-ils cet appel à une plus grande souplesse pour favoriser la mobilité temporaire ? Ce sommet pourrait bien marquer un tournant dans la façon dont la Francophonie envisage son avenir.

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